Perspective.Univers

Ebauche

Je voulais juste te dire que, si je n'avais pas pleuré à cause de toi, pliée en deux dans les vestiaires, j'aurais pu déjeuner avec V. et N.. Sous le coup d'une proposition totalement inattendue, V. m'a prise par le coude pour me demander si çà me disait de manger avec lui et elle ce midi. Et j'étais tellement surprise que j'ai dit "oui", tu vois. Et finalement, que dalle, j'ai explosé devant la porte de la réserve. J'ai cru mourir dans ma veste. Et j'ai explosé sous leurs yeux. En m'excusant de ne pas pouvoir manger avec eux. J'ai pleuré, pleuré, pleuré, pleuré et pleuré encore sous la pluie. Parce que je n'arrivais pas à m'arrêter et que çà faisait trop. Tout était de trop. Et j'ai pleuré. Je voulais seulement raconter cette attention infime et pourtant, pourtant, tellement énorme à mes yeux.

La pression a tout balayé et aujourd'hui, on est distant avec moi. On se pose des questions. Et moi, je sais combien je glisse à l'intérieur. Encore ce matin, j'étais limite. J'ai passé la journée toute seule dans mon coin. A plaisanter avec B. de temps en temps. Avec V. aussi. Croiser E. de temps en temps. 

C'est étrange. Tellement étrange. Là bas, des fois, j'ai le sentiment d'être chez moi. A ma place. Des fois. Pour une fois.

Et puis les clients, j'aime tellement quand ils sortent de la boutique avec le sourire. Parce que c'est moi qui les ait fait sourire. Ma soeur m'a vue à l'oeuvre, elle en souriait, elle aussi.

C'est cool. Pour parler Baba Cool et kikoolol désaxé, je dirai seulement que c'est cool.

Des fois, c'est vraiment très glissant. Je le sens et çà me stresse. Mais j'essaie de prendre mes marques, de trouver mon rythme. Je vais essayer de manger dans la cuisine avec eux, bientôt. Il faudrait. 

Même si l'air du dehors m'est inestimable à ma pause. Que la cuisine est toute petite. Que je ne suis pas encore de la "famille". Et que çà ne durera pas. Et que. Ouais, c'est bizarre. 

Je réalise quand je craque, combien je suis stressée en fait. Combien la pression est phénoménale sur mes épaules. 

Et vous savez, c'est vrai. Ceux qui sourient le plus grand, sont aussi ceux qui sont au plus près du précipice.

Histoire de Moi, le Samedi 18 juin 2011 à 22:48.

La Bataille. Lutter chaque seconde de chaque instant.
Tout le temps.
Pour
ne pas
tomber.
Se haïr.
Désespérer.
Se suicider.
Se claquer.

Des fois,
je perds.

En attendant, j'ai mal au ventre. Et le client me rend malade. Je vais avoir ma Période Rouge alors je pleure devant les scènes à musique dans les films et je m'arrache au comptoir pour ne pas être trop agressive. Parce qu'il y en a eu un paquet aujourd'hui. Un gros paquet. Et d'emmerdes et d'emmerdeurs. Euses.

En plus, j'ai le sentiment diffus qu'il se trame des tas de racontards derrière mon dos. C'est désagréable. Mais du genre, super désagréable. Y'a des jours avec et des jours sans.

Je me suis ouvert le pouce avec un rouleau de scotch. Je me suis tordue le petit doigt en récupérant un carton bien trop lourd. Et hier, j'ai dégouliné toute la journée. Y'a pas à dire. On y laisse de sa personne. Et moi, j'y laisse de mes kilos.

Il est une heure du matin. Le client va être pénible demain. Je le sens. Et moi, je vais l'être doublement. 

Humeur de la nuit, le Jeudi 16 juin 2011 à 1:02.

Envolée.

Tout
a
explosé
.

Extrait d'un Quotidien, le Mercredi 15 juin 2011 à 19:33.

En Apesanteur.

J'ai pensé à trop de trucs. Je fais tout, toujours, à la dernière seconde. Inscriptions en Master, photo. Vacances. Tout. Tout, tout le temps. Et je ne sais pas faire autrement. Je me raccroche au temps qu'il me reste pour me dire que j'aurais le temps. Et finalement, je ne l'ai plus, ce temps. Alors, le gaspillage. 

Mais comme tout est de ma faute, la colère m'a désertée. Je me suis haïe très fort. Maintenant, je suis seulement résignée. Je ne me bats plus. J'accepte et je m'organise. J'essaie. C'est dur. Je gaspille moins mon énergie à accepter comment je suis. Après tout, çà n'engage que moi. Juste moi. çà embête ma mère, çà me brise peut être mon futur. Mais çà n'engage que moi. De futur à présent.

L'espoir aussi a fui. Des mots que j'avais mal lus sont venus tout balayer. L'espoir si mince. Si infime. Si inutile. Comme toujours.

Je vais faire comme Heart', peut être. Trouver un truc en alternance, décrocher un diplôme et augmenter ma paye. Parce que finalement, c'est peut être pas reluisant, mais j'aime. J'ai aimé mes premiers jours. Pour les suivants, je ne sais pas. On verra. Mais j'aime. C'est peut être là, finalement, qu'est ma place pour plus tard. 

