T'écrire une bille de mots. Une ronde de rêves. Un tricot de peurs. Un plaid patchworké de tout ce qu'on pourrait m'apporter. Je viens t'écrire, ici, à toi qui a donné au mot silence sa définition la plus cruelle. Les allergies au Printemps sont à l'opposé de mes envies viscérales de fuite. Je dois écrire un article en rimes, poèsie et rythme. Il faudrait que j'ai le temps pour çà. J'ai fait un rêve d'une douceur incroyable. J'ai réalisé que j'avais tout çà sur un compte. Trois chiffres qui m'offrent de possibles fuites. Je les avais oubliés ces chiffres. Perdu leur sens, leur réalité. Les possibles qu'ils me donnent. J'aimerais apprendre à jouer de la guitare. Une comme celle de ma Jumelle. Une Princesse Hors de Prix qui ne le serait pas forcément. Mais à défaut de pouvoir en écouter, j'aimerais être capable de gratter quelques notes bohèmes sur cet instrument. Une envie parce que tous autour, vous en avez, en jouez et aimez çà. çà serait une idée comme çà. Une envie que je te chuchote à toi qui a donné cette définition si cruelle au Silence. Je l'écoute me glisser des mots d'amour dans l'oreille. Des mots inconsistants. Silencieux. Cruels. Des mots qui s'essoufflent devant mon tympan. Je te sens te glisser autour de moi. Toi qui. Silence et impassibilité définis si bien. Mon dos tordu me brûle. Un peu. Seulement un peu. Je vais bien. Pleure, ris. Silence depuis des jours maintenant. Je ne parle plus. J'agresse. Je meurs à petit feu. J'aimerais que mon corps meurt avec moi. çà serait bien qu'on parte ensemble. Que jamais je n'ai ce regarde mort au fond des yeux. Ce regard mort qui a tend brisé cette Elle. Je suis à côté. Une vitre qui me sépare du reste. Les mots qui dévalent ma langue ne sont pas moi. Ils sont cette Autre rageuse que je n'arrive pas à contrôler. On est deux en moi. Le regret tenace et celle qui tient les rênes d'un corps et d'une voix agressive. On est deux. Alors je t'écoute dans le silence. Ton coeur qui bat, pas loin. Juste là. à côté, dans les draps. Le silence est d'or, qu'on dit. Moi, les mots explosent à l'intérieur. Je suis une oeuvre d'art intérieure. Je devrais acheter une toile immense. Un pot de peinture noire. Je devrais marquer un à un tous ces mots que j'écris. Creusant la chair tendre de mon abdomen. La douceur potelée de courbes en cascade. Je suis avec ce corps. Moi qui me rêve devant un photographe. Moi qui rêve devant ces femmes au corps banal et si familier. Si inconnu. Je sais que je pourrais être une de ces femmes. Qu'à force de travail, de douleur, de douceur, de soins, je pourrais être l'une de ces femmes sous l'oeil du photographe. Mais le temps. Où se trouve le temps. Je sais tout çà. Musique, peinture, photographie. L'Art entre dans ma vie. Par un peu partout. Mais je prendrais le temps. De trompetter. De crever en grande pompe tout cet œdème mortuaire. Je prends le temps d'arpenter les quais de ce fleuve rêveur. En pensées. En volonté. Les mots s'effilochent. Pour changer.
Je n'écoute que sa voix.