Perspective.Univers

Ebauche

Je tourne en rond. Je ne suis pas bien, je ne suis pas mal. Le ciel bleu, sans nuages et ce soleil qui cognent me fatiguent. Me fatiguent aussi les plages qui fleurissent un peu partout. Sur le net, sur les abris bus, sur les affiches XXXXXL publicitaires. Ils devraient interdire la publication de telles images ailleurs que dans les villes côtières. Parce qu'en fait, surement que çà fait juste mal à tous les parisiens coincés dans leur grisaille jusqu'à ce qu'ils décollent pour des plages bondées. 

Je lis Michel Houellebecq Les particules élémentaires. Je vais me faire un devoir de finir ce livre mais je peux déjà vous le dire. La nausée me tient le ventre à chaque phrase que je lis. Ce type m'écoeure. Je n'aime rien de l'histoire, rien des personnages. Rien de sa manière d'écrire et pire que tout, il a perdu toute valeur culturelle il y a quelques heures. Quand il a dit que le chien dans les Six Compagnons s'appelait Kapi. Kapi. Mais quel connard. Il s'appelle Kafi. Et rien ne lui coutait d'aller vérifier ses sources sur Internet. Rien que pour çà, j'ai envie de lui écrire. De lui dire qu'il ferme sa gueule plutôt que d'écrire de tels livres écoeurants et nullissimes. Et s'il s'est planté sur le nom du chien, sur quoi encore peut il s'être trompé ? Il s'est complètement discrédité et quand on lit un auteur pour lequel on a aucune estime, il est dur de tenir la lecture. Douter de chaque allégation ne rend pas une lecture facile. Je l'ai acheté pour me rendre compte, un peu, de ce phénomène. Et au final, fuyez pauvres fous. Même le public a droit d'avoir des goûts de merde et des goûts de merde en masse. Je dis pas, il a reçu des prix, ce gars. Donc beaucoup ont du apprécier. Mais voilà. Je suis surement pas assez expérimentée, ni assez vieille pour lire et comprendre pleinement ce livre. çà joue peut être un rôle dans mon avis si dégoûté.

Et je m'ennuie. Enfin, non, je n'ai pas à m'ennuyer, j'ai plein de choses à faire mais je réalise tranquillement que çà y est, je ne vais pas aller à la mer. Pas avant Septembre. Et si je commence tôt en Septembre, je n'irai pas du tout cet été. çà fait bizarre. Je n'y pense pas. Je pense seulement à la maison de Sainte Maxime. Les murs blancs, la mer et la frustration. Peut être que je vais regretter mon choix. Peut être. Peut être que je vais regretter et me retrouver privée de mer. Et avec çà, j'aurais une superbe peau blanche quand ils reviendront tous avec la marque du maillot. Bref. C'est con de se dire ce genre de choses. J'y vais au pif. Sans connaitre rien de là où je vais. Est ce un mal? Un bien? Je vis et je parle et j'agis de plus en plus avec mes tripes. çà soulage, vous savez. Après, çà marche ou çà ne marche pas. Mais il va me falloir trouver d'autres choix. Parce que peut être que je n'aurais rien à la fin. Rien du tout. Que ce sera le vide, le néant. Le rien total. Je sais pas. Je connais pas le futur.

Bordeaux. Lyon. Montpellier. Paris. Perpignan.

Cinq villes. Cinq questions. Cinq destinées possibles. 

Et je ne suis pas en colère. Du moins, pas tout de suite. Je me bats contre l'angoisse. Chaque minute est une lutte sans merci pour ne pas tomber. Je suis réellement sur un fil. Et le moindre pas en avant ou en arrière est une chance de tomber. Je traverse les jours. J'attends, incertaine. Je voudrais être ailleurs. 

Dans ma tête, j'ai une plage sous les yeux. La mer.

Dans mes oreilles, il y a 30 seconds to Mars. Phénoménal phénomène. Chaque jour, on peut bifurquer. Trouver une nouvelle voie. Chaque jour.

En attendant, moi, je reste là. Incertaine. En équilibre. La solitude est pesante, je n'ai pas envie de parler aux autres pourtant. Solitude bizarre. Solitude qui fera mal quand la fin arrivera. Solitude délicate.

J'ai pas vraiment envie d'être ailleurs. Pas vraiment envie d'être là bas. Pas vraiment envie d'être ici. Pas vraiment envie de. Je sais pas ce que je veux. Il faudrait pourtant. J'ai décidé de tenter le tout pour le tout pour mes master. Il faut de l'originalité pour se démarquer. Et moi, avec mes notes merdiques, il va m'en falloir beaucoup. Raconter la vérité? 

L'entretien a été une bonne expérience. J'étais là où je voulais être et là où je voulais travailler. Le reste a fait le reste. J'étais moi. Motivée, expansive, dynamique, avec les mots qui débordaient de partout mais pas de ma bouche. Mais je le voulais ce job. Je le voulais tellement. Tellement que quand j'ai cru que je n'aurais rien, j'ai plongé tête la première.