En fait, tout au fond, mon rêve, ce serait de pouvoir apporter mon aide là où çà craint, là où çà va vraiment mal. Mais pas en France. Même pas forcément pour les humains. L'environnement, la nature, les associations, les fondations, je découvre et çà me donne envie. Les Congés Engagés. J'ai découvert çà, Samedi. Et je dois dire que çà me plairait au delà du possible. Mais à temps complet. Je sais pas si un tel métier existe ni comment faire pour y arriver. Je me verrais bien travailler en mer. T'sais, la mer, on y revient toujours avec moi. Elle m'attire comme un aimant.

Mais je fais toujours tout à la dernière minute. A la dernière seconde. Je pourrais essayer de changer. Je pourrais mais finalement, tu vois, je ne le fais pas. Je me trouve des excuses pour expliquer mes échecs et mes gâchis. C'est vicieux comme manière de faire, finalement. Dissociation. Et en fait, même pas. J'ai eu de la chance, à avoir la Dame Chance à mes côtés plus d'une fois. 
 

Histoire de Moi, le Mardi 14 juin 2011 à 1:02.

Et les mots d'amour qui viennent griffer.

Il est bizarre, cet homme. Ce gamin.

Avec ses regards, ses absences. Ses mots. Ses contresens. Il est bizarre, mais beau. Un point d'interrogation à lui tout seul.

Tant pis. Pourquoi me regarde-t-il ainsi? Ai-je un truc qui cloche? Un détail qui fait rire? Un truc ignoré qui attire l'oeil? Quoi?

Ses yeux étaient fixés sur moi. Ils ne le sont plus maintenant. Mais avant, si.

Ils ont tous le regard vide. Sauf J. Et F. Sinon, ils ont tous le regard vide. C'est.. dérangeant.

Histoire d'un job, le Dimanche 12 juin 2011 à 1:37.

On dira seulement que je suis en retard. En pétard et légèrement défraichie. Mes nuits ne sont plus que des instants remplis de noir. Moi qui rêvait, je ne rêve plus et les réveils sont tous plus compliqués les uns que les autres. 

Les ennuis s'installent. Je suis particulièrement stressée quand je dois mélanger deux parties de ma vie.

Et il y a une phrase que je n'ai pas écrite la dernière fois.

La seule personne que je voudrais à côté de moi en Septembre est celle qui ne le sera jamais. 

Cette phrase me harcelait. Elle ne me harcèlera plus. Figée dans l'instant jusqu'à la destruction de ce blog.

Et comme quoi, on aime vraiment tous se compliquer la vie, à désirer ainsi, des choses irréalisables. Le silence et l'absence de souhaits est tellement reposant. Paisible.

Allez, je suis en retard.

Histoire de Moi, le Samedi 11 juin 2011 à 10:09.

.. ce qui s'appelle un coup de grâce. Relevé, enlevé, explosé. Qui fouette le sang et qui se fait oublier. Tout doucement. Paisible, reposant.

L'absence douce. Le sourire mutin. L'enlèvement. Et le sourire de cette fin de soirée.

Rien ne va, vous savez. Je n'arrive pas à vivre l'instant. Surement que je me mens jusqu'à l'overdose. J'explose au comptoir, au plus près de mes aspirations. De mes souhaits. Arracher un sourire. Les faire sourire. Leur apporter une infime pause. M'oublier dans leur sourire. Leur apporter çà. Je crois que personne ne se rend compte. Je pensais avoir oublier toutes ces idées suicidaires et en fait, pas du tout. Le comptoir m'aide comme jamais. Les jours passent plus vite mais je leur apporte, j'essaie, tout ce que je peux. Parce que çà ne durera pas. Qu'un matin, je me releverai pas. Qu'un soir, je me coucherai. Ou qu'un après midi, je baisserai les armes. C'est juste à côté. Toujours à côté de moi. Tout près.

Et j'ai réalisé que parler ainsi à tous ces gens m'avait aidé. Ce midi, dans le bus, je me suis amusée avec ce bonhomme. Que je ne reverrai jamais. Que je ne contacterai jamais. Mais je m'en foutais. J'étais moi et je riais. Parce qu'il était amusant. Très con, mais amusant. Et pour la première fois, je me suis dit.. Et pourquoi pas?

T'es belle qu'il m'a dit. Le compliment a glissé. Je ne l'ai pas cru. J'ai seulement souri. Suis passée à autre chose.

Il est minuit pile. Demain, je travaille de 11h à 19h. Avec les deux J.

Et le comptoir fait une barrière qui me rend différente. Qui me permet d'être moi. Sans m'occuper d'Après. Je suis, sans question aucune. Le repos.

J'ai pleuré à un autre comptoir. De fatigue, d'angoisse et de déception. Le pouvoir des transports et de la ville.

Il est surréaliste d'avoir dans les oreilles la mélodie du roulis de la mer et sous les yeux, le monde fourmillant d'un centre commercial clos, fait d'acier, de plastique et de néons agressifs. C'est.. surréaliste.

