L'espace d'un instant, j'ai oublié à qui je parlais. Et la vérité, la réalité m'est revenue en pleine face. Et sinon, quoi d'autre ? Il était faible, il était pas vraiment méchant. Il était juste là. Et il était là. Pour me rappeler un peu où je suis, où je marche. Où.. Les choses n'ont pas grand sens. Peut être qu'en fait, je deviens folle. J'ai largué les amarres et je m'étouffe dans ma propre perdition. Tout est fade, tout est gris, tout est noir. Tout est " Et sinon, quoi d'autre ? ". Pardon de t'avoir parlé avec ma voix et mes tripes. Tu n'étais pas la bonne personne. Tu es gentille, douce, tranquille. Ouverte. Mais tu n'es pas la bonne personne. J'ai tendance à lancer les vérités en ce moment. Je lâche complètement prise. Je pense, je dis. Je raconte des histoires vraies que les Gens ne racontent pas. Qu'Ils gardent enfouies. Moi, je n'y arrive plus. Moi, je vous dis, peut être que j'ai vraiment un problème neurologique qui se met en place. Tout se dérègle progressivement. Mon corps, mon esprit. çà se détériore. Moi, je ne comprends plus grand chose. Je n'y arrive plus. çà ne rentre tout bonnement plus. Je fais une overdose, peut être. Ou alors, une faille psychique fait enfin surface et expliquerait tout. Je me cherche une cause à tout çà. C'est humain. De chercher une cause à une sensation nouvelle. Désagréable. Désagrégeante. Une cause à cette lassitude infinie. A cet envie folle de tout arrêter; De dire Stop. De compter ses sous, de prendre des affaires et de partir. Je sais pas faire. Mais au fond de moi, je suis ce gars d'Into The Wild. Me manque les tripes, l'esprit de construction.
Dans Into The Wild, il y a ce moment où il vient avec son canoë pour descendre une rivière. Le gars du comptoir, au téléphone avec sa femme, plan plan et englué, s'avance, un peu méprisant et ennuyé d'être coupé, pour lui annoncer qu'il doit s'inscrire sur une liste d'attente pour descendre ces chutes. Qu'il va lui falloir attendre deux ans. Et vous voyez, cette scène. Cette scène, elle résume toute la société. Toute la vision que j'ai de la société. Et moi, je suis Lui. Je suis Lui et je dis " mais.. il n'y a personne sur ces chutes en ce moment ! '". Je suis Lui et je suis cet étonnement brut. Cette incompréhension qui dépasse tout entendement. Voilà, çà fait des mois que cette scène est là. Que je veux mettre des mots sur cette scène. Et je le fais maintenant. Parce que c'est le moment.
Je lâche complètement prise. Personne ne peut surement comprendre entièrement tout ce qui se disloque en moi. Qui le pourrait ? Moi même, je n'y arrive pas. Peut être que certains le ressentent aussi. Mais moi, là, j'arrive au bout. Je le sais. Je le sens. Je ne parle pas de Mort. Je parle plutôt de Vie. Un peu comme lui et son mois d'Octobre, vous voyez. Il faut quelque chose. Parce que Ceci me rend doucement folle. Je n'y fais plus face. Je ne l'avale plus. Ne l'absorbe plus.
Il y a surement des jours comme çà où la fatigue fait que çà explose comme un feu d'artifice. Que des morceaux se détachent et tombent. Et d'autres où c'est juste la réalité qui fait tout exploser. Je n'ai pas les mots qu'il faut. Je suis trop proche. Trop ignorante. Trop fatiguée. Trop décalée. Je n'ai plus les mots. Les attitudes. Je n'ai plus rien. Je suis perçue à contre temps par tous les gens qui me cotoient. Ils cotoient une fille qui n'est pas moi. Mais je n'y arrive plus. Les mots sortent. Pas comme il faut. Ils sont mal pris. Ils sont mal pris parce que les Gens sont conditionnés à l'agressivité. Je suis tellement fatiguée que les gens se sentent agressés quand je leur parle. Se sentent agressés quand j'agis envers eux. Je n'en peux plus de cette agressivité qui semble s'échapper de moi alors que je ne suis pas agressive. Ni dans mes actes, ni dans mes paroles. Et qui m'est renvoyée en pleine figure. Il arrive des jours où je veux juste me taire. Arrêter d'être perçue comme agressive. Juste laisser aux Autres le temps de se reposer avant que cette agressivité latente revienne raviver toutes leurs colères, déceptions et autre impressions négatives me concernant. Il y a des jours où je voudrais mourir, oui. Evidemment. Des jours où le miroir, la voix, les gestes, tout, fait que j'ai envie de m'enfiler une boite de somnifères et hasta la vista. Oui, il y a des jours comme çà où je me broie les molaires. Où je me luxe les muscles de la mâchoire à trop me serrer les dents de haine, de colère, de dégoût.
Mais il y a aussi des jours où tout est plus léger. Tout est plus doux. Où les haches de guerre sont enterrées. Où les sourires, les rires, les cris de joie et les bisous remplacent les hurlements, les coups dans les murs et les insultes.
Mais vous voyez, je suis épuisée. Sincèrement. Totalement. Complètement. Je n'arrive plus à engranger quoique ce soit. Je suis épuisée. Ce n'est même plus physique. çà a gagné le mental. C'est une fatigue de Tout. De cette vie factice où rien ne vient, rien n'arrive, rien ne part, rien ne se passe. Où rien n'a de sens, où les choix me rendent malade de peur, où la médiocrité me revient en pleine face. Mais cet épuisement. Cet arrêt prochain des machines.
Je vous laisse le lire mais je ne sais pas si vous devriez le lire. J'énonce des faits. Des actes. Des pensées. Des éléments de vie. Je vous annonce la Vérité, voilà. Histoire de donner à certains, le moyen de comprendre. D'apprendre qu'il y a deux faces. Un autre fait : si j'avais une sexualité, elle serait bigarrée. En attendant, seuls mes fantasmes le sont. J'aime bien ce terme. Bigarrée. J'aime bien en apprendre tous les jours. M'émerveiller devant des tas de détails insignifiants ô combien importants.
Et le pire aujourd'hui. Le pire aujourd'hui, c'est qu'elle m'a appelé par mon prénom. Parfois, il y a des jours où je réalise l'importance que j'ai dans la vie de certaines personnes. Ce prénom peut ne rien signifier et il ne signifie presque rien. Je parle du Reste. De tout le reste. Que j'oublie quand je pense aux somnifères. Des fois, il y a des tremblements de terre intérieurs qui ne traversent pas la peau. Elle m'a appelé par mon prénom. Comme çà. Elle. Et il y a aussi des détails, qui s'accumulent sur des étagères. Qui font que. çà fait des épines sous la peau. Des yeux qui s'ouvrent en grand. Un coeur qui bat à deux mille à l'heure. Et un sourire paisible.
Oui ?
ouvrir les yeux sur ce qui est bien dans ta vie ..
enfin je pense que ça aide mais ce n'est que mon point de vue ^^