Trop expansive. Trop expressive. Trop tout. Trop folle. Trop passionnée. Trop tendue. Trop stressée. Trop angoissée. Trop peureuse. Trop incertaine.

Qui suis-je ? Rien. Je suis humaine. Comme des centaines d'autres filles. Des milliers ? Des millions ? Sans rire, combien de filles ont 21 ans en ce moment même à travers le monde ? Ouh, j'adore cette question. Bref.

Je m'imagine pas autrement. Je suis coincée dans cette optique et je refuse de l'envisager autrement et donc de pouvoir agir autrement. Je suis bloquée sur mes positions, comme avec tout. Mais là, c'est bien plus dangereux. Bien plus important. Se persuader de rater permet d'être mille fois plus heureuse quand on réussit. Dans mon cas, je descends tellement bas que quand je réussis, je n'arrive pas à l'encaisser. Je reste loin, sans chercher à y croire. Sans vouloir y croire, de peur de voir que ce n'était qu'une réussite Ecran de fumée. Fausse. Se dissipant bientôt. Mais là, là, j'espère beaucoup trop dans les deux sens. C'est dangereux. Parce que forcément douloureux. Forcément aliénant et forcément avec des trucs à ramasser à la fin. 

Tout çà parce que je tente désespéremment de me sentir vivante. De trouver un sens à ma vie. Je me jette à droite à gauche pour éloigner la perspective d'un suicide. Voilà pourquoi aussi je n'ai pas aimé le livre. Le récit d'une vie neutre, sans rien, sans but, sans raison. Sans intérêt. Le récit d'une autre vie parsemée de défaites et de retours de crochet. Pas besoin que je lise de tellees histoires. Forcément vraies quelque part. Forcément vraies et possibles futurs. Voilà une chose qui m'a proprement écoeurée. Ce récit du vide.

Voilà aussi peut être pour çà que j'accorde autant d'importance aux rêves des Autres. Que je les pousse au train et que je maintiens une bulle. Parce que.. pourquoi çà n'aurait pas lieu, hein? Pourquoi on ne pourrait pas avoir droit à tel ou tel truc ? On connait pas le futur. On connait rien d'Après.

Alors, je ne joue les basées que pour moi. Pour le reste, tous ceux qui m'entourent méritent de vivre une vie. Une vraie. Parce qu'ils ont les moyens, les capacités. Et non, on ne repartira pas dans le schéma normal du " mais toi aussi t'en as ". C'est stérile et inutile. Je fais de mon mieux. Et j'essaie de toutes mes forces de rester proche de ce que je devrais être tous les jours. çà m'apporte un certain réconfort. Un certain apaisement. L'espoir infime d'être reconnue comme telle. Essayer de s'en montrer digne.

Même dans mes lettres de motivation pour les master. Là où je pressens de tomber ? Nulle part. Me retrouver sans rien en Septembre. Là où j'aimerais aller ? De manière irraisonnée, j'aimerais partir à Bordeaux. Pas loin de l'Océan que je n'ai jamais vu. Et pouvoir y aller dès que çà fait trop mal tout. De manière plus intéressée, je dirais Lyon. Parce que leur master est juste.. parfait. Tout ce que j'aime.

Mais je suis tellement loin des cartons et de la vie toute seule. Tellement loin.

J'ai réalisé un truc très important. J'ai besoin de ma solitude. Besoin de me mêler au monde de temps à autre mais surtout et beaucoup, de ma solitude. Les paroles non stop me fatiguent. Les cris aussi. Les mots aussi. Et une première liberté. Celle de pouvoir m'installer nue où je veux. Et là, je vais me justifier. Coincée par le regard des autres. Mais pour moi, naviguer dans un appartement nue, me procure un apaisement unique. Quand je suis nue, je suis calme, détendue. En paix. Le vêtement enfilé est comme une couche de stress. Il me suffit d'une simple robe et de sous vêtements pour me sentir étouffée et mal. Et à la maison, avec eux qui déambulent et qui ne comprennent rien au corps nu, je ne peux pas. Je dois enfiler des vêtements pour sortir de ma chambre. Et le stress qui va avec.

Je pensais pouvoir compenser l'absence de la mer par un appartement vide pendant trois longues semaines. Mais pas du tout. Je n'y aurais pas droit. Ces mois vont être compliqués. Mais on verra. 

Histoire de Moi, le Dimanche 29 mai 2011 à 19:55.

Alors ?

Recueil

Par Heart.Of.St0ne le Dimanche 29 mai 2011 à 20:57
dis t'as déjà essayé de prendre des cachets contre le stresse ? moi oui mais ça n'a jamais marché xD
pis là à la boutique où j'suis y'a un truc qui marche peut être alors j'vais essayé pis on verra bien hein :p
Par Innocent-Eyes le Mercredi 1er juin 2011 à 20:58
Ah pour les masters j'ai demandé aussi Bordeaux et Perpignan :)

La solitude pour moi aussi c'est un besoin. De temps en temps ça va du bien, mais quand c'est tout le temps ce n'est plus un besoin. Je me suis enfermée dedans et je me rends compte que je peine à en sortir maintenant.
Bon courage Choupinette ! <3
 

Recueil









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