Et j'ai réalisé que j'avais le droit de me perdre. Que je m'en sortais plutôt bien. Qu'il y avait pire et que j'avais le droit de souffler si jamais j'y arrivais pas. Faudrait que je profite de mes 21 ans. J'aimerais devenir capable de voyager. Enfiler mes clic et mes clac sur mes épaules et me lancer ailleurs.
Tu vois, oser. Comme tous ces gens. Ne dépendre de personne et vivre de silence. Pour mieux apprécier de revenir. Ou pas. J'en sais rien. Mais j'ai des achats à faire. Comme des achats pour meubler un studio. Pour meubler mon studio mobile. Mes trois mètres carré et l'immensité des étoiles pour plafond les jours de lune.

Histoire de Moi, le Samedi 11 juin 2011 à 0:15.

Donc je valide à 10.09. Le pire scénario que je pouvais avoir, je l'ai eu. Voilà. Donc, voilà. Je suis tellement mais tellement en colère. Elle déborde de partout, j'ai envie de hurler. C'est Paris qui fait çà. Le fait de reprendre le train, de me fritter avec les gens dans le métro puant et bondé, le stress, la connerie infinie de cette administration minable. C'est Paris qui me sort par tous les pores de la peau.

Comme prévu, je fais tout à la dernière minute. C'est pas la panique mais je vais envoyer des fichiers incomplets. Travail d'amateur. L'envie de me jeter par la fenêtre est revenue. Plus forte que jamais. L'envie de foutre en l'air une calamité/bouffonne/stupidité telle que moi. 

Sinon, sans ce 3 en biochimie (prévu), je validais à 13 de moyenne générale, mes petits chéris. Et c'est bien la seule consolation que j'ai. Mes chances ne sont pas tout à fait nulles. Elles ne sont pas bien grandes mais j'ai 13 dans les matières " Neurosciences " et " Sciences cognitives ", 14 en manipulation, 13.5 pour le TER de malheur. Dommage qu'on ait pas eu plus. Mais bon.. Pour moi qui souhaite faire un master en neurosciences, j'ai envie de dire.. "putain, on respire un peu". Voilà, j'ai décollé de la moyenne pour monter à 13. Je sais pas si vous pouvez comprendre ce poids en moins. J'ai décollé. Je suis pas minable quand çà m'intéresse.

Donc pas de rattrapages pour moi. Sauf si erreur monumentale de la scolarité (auquel cas, c'est sur, je finirai mes jours en prison pour avoir tué une employée à coup de stylo bille)(auquel mes bulletins et mes dossiers n'auront plus aucune importance)(bref, soulagement, donc.) Donc, des jours de paye et de sourires qui ne sauteront pas.

Mais la colère. Waw, çà faisait longtemps. Heureusement que je ne vais pas revenir de sitôt sur Paris. 

Rester avec mes clients, dans ma galerie, dans ma boutique me fait finalement, beaucoup, beaucoup, beaucoup de bien. Je mets trois minutes à aller au travail. J'en mets 20 pour rentrer avec les bouchons et le bus est vide. çà change de la demi heure de train bondée, de la demi heure d'attente, des vingt minutes de bus bondé, des dix minutes de marche forcée sous la pluie. Oh que oui, çà change. Et le soir, je raconte des détails marrants. Des sourires et des blagues échangées. Pas des putains d'agressions verbales subies à chaque pas. Du gris, de la puanteur, de la méchanceté, de cette merde ambiante.

Bref, colère et soulagement mêlés. J'évite de parler et j'attends de décuver. Demain.

Ah et puis pour ceux qui pourraient dire que ce "3" gna gna gna, vous fatiguez pas. Je ne peux pas revenir dessus. Ce qui est fait, est fait. J'ai des arguments de poids pour expliquer cette déchéance. Et de toute manière, je ne veux pas faire de biochimie plus tard. Et mes trois points, je les ai eu grâce à l'hormonologie et à la régulation des métabolismes. Seuls éléments qui m'intéressaient dans le programme. Et eux aussi en rapport avec le cerveau et la physiologie. Ce qui est chiant, c'est qu'ils auraient pu me mettre cinq quoi. J'ai répondu à un quart du sujet.. Et j'ai laissé le reste en copie blanche pour que le correcteur aille plus vite! Franchement.

Histoire de Moi, le Vendredi 10 juin 2011 à 18:50.

( Juste pour dire que P. a une vie, çà y est! Monsieur découche à tout va depuis deux jours. C'est la fête! Tous les espoirs sont permis. Souhaitons lui une belle et heureuse vie pleine de péripéties, d'amours échevelés et de canailles à pourfendre. )

Sinon, aujourd'hui, je suis censée avoir mes résultats. Ah ah.

le Vendredi 10 juin 2011 à 10:29.

Et dans mon lit, je pense à Septembre.
Je pense à ces jours là bas.
Je sais pas comment m'organiser. 
Une semaine ne suffira pas. Et pourtant, c'est tout ce à quoi j'aurais droit.
Si je pars. Ce qui, pour le moment, est loin d'être certain.

J'ai envie d'aventure. J'ai envie d'explorer. 
Mais je me connais. Je suis la reine des Projets qui n'Aboutissent Pas.

Mais je rêve de bord de mer accidenté. De nature vierge. De solitude.
De respiration profonde. De l'arrêt total et fictif des choses.


