Perspective.Univers

Ebauche

" Salut, çà va ? " " Non, pas du tout. Mais c'est pas grave, c'est pas le propos là ".

La vérité est sortie toute seule. D'un coup. Elle m'a regardée avec des yeux énormes et puis elle a laissé couler parce que je voulais pas en parler. Et j'ai enchainé. Efficace, sûre de moi. Contente de la voir quand même. L'oral est mercredi. Le powerpoint est au point mort. Je n'arrive pas-du tout- à m'y mettre. J'ai tellement ri à son sms. S'il revient à son point de départ pour ensuite repartir, je crois que je rirais jusqu'à m'en faire péter une ou deux côtes. La fatalité, vous connaissez ? Il existe des gens qui sont faits pour ne jamais se rencontrer. Même quand ils essaient, ils n'y arrivent pas. Pas du tout. Et s'il le fait exprès, je rirai encore plus. Avant de. On fait partie de ces gens. On y arrivera pas. Que des quais de gare vides et des trains qui se croisent. Encore et encore. Et s'il le fait exprès, mon dieu.. Quelle déception. Mais quelle déception.

Monsieur B. est marrant. Après, je sais pas du tout combien il nous a mis. Peut être qu'il débordait juste d'hypocrisie en fait. La confiance. La vérité.

Tout est rempli de faux semblants. Je me suis fait arnaquée de 30 centimes. Je ne compte jamais l'argent qu'on me rend. Je fais confiance. Je fais trop confiance, il faut croire. Parce qu'apparemment, les gens ne rendent pas ce qu'il faut. Et vous savez, c'est une déception de plus. Qui s'additionnent à toutes les autres saloperies que l'être humain est capable de faire. Pour quoi, pour qui. J'en sais rien. Je comprendrai jamais, je crois. Trente centimes, c'est rien. Mais depuis le temps que je paye avec des sous, j'ai surement dû me faire sucrer beaucoup de trente centimes comme çà. Et je préfère pas imaginer le bilan. Nan, nan. Vaut mieux pas.

J'ai pas d'avenir. Aucun. Je sais pas où je pourrais aller vivre, en fait. Parce que me suicider, sans rire, .. j'ai accès à internet, à la boite à pharmacie. J'habite au 8e étage. J'ai des notions assez imposantes en anatomie. Je sais comment me tuer. J'ai l'embarras du choix. Mais l'instinct de survie. Si tu savais la puissance de ce truc. J'arrive même pas à m'imaginer avalant quoique ce soit. Par contre, j'ai envie de m'asseoir sur mon balcon. çà doit être jouissif. Mais là encore, j'ai peur de glisser par erreur et de m'écraser. Tu vois, c'est bon, çà te rassure?

J'écoute ce groupe. Je me suis même cognée à une affiche annonçant leur concert. J'ai glapi au milieu du flot brûlant. Et c'est la même explosion.
En plein vol.

çà va ni bien. Ni mal.

Dans le train, y'a un mec, plutôt marrant, qui a tenu à me faire la conversation. Mon iPod était mort, j'avais envie de dormir, j'avais mal au ventre et j'étais noyée dans un océan d'angoisse depuis le réveil. Je n'en pouvais déjà plus. Et il est arrivé. Et.. Et.. j'ai fait des efforts pour ne pas l'agresser méchamment.

" Mais heu.. Vous voulez que je vous enjambe, c'est çà ? " " oui, mademoiselle. Allez y, je ne peux pas plier la jambe ".

Du sport au réveil. Chic. Mais ils étaient marrants. Un peu des Messieurs Bilboquet.

Pour le reste, j'aurais encore des tonnes de trucs à dire. Mais il n'y a rien qui sort. Je réalise toujours pas que je commence Jeudi. Nan, je réalise pas du tout. Je pense que çà va me faire tout drôle. Enfin, si j'arrive à réaliser. A émettre une émotion quelconque. Parce que pour le moment, il ne ressort rien à part cette mer d'angoisse. J'ai mal aux dents, aux mâchoires. Aux jambes. Au cou. A la tête. A la gorge. Mais hé.. j'ai pas mal au ventre. Rien qui ne dépareille de la sensation d'angoisse. J'ai rien.

Par contre, ma grand mère a un cancer des ovaires. Et elle va se faire opérer vendredi. Ensuite, chimio pendant trois mois. Puis nouvelle opération. Puis de nouveau chimio. Ma grand mère si coquette.

Si je pouvais juste lui dire à quel point je suis perdue. A quel point j'y arrive plus. Mais elle s'en fout. ils s'en foutent tous. Je parle. Encore et encore. Je parle à la maison. Je le dis. Et ils s'en foutent. Sont pas méchants. Seulement, ils comprennent pas. Ils comprennent rien. Ils ont autre chose à faire. Et puis, c'est rien, hein. çà passera. çà passe toujours de toute manière. Et ma grand mère si coquette joue avec la mort, une partie anticipée. Et çà non plus, je le réalise pas. Je réalise rien. Je suis atone. Stone. Déconnectée. Inapte. Inadaptée.

Et j'aime pas qu'on me parle de psy. Parce que j'ai l'impression d'être un paquet. Qu'on veut envoyer vers quelqu'un d'autre. J'aime pas cette sensation désagréable. Je sais qu'elle est peut être pas vraie, mais je la ressens comme çà. 

Alibi. Laissez moi mourir sur cette chanson.

Humeur de la nuit, le Mardi 31 mai 2011 à 1:14.

Alors ?

Recueil

Par welcometoparadise le Mardi 31 mai 2011 à 12:02
je cite le paragraphe d'avant celui du psy.
je suis désolée, mais ton état est trop grave pour que je m'en sorte seule. ça veut pas dire qu'après c'est fini. tu pourras tjs me parler. tjs. avec ou sans psy.
mais pour toi il faut qqun de pro parce que faut vraiment que ça s'arête tout ça. qqun qui sait ce qu'il fait.

sinon je tiens à dire que je comprends. enfin je sais pas, mais je sens ou t'en es. pour en être passée par là peut-être.
et c'est pour ça que je parle de psy. tu t'enfonces. je le vois. et je suis impuissante. alors je me dis que si moi j'y arrive pas, c'est parce que c'est pas mon boulot, mais y en a, c'est leur boulot de faire aller mieux les gens.
et aussi parce que j'en ai croisé une un jour, de psy, qui me comprenait. et crois-moi, je l'oublierais jamais. je l'ai pas vu bcp, mais être... comprise, et qu'elle mesure, et qu'elle sache quoi me répondre....
les bons psys existent, même s'ils sont rares.
en attendant tu pourras tjs compter sur moi ma 'rélie.
Par des-etoiles le Mardi 31 mai 2011 à 19:27
Juste un peu... mais j'étais pas désespéré non plus, hein. Et après ça, il y a quoi ? l'acceptation puis le plaisir de vivre ?
 

Recueil









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