Je ne savais pas que je faisais garderie pour les bébés mouches. Je veux bien. Mais si elle met ne serait-ce qu'une trace de fluide sanguinolent sur mon écran à force de s'éclater dessus, *Ouaiiis, t'as vu! çà fait de la lumière!* , je la réanime juste pour l'écraser de mes mains (et un mouchoir.. Brr)
Ah mon dieu! J'arrivais à la guetter quand elle était sur l'écran mais si elle s'éclate à faire des sauts en chute libre et roule sur mon clavier, je vais me mettre à psychoter grave et à redouter d'autant plus de poser mes doigts sur les touches, au cas où.. ladite bébé mouche ait roulé sur l'une d'elles..
(Ben, oui, j'écris à la lumière de mon écran..)
Je pourrais rajouter que j'ai broyé l'épaule d'un papy en voulant garder l'équilibre dans le bus alors qu'il amorçait un virage.. Le pauvre petit père a eu tellement mal ou alors, il avait tellement envie de me casser la main, qu'il a, à peine pu sourire. J'étais morte de honte et titubante et je me suis répandue en excuses.. Fin saoule.. Allons y pour çà.. En plus, y'avait un mec trop top canon (tss tss, qui a dit que j'avais 19 ans ?! Moi, j'ai 13 ans!) juste à côté.. Lui, il s'est récupéré ma jambe droite dans les chevilles.. Et selon moi, çà ne lui a pas fait que du bien..
J'ai fait les galeries de V2 (Vélizy 2, soyons clairs et évitons les confusions pour les lecteurs de la région lilloise ^^) toute seule comme une grande.. J'étais bien. Musique, carte bleue (muette qu'une seule fois!), et du temps, du temps, du temps pour moi !
[Je vais lui coller une claque à la bébé mouche là.. Et non! Je l'appellerai pas Pimprenelle! Mais ses sauts dans le vide là.. Quand elle fait "je lââââââââche tout" et qu'elle fait un roulé-boulé à l'arrivée.. Mouahaha, à la mode Superhéros.. ils me mettent les nerfs en miettes. Et si je vous dis que maintenant, elle suit mon curseur, vous me dites quoi ?! =_=]
Et puis, en rentrant de V2, prise de tête.. Ennui, je voulais pas rester à la maison. Alors, on m'a poussé à bout et sans réfléchir, j'ai embarqué mon frère pour aller en forêt. Résultat, 15 minutes de footing. 15 minutes de pause en marchant et bim! 20 minutes au retour.. j'avais mal aux gambettes mais bon sang, j'avais des musiques qui me collaient le rythme de mes foulées et j'avais la rage.. Envie de danser même..
Quand j'ai fini mes 15 premières minutes, j'ai été à deux doigts de pleurer en voyant que j'avais réussi à le faire. A deux doigts.. Mais je respirais tellement mal que j'ai pas voulu me suicider involontairement. Etirements, musiques, on respire et on essore. Mon frère qui gambade sur son vélo et moi, qui joue les acrobates sur les barrières.
Quand tu cours ou que tu pédales, tu appartiens à un groupe de gens. Qui se reconnaissent (j'ai failli lui arracher une aile! Elle était trop près du "i"!) et je sais pas, qui partagent, outre un regard plus ou moins prolongé, la même activité.. Je sais pas.. çà fait "clan". D'ailleurs, j'avais beau être trempée, gluante et rougeaude, y'en a un qui a failli se manger le sol à force de se retourner sur son vélo.. J'ai vérifié, j'étais seule sur le chemin.. Et non, il n'avait pas de chien. Monsieur s'est arrêté plus loin, est descendu, a regardé sa roue et quand je suis arrivée à son niveau, m'a souri. =__= Qu'est ce que vous vouliez que je fasse ? J'ai souri..
Il m'a redoublé peu après, s'est retourné encore une ou deux fois et puis, il s'est enfui à fond de train.. Bye bye!
Plus loin, un gentil jeune homme qui passe à petites foulées bien mesurées et élastiques (rha! je veux son aisance!) et lache un "bonsoir!".. *bonsoir, monsieur!*
Les petites mamies qui discutent tout en marchant énergiquement. Le monsieur enrobé, engoncé dans un k-way, s'il vous plait.. Le couple qui balade son chien.. Madame à mon image mais en marche.. Et puis tous les autres. Et en rentrant, sur un coup de tête, pour voir si çà fait vraiment mal, monter les 8 étages à pied et en courant.. Pour les quadriceps, j'ai douillé.. Me suis arrêtée, au bord de la nausée à la moitié de l'ascension pour le 6e étage et puis j'ai repris, en croyant que ma tête allait exploser et mes entrailles.. je sais pas.. Une sensation indéfinissable et insupportable avec çà. Puis, rentrer et les retrouver.. Avec leurs jugements.. Leur regard.. Rempli de mépris.. Les moues et tout le reste. Oui, c'est sûr, c'est moi qui me fait des idées. Seulement! Elle les a dit ces mots. Elle les a dit toutes ses règles! Comme si je n'étais qu'une étrangère! Comme si je n'avais pas habité 17 ans auparavant! Et toi, tu avais un regard.. Un regard tellement méprisant que c'en était insupportable! A peine rentrée, je voulais déjà ressortir.
Ils ne savent pas ce que c'est que ce sentiment de n'être à sa place nulle part. De gêner chez ses grands parents.
"Nan mais tu n'as pas compris, là! Ils ne veulent pas de toi chez eux!"
De ne pas être à sa place chez soi.
"tu pourrais participer, tu ne fais rien" "Seulement, tu vas devoir te débrouiller si c'est 7h" " et je veux une chambre rangée et nickel tous les jours "... Encore, se démerder à 7h, c'est bon, je sais le faire. Mais le coup du "je veux une chambre nickel", il passe pas.. Je reviens à la maison, avec des conditions. Plutot crever.
Mais voilà, le sentiment de gêner est présent, tout le temps. Chaque minute, chaque seconde, chaque instant, tu te sens de trop. " Elle vient encore avec nous" " aaaah non, surtout pas qu'elle aurait raté une seule semaine de vacances pour finir un taf en Juillet! Voyons! " .. On en a jamais parlé et je passe pour une.. Je sais pas quoi aux yeux de la famille.. (ouais, le bouche à oreille fonctionne parfaitement des deux côtés de la famille)
Et la fierté, mon dieu.. J'ai cru ma tête allait doubler de volume en rentrant. Pour dire à Monsieur que j'avais réussi à le faire, ce foutu premier pas! Et puis même.. je l'ai fait, quoi! Sans trop réfléchir, sans aimer çà.. Bim! Je l'ai fait.
Mon père m'a plusieurs fois regardé au diner.. Prudemment. Mais les mots ne s'enlèvent pas.. Surtout pas ceux de ma mère.
On va voir si j'arrive à continuer sur ma lancée. Un logement, un boulot à mi temps..
Je ne joue pas ma précieuse.
Mais je ne veux pas retourner chez mes grands parents.
Je ne peux pas..
çà me rappellerait trop Médecine. Et çà, je ne veux pas.
(Pimprenelle n°2 a tenté d'attenter à sa vie au moins une vingtaine de fois depuis qu'elle s'est pointée.. J'en ai marre de croire que ce sont des pixels qui glissent..)
(Et là, elle joue carrément les tentatives de rapprochement.. Elle s'éclate sur mon front et déclare mon index "lieu de villégiature privilégié" N'importe quoi!)
Je me suis tellement éloignée de mon sujet de base..