Mais de l'arrêt quand même.
Et au retour, on tirera un trait immense.
Phénoménal. Qui prendra toute la place.

çà aussi, j'y pense. J'y pense beaucoup.


Eclats de Rêve, le Jeudi 9 juin 2011 à 0:17.

Aujourd'hui, j'ai fait rire V. Mais genre toute la journée.
Parce que je suis speed, parce que je dis un truc bizarre. Parce que j'aime pas le micro.
Parce que je fais des regards noirs.

Ah, çà, le coup du regard noir, il a explosé de rire. Et ce bonhomme, tu vois, il a un rire de folie. Du genre hypercommunicatif, du genre que tu peux pas t'empêcher de rire avec lui même si.

Donc, ce qu'il s'est passé, c'est qu'un superbe monsieur s'est pointé à ma caisse. A demandé un paquet. Je lui ai proposé un sac. Il me dit d'abord "non" d'une voix toute gênée et au moment où je repose le sac, il me fait " heu, en fait si, si çà vous dérange pas ". Et là, il parait que je l'ai regardé d'un regard noir. V. a explosé de rire. Et c'était fini. Le pauvre monsieur, j'étais embêtée pour lui. J'ai exagéré le trait, bien évidemment. Mais ensuite, il savait plus où se mettre alors je lui ai fait un grand sourire, je lui ai dit que "non, je ne vais pas vous manger ou bondir par dessus le comptoir pour vous étrangler" et V. a continué à plaider ma cause, hilare.

çà, y'a pas à dire, quand on est tous ensemble au niveau de l'accueil, en général, çà part en free style assez vite. Je me rends pas compte si c'est bien ou pas. Mais les clients sourient, participent et s'il y a du monde, çà me permet de les écouler plus rapidement sans qu'ils ne deviennent aigris et malpolis parce qu'ils en ont marre d'attendre. Bon, après, il y en a forcément des casse c****** que nos fous rires dérangent encore plus et qui nous le font bien sentir par une réflexion de merde et un manque de respect phénoménal. Mais bon.

En attendant, j'ai des crises de phobie quand je dois faire passer des boites contenant des araignées en plastique et çà amuse beaucoup les tout petits. Et les moints petits. Tant mieux, tant qu'il y a de l'animation à ma caisse, je m'en fiche. Qu'ils rient de moi ou de ce que je peux bien raconter comme bêtises. Le plus important, c'est le rire. C'est de se sentir B.I.E.N.

Et en plus, il parait que je fais ce qu'il faut faire. Je "conforte" le client. En plaisantant, en racontant des bêtises ou des trucs plus censés. En les conseillant (ouiiiii, j'arrive à conseiller un petit peu, maintenant!) et tout çà, avec le sourire, le dynamisme et la positive Attitude.

Bon, je vous l'accorde, pas toujours. Mais! Très souvent quand même.

Et j'ai envie d'acheter le magasin. Et je sais pas quoi vous dire d'autre. Ce travail prend toute la place. Le soir, quand je rentre, en général, je dors. Je mange, je mets un film et je me rendors. Et paf, retour au même système le lendemain. Rythme pépère.

Et ce midi, j'aime bien. Parce que C. et B. m'ont attendue pour qu'on mange tous les trois ensemble.

B., je sais pas trop comment le cerner. Il est bizarre. 'Fin, il est gentil. Mais il.. je sais pas. Il hésite beaucoup quand on se parle. Je sais pas si c'est parce qu'il sait pas être hypocrite ou si c'est parce qu'il est pas à l'aise tout simplement. Ah ah, vous avez vu, j'aime bien la compliqu'attitude.

C., elle est toute neuve, comme moi. Monter une tente Grenouille nous a permis de discuter. Et ce matin, on est arrivée ensemble à la boutique.

Ils sont tous plus vieux que moi. Sauf A. On a le même âge et.. il est plus grand que mouaaah! Ah ah. çà change.

Remarque : ceci est un article kikoolol terrifiant. Mais je m'en fous. Au moins, je raconte et puis voilà.

E., je crois qu'elle ne m'apprécie pas beaucoup. Mais tant pis, hein. Je peux pas être appréciée de tout le monde.

Histoire d'un job, le Jeudi 9 juin 2011 à 0:03.

Et puis, trois mois, c'est plus rien. Il n'y a absolument plus rien.
çà serait cool si j'arrivais à rencontrer quelqu'un. Mais Quelqu'un, tu vois.
J'aimerais beaucoup. Pour le moment, les déceptions s'accumulent.
J'ai pas froid mais j'aurais bientôt froid jusque dans les os. 
Et puis çà passera. Parce que c'est décidé ainsi.
Mais j'aimerais rencontrer Quelqu'un. 

Je suis exclusive. Je ne sais pas partager.
La moitié n'est rien. Il me faut le tout, ou il me faut le rien.
Mais raconter ma vie, je sais pas faire.
Il n'y a rien à dire. Rien à montrer, rien à partager à mes yeux.
Tout est trop petit pour vous autres.
Alors je continue mon bonhomme de chemin.
Sans partager, parce que çà n'en vaut pas la peine.
J'écris ici et je vis en intérieur. C'est bien suffisant.
Ou pas. Je sais pas.


