Perspective. Mon Perspective.
Y'en a plus aucune de perspective dans ma vie maintenant. Comme un gros amas de rien. Je suis remplie d'air. De peurs. D'angoisses. De stress. De noirceur.
Je suis béante et pourtant quasiment scellée.
L'isolement, mon dieu. Ce travail qui n'a aucun sens sinon celui de me faire devenir haine, chaque heure un peu plus.
Cette année est indescriptible. 6 mois de chômage partiel sur 12. Les 4 premiers étaient formidables. Le 5e qui vient de se terminer a été une lente agonie. Et si je reviens écrire ici, tu te doutes bien que c'est parce que l'entrée dans le 6e m'approche trop près d'une nuit sans réveil.
J'aimerais mourir dans mon sommeil.
Ma vie n'a aucune saveur. Aucune vitalité. Aucune couleur. Ma vie n'est rien.
Si S. lisait ça, il en pleurerait, je pense.. Mon Amour.. je me raccroche à toutes les branches, vraiment. Mais je me sens glissée. Ça fait des mois que je glisse.. comme avant. Comme il y a 10 ans.
Je n'arrive pas à me rattraper. A m'attraper. Je glisse. Loin, loin en moi. Je cherche des émotions. Je cherche la Vie.
Je me suis coupée de beaucoup. Trop fatiguée. Trop usée. Trop usée de quoi ? De la vie.
J'absorbe trop. Je sais pas faire face. Mon métier ne me convient finalement pas. Dur, dur. Dur pour tout l'argent investi par mon père. Et juste dur pour ça en fait.
Je ne sais pas vers quel métier me tourner. Mais je dois quitter l'hôtellerie, c'est devenu évident.
Au milieu de toutes mes idées noires, de ce goudron qui m'englue la tête et les entrailles, cet isolement que je crois définitif, il me faut aussi réaliser que j'ai de vraies amies. Loin, certes. Mais des vraies. Pas nombreuses. Mais des vraies. Qui, au milieu des années qu'on traverse en parallèle, restent encore et toujours.
[Le pouvoir de cet endroit est incroyable. Merci d'être toujours là]