Il me faudrait ce Quelqu'un pour tout raconter tous les soirs.
Le voir, le toucher, le sentir, l'entendre.
Tu sais, raconter avec des mots. 
Y'a que ma famille qui sait combien je suis douée pour raconter les épisodes d'une journée.
J'ai plein de choses à partager. Mais il me faudrait des oreilles et une confiance.
Un corps et une absence de prise de tête. Ou pas souvent.
Juste pouvoir être moi et raconter n'importe quoi si çà me chante.
Sans que je me sente jugée ou prise pour une idiote.
J'ai envie d'être moi, en jogging, en culotte ou nue.
Avec mes défauts, mes galères et mes bons points.
J'ai juste envie de parler, en fait. 
Plutôt que d'écrire. Ou de garder le silence.
J'ai envie de vivre. Imiter, exploser, sabrer, squizzer.

J'hésite à me lancer dans le théâtre à la rentrée.
C'est jouissif de monter sur scène.
J'adore aller voir les comédiens. Dans les beaux théâtres parisiens.
Ambiance, histoire. Façons d'être. Tout.
çà m'aiderait, je crois.
Déjà que je suis en représentation de moi même tous les jours.
Devenir quelqu'un d'autre et exploser en mots sur scène.
Pourquoi pas?
Rien ne me retient. Rien ne m'empêche sinon mon incapacité à vivre mes derniers jours sur terre.

çà fait pessimiste dit comme çà, hein. Mais somme toute, c'est la vérité.
On meurt chaque jour.
Alors soit, pour préserver les âmes sensibles, je dirais donc " mon incapacité à vivre ". Tout court. 


Histoire de Moi, le Mardi 7 juin 2011 à 21:34.

Autant te dire que je ne suis pas Hôtesse d'Acceuil. Non, non. Je monte des skate board les doigts dans le nez, les pieds au dessus de la tête maintenant. Je sais me servir des briquets à roulettes. Je sais changer une pile et tout ré-emboîter le bidule sans tout démolir. Je sais visser une anse de panier à un petit panier de pique nique. Je sais faire des paquets cadeaux et je sais maintenant, ce que c'est qu'un escabeau. Que celui qui me dit que Caissière, c'est un métier à la con, se lève et s'exprime. Histoire que je lui explique qu'il y a Caissière et Caissière. Et que ma patronne, elle en voit des vertes et des pas mûres avec moi mais au moins, elle m'a aidé sur pas mal de points très importants. La notion de Se Dépasser. Même si ce n'était que pour des broutilles. Et avec çà, je lui apprends que oui, les gamines qui ne savent rien faire de leurs dix doigts à 21 ans, çà existe aussi. çà, par contre, c'est moins glorieux. Mais bon, il faut assumer et dire qu'on ne sait pas. Tant que je me plie en douze ensuite pour faire de mon mieux.

Et le reste, j'ai oublié. Je suis de moins en moins explosive au comptoir. La fatigue et l'habitude progressive. Mais certains clients sont assez magiques. Et j'accumule les erreurs par contre. Je me relâche. 

Ah et j'ai oublié de vous dire. J'ai monté une Tente Grenouille aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi elle s'obstine à nous faire monter les bidules au beau milieu de magasin. Parce qu'on est censé vendre notre produit et que là, on a donné l'image de deux grues galérant comme pas possible à comprendre un mode d'emploi ultra succint pouvant convenir à un enfant de quatre ans. Elle est belle, l'image du produit! En tout cas, les fous rires aidant, on a fini à trois dessus et on l'a montée.

Faut que je fasse attention à ma voix. Elle agresse toujours quand je m'y attends pas. 

Histoire d'un job, le Mardi 7 juin 2011 à 21:12.

J'ai tenté d'écrire tout à l'heure et puis finalement, je me suis endormie sur mon clavier. Il faut croire que l'épuisement nerveux a raison de moi. Le stress est un peu parti. Il reviendra bientôt, très sec. Brûlant et pénible. Mais en attendant, je papillonne sur le devant du magasin, jonglant entre les cartes, les chèques, les espèces et les chèques cadeaux. Et les paquets. Cadeaux. Eux, il faut dire que je commence à m'amuser avec. Y'en a pas mal, il faut aller vite. Et au final, ben voilà.

Je ne sais absolument pas quoi penser de l'équipe. Et à vrai dire, j'évite de me poser des questions dessus. Je suis là pour trois mois. Sauf si je suis vraiment une véritable idiote et que je me fais virer. Et pendant cette période, je vais juste m'occuper de faire mon boulot et d'être avec eux. Donc, je vais tenter d'éviter les auto-prises de tête. Et les phrases qui se bousculent et qui ne veulent rien dire. En ce moment, je cumule. Et j'ai chaud. J'ai tellement chaud. Mon apparence physique est cataclysmique. Vraiment. Si je fais peur aux tout petits, c'est normal. Quand je me croise dans la glace, j'aurais envie de me mettre la tête dans un sac. Mais j'ai pas le temps. Donc j'enchaine et j'oublie.

La pause de midi, passée assise sur un banc dehors, se passe souvent à regarder dans le vide. Parce que j'ai pas la force de me lancer dans une lecture et surtout parce que j'aime trop observer les gens qui passent. C'est moins fatiguant et bien plus amusant.

Je réalise progressivement que mon isolement grandit. J'aimerais que les gens et la relation qui m'attache à eux ne bougent pas. Mais ils bougent. Tout bouge. Et moi, j'ai pas envie. Je suis fatiguée. Je donne pas les infos. J'oublie de le dire. Et je réalise les impacts. " oui, en fait, j'ai un boulot ". A. a eu une réaction de stupeur assez compréhensible. Des jours qu'on se parle plus. Je manque de temps, d'envie, de motivation. Je sais pas. Trouver les gens et les placer dans mes jours de repos. Je vais faire çà. Essayer. Je réalise les gouffres après. Et je n'ai tellement rien à dire. Si, je vous assure. C'est normal. Tout est normal.

Je ne réalise pas que je travaille. Pour moi, çà reste comme une ambiance de fac. Un projet? Je ne fais absolument aucune différence. L'équipe est une classe. Les trucs et astuces de la caisse sont des cours et des apprentissages. Je n'ai aucun recul sur les choses.

Deezer devient limité. Cinq heures par mois. Mais ils sont cons dans cette équipe, c'est effrayant. Cinq heures. Je passais quasiment douze heures par jour dessus pendant mes révisions. Par jour. Bande de connards. Pardon, il fallait que je le dise. 

Et aussi, aujourd'hui, j'ai eu un couple de clients. La soixante dizaine tous les deux. Taquins, amoureux. Tellement mignons dans leurs hésitations. Tellement mignons dans le bisou qu'elle lui a fait pour le remercier de son cadeau. Juste devant moi. Amoureux. C'était.. surréaliste. Et.. fabuleux.

Oui, j'ai osé.

Et la solitude. Le contact physique avec les gens m'exaspère. Les reproches, les mots sans cesses toujours les mêmes, les rituels. Les habitudes. J'ai besoin d'être seule, je crois. Mon équipe et mon groupe d'hôtesses d'accueil me suffisent en contact extérieur. Et le soir, quand je rentre, j'ai qu'une envie, c'est me déshabiller et m'allonger. L'instant de Pur Bonheur. Mais je n'y ai pas droit. Pas souvent. En ce moment. Je vais voir dans les jours qui vont suivre. Les mots sont vains. La fatigue est monumentale. Et puis, dire quoi? Comment? A qui? Autant dormir, lire, rêvasser et se reposer. Prendre le temps d'Autre Chose.

Mais je ne voudrais pas regretter ma Solitude ensuite. Là, je rejette ce que j'ai déjà. Mais si je perds tout, peut être que la solitude ne me conviendra plus. Que je serai malheureuse. Entre les deux, mon coeur balance.

Des choix. Faire des choix. 

Et des gens qui disparaissent. Qui disparaissent comme çà. Quand je repense à Elle, je ne ressens rien. Elle a une vie fantastique maintenant, hein. Heureuse, amoureuse, en pleine forme. La combinaison parfaite. Alors pourquoi je serai triste ? Tant pis. Chacun vit sa vie, la construit, la défait. Avec des gens puis sans eux. Et ainsi de suite. L'inégalable inconstance de ces journées qui s'alignent les unes derrière le sommeil des autres. 

J'ai oublié ce que je voulais rajouter. Et je clos cet article insatisfaite. Sans les bons mots pour décrire. Sans les bonnes idées. Un goût amer.

Ma vie n'est ni bien, ni mal. Elle est au milieu d'un désert de platitude. Un désert infini. Et il n'y a rien à en dire de plus.

J'ai oublié F. & C.

Et travailler au contact des gens comme çà me donne des ailes pour parler aux gens dans la rue. Je n'ai plus aucun blocage. Je parle. Je parle, je parle, je parle. Et des fois, c'est presque automatique. M'enfin.

Qu'est ce que tu veux que je te dise d'autre? Je sais pas. Fin du monologue. Minuit Trois. 

Histoire d'un job, le Mardi 7 juin 2011 à 0:05.

Note à moi même :

Je suis persuadée de ne rien valoir aux yeux des autres. Que je sois là ou pas, dans ma tête, ne change rien à leur vie. Et au final, en pensant çà, je passe pour une fille que je ne suis pas. C'est assez terrible. C'est jamais le bon message qui passe. Jamais.

Je ne donne pas de nouvelles. N'en prend pas. 

Je suis juste en décalé, sans le temps de rien. Ne voulant passer par sms ou msn pour les personnes bien réelles de ma vie. Or, le manque de temps m'empêche de les voir. 



Histoire de Moi, le Dimanche 5 juin 2011 à 18:53.

J'ai maintenant un truc qui prend beaucoup de place.
Et la colère qui enfle tellement que je vais finir par tout plaquer. J'ai envie de tout plaquer tout de suite. çà fait des jours, des mois même que j'ai envie de tout plaquer. Que çà m'insupporte. Mais je continue, avec l'espoir que çà ira mieux plus tard. Des mois que le " Plus tard " ne se révèle pas mieux, si ce n'est pire. J'en ai marre. J'ai envie de tirer un trait. De me casser, de faire autre chose ailleurs.

Je suis pas heureuse. 

Par contre, dans mon nouveau boulot, ma plus belle victoire est un " il est beau votre paquet " qui rattrape les deux connards qui m'ont secoué fortement la colonne vertébrale au point que je leur aurais volontiers enfourné leur produit là où vous pensez. ( Etes vous, ou non, des pervers? Mouahah ) avec la boule de papier cadeau orange, les étiquettes cache prix ( et donc cache gueule pour eux ) et les étiquettes *placer ici le nom de la boutique*. Et bien appuyer pour qu'ils le sentent bien passer et qu'ils se mettent à genoux et qu'ils me fassent des excuses. Nan mais.
Ma plus belle victoire est d'arracher un rire aux clients. Ils sont plutôt compréhensifs, pas trop chiants.
Par contre, faut absolument que je deviens vendeuse. Parce que j'arrive pas à vendre la carte de fidélité. T_T je dois en faire souscrire huit par jour et aujourd'hui, j'en ai fait que cinq. Mais bon, hé, c'est que mon troisième jour, hein. Bref, Aurélie, tais toi.
Mmmh, que vous dire d'autre? J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup x 10 000 de mal avec l'équipe. Ils se connaissent depuis super longtemps, ils s'entendent comme larrons en foire et moi, ben, je suis un peu sur la touche quoi. Donc, bon. Sinon, il y a Fanny. Je lui ai attiré beaucoup de problèmes depuis que je suis entrée. Donc je vais essayer d'arrêter, hein.
J'ai un canard qui fait pas Pouet Pouet sur ma blouse, ainsi qu'un super ... tzouing tzouing multicolore. J'ai perdu le terme. Un accordéon en fer qu'on peut lancer ou faire passer d'une main à l'autre. Ultra décontractant.

Et là, il faut que j'aille manger.

J'ai des douleurs atroces dans les jambes et le bas du dos ( je suis trop grande. Pour changer. ) parce que rester debout toute la journée, c'est immonde. Mais bon, je m'accroche aux fessiers de folie que j'aurais ensuite. Et à l'argent. Je m'accroche à l'argent. Matérialiste que je suis. 

Tout çà pour partir paisiblement en septembre. Je ne sais pas encore où, ni combien de temps. Mais mon boulot se termine le 28 Août. Et j'ai bien envie de décoller le 28. <Oui, oui, c'est un Dimanche>.

Et fait important, ils ont des vies sociales. Des copines et des chéris et même des projets de bébé. Ce qui est hallucinant. Je suis la benjamine. Sur tous les plans.

le Samedi 4 juin 2011 à 21:37.

Je passe d'étape en étape. De stress en stress. Des épreuves se rayent. D'autres vont surement s'ajouter. Mais dans tout çà, on défriche pas mal. Et je me gave de médicaments anti stress. Autant vous dire, çà ne marche pas tellement. Du moins, je m'en rends pas compte. Je travaille ultra fort sur moi, pour ne pas me laisser envahir par la peur, l'angoisse, les larmes, la déception, la rage. Je tente de reculer. De respirer un grand coup et de me dire que de toute manière, ce qui est fait, est fait. On ne peut pas revenir sur le passé. On peut juste toucher à l'avenir.

Tout à l'heure, c'est mon premier jour. Je sais pas ce qui m'attend. Je ne sais pas ce qui va se passer. Je ne sais pas si çà va bien se passer. 

Je mourrai de peur devant la boutique. Surement. Et puis après ensuite. Et puis, je dirai en rentrant " putain, j'en ai pour trois mois.. :( ".

Ce soir, j'ai croisé Paulhin. Il parlait fort, était énervé. Instinctivement, çà m'a stressée. J'ai reculé. 

Et je ne sais pas quoi dire d'autre. Je suis la Reine des Dernières Minutes. Pour tout, tout le temps. Tout est toujours fait à la dernière minute. Toujours. C'est parfois bien. Souvent catastrophique.

Bref. J'angoisse. J'ai des crampes dans le corps. Des douleurs dans les bras qui montrent après coup combien je suis contractée. 

Demain, c'est mon premier jour. Et tout le monde à la maison profitera du jour férié. C'est le monde à l'envers. Et je ne sais pas. 

Je ne sais vraiment pas. Mon coeur balance. Que va-t-il se passer demain?

Histoire de Moi, le Jeudi 2 juin 2011 à 0:20.

Des petits riens sous forme de trois chansons. Des petits riens et un sourire crispé. Merci. Pour tellement de choses!

Eclats de Rêve, le Mardi 31 mai 2011 à 23:08.

En fait, c'est juste de l'ignorance. Mes parents s'en foutent. Mais s'en foutent complètement. De moi, de mon futur, de toutes mes activités. Ils s'en foutent. Mais complètement.

Ils s'en foutent. Et ensuite, ils gueulent. Parce que j'ai pas réussi. Alors que j'ai eu aucun soutien.

Bref, encore une espèce d'injustice. Une de plus! Youpi!

Extrait d'un Quotidien, le Mardi 31 mai 2011 à 15:23.

" Salut, çà va ? " " Non, pas du tout. Mais c'est pas grave, c'est pas le propos là ".

La vérité est sortie toute seule. D'un coup. Elle m'a regardée avec des yeux énormes et puis elle a laissé couler parce que je voulais pas en parler. Et j'ai enchainé. Efficace, sûre de moi. Contente de la voir quand même. L'oral est mercredi. Le powerpoint est au point mort. Je n'arrive pas-du tout- à m'y mettre. J'ai tellement ri à son sms. S'il revient à son point de départ pour ensuite repartir, je crois que je rirais jusqu'à m'en faire péter une ou deux côtes. La fatalité, vous connaissez ? Il existe des gens qui sont faits pour ne jamais se rencontrer. Même quand ils essaient, ils n'y arrivent pas. Pas du tout. Et s'il le fait exprès, je rirai encore plus. Avant de. On fait partie de ces gens. On y arrivera pas. Que des quais de gare vides et des trains qui se croisent. Encore et encore. Et s'il le fait exprès, mon dieu.. Quelle déception. Mais quelle déception.

Monsieur B. est marrant. Après, je sais pas du tout combien il nous a mis. Peut être qu'il débordait juste d'hypocrisie en fait. La confiance. La vérité.

Tout est rempli de faux semblants. Je me suis fait arnaquée de 30 centimes. Je ne compte jamais l'argent qu'on me rend. Je fais confiance. Je fais trop confiance, il faut croire. Parce qu'apparemment, les gens ne rendent pas ce qu'il faut. Et vous savez, c'est une déception de plus. Qui s'additionnent à toutes les autres saloperies que l'être humain est capable de faire. Pour quoi, pour qui. J'en sais rien. Je comprendrai jamais, je crois. Trente centimes, c'est rien. Mais depuis le temps que je paye avec des sous, j'ai surement dû me faire sucrer beaucoup de trente centimes comme çà. Et je préfère pas imaginer le bilan. Nan, nan. Vaut mieux pas.

J'ai pas d'avenir. Aucun. Je sais pas où je pourrais aller vivre, en fait. Parce que me suicider, sans rire, .. j'ai accès à internet, à la boite à pharmacie. J'habite au 8e étage. J'ai des notions assez imposantes en anatomie. Je sais comment me tuer. J'ai l'embarras du choix. Mais l'instinct de survie. Si tu savais la puissance de ce truc. J'arrive même pas à m'imaginer avalant quoique ce soit. Par contre, j'ai envie de m'asseoir sur mon balcon. çà doit être jouissif. Mais là encore, j'ai peur de glisser par erreur et de m'écraser. Tu vois, c'est bon, çà te rassure?

J'écoute ce groupe. Je me suis même cognée à une affiche annonçant leur concert. J'ai glapi au milieu du flot brûlant. Et c'est la même explosion.
En plein vol.

çà va ni bien. Ni mal.

Dans le train, y'a un mec, plutôt marrant, qui a tenu à me faire la conversation. Mon iPod était mort, j'avais envie de dormir, j'avais mal au ventre et j'étais noyée dans un océan d'angoisse depuis le réveil. Je n'en pouvais déjà plus. Et il est arrivé. Et.. Et.. j'ai fait des efforts pour ne pas l'agresser méchamment.

" Mais heu.. Vous voulez que je vous enjambe, c'est çà ? " " oui, mademoiselle. Allez y, je ne peux pas plier la jambe ".

Du sport au réveil. Chic. Mais ils étaient marrants. Un peu des Messieurs Bilboquet.

Pour le reste, j'aurais encore des tonnes de trucs à dire. Mais il n'y a rien qui sort. Je réalise toujours pas que je commence Jeudi. Nan, je réalise pas du tout. Je pense que çà va me faire tout drôle. Enfin, si j'arrive à réaliser. A émettre une émotion quelconque. Parce que pour le moment, il ne ressort rien à part cette mer d'angoisse. J'ai mal aux dents, aux mâchoires. Aux jambes. Au cou. A la tête. A la gorge. Mais hé.. j'ai pas mal au ventre. Rien qui ne dépareille de la sensation d'angoisse. J'ai rien.

Par contre, ma grand mère a un cancer des ovaires. Et elle va se faire opérer vendredi. Ensuite, chimio pendant trois mois. Puis nouvelle opération. Puis de nouveau chimio. Ma grand mère si coquette.

Si je pouvais juste lui dire à quel point je suis perdue. A quel point j'y arrive plus. Mais elle s'en fout. ils s'en foutent tous. Je parle. Encore et encore. Je parle à la maison. Je le dis. Et ils s'en foutent. Sont pas méchants. Seulement, ils comprennent pas. Ils comprennent rien. Ils ont autre chose à faire. Et puis, c'est rien, hein. çà passera. çà passe toujours de toute manière. Et ma grand mère si coquette joue avec la mort, une partie anticipée. Et çà non plus, je le réalise pas. Je réalise rien. Je suis atone. Stone. Déconnectée. Inapte. Inadaptée.

Et j'aime pas qu'on me parle de psy. Parce que j'ai l'impression d'être un paquet. Qu'on veut envoyer vers quelqu'un d'autre. J'aime pas cette sensation désagréable. Je sais qu'elle est peut être pas vraie, mais je la ressens comme çà. 

Alibi. Laissez moi mourir sur cette chanson.

Humeur de la nuit, le Mardi 31 mai 2011 à 1:14.

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