Inspiré d'une histoire vraie... lol
Se faire sa soirée. Sortir du film et réaliser qu'il n'est pas encore minuit. Que demain, les cours ne commencent qu'à Quatorze heures. Que l'hypocrisie me fatigue tellement que j'en suis franche. Un peu cassante. Mais là. Brièvement. Le temps de quelques phrases, de quelques fous rires. De quelques confidences complices. Allez, viens. On s'en fout. Viens que je te raconte et que tu me racontes et qu'on s'en foute. Parce que c'est le propre de la fac. J'arrive au bout de deux ans. Et cette deuxième année a explosé. L'avantage de ne connaitre personne. Rencontrer des univers qui se téléscopent. Je viens d'entendre Paulhin rentrer. La chaine de son scooter tinte toujours d'une manière particulière. J'ai pris un coup de soleil sur le nez. Une légère rougeur. Une sorte de petit mensonge. T'sais, ce film, c'est une histoire d'amour. Pour changer. Mais ces jeunes sont plus jeunes et plus vivants que moi. Ils me font sourire. Je ne serai jamais comme eux. Mais eux ne seront jamais comme moi non plus. Et çà, c'est très important. Le plus important, finalement. Je sais pas trop où je vais. Je me dis qu'au final, je serais épanouie dans le rôle de sage femme. Il faut bien prendre ses responsabilités un jour. Et travailler avec des futures mamans, je ne vois pas trop quel métier pourrait être plus beau. A mon humble avis. Mais ce rêve arrive un peu trop tard. Cette perspective de carrière. çà aurait pu être une belle vie. Mais j'ai claqué la porte il y a deux ans. Et je crois qu'on ne peut pas faire demi tour. Donc voilà. J'y ai pensé. J'y pense depuis que l'envie d'un bébé me mange toute entière. Si je ne peux pas en avoir, j'aurais aimé en mettre au monde. Cotoyer ses femmes. Et vous savez, ici, j'écris finalement pour moi. Que çà vous plaise ou pas, je peux rien y faire. Cette écriture est un moyen de retirer de la pression. De vider des morceaux. Je prends ce qu'on m'offre. Je donne tant que je peux malgré les refus et les distances. C'est comme çà. Tout çà ne vaut pas rien. Tout çà fait que les jours sont plus beaux, moins longs. Plus riches. Plus doux. Voilà, plus doux. Je ne saurais pas vous expliquer. çà dure les minutes ou les heures que çà dure et l'enveloppe se referme. Mais là, j'ai réalisé qu'on était un peu tous au même point. Tous inquiets, dépités pour l'avenir qui s'annonce. Dépités. Je me vois pas travailler toute ma vie dans un labo. Je me vois dans un métier vivant qui interagit avec les Autres. Parce que la solitude doit être comblée. C'est programmé, çà. L'homme est fait pour vivre en communauté. Alors, si solitude d'un côté, il faudra compenser avec des phrases éphémères et des relations de quelques jours. Des relations plus longues? Je batifole dans mes pensées. Le temps semble s'arrêter. Se décaler. J'ai du mal à me situer clairement. C'est bizarre de rentrer deux jours de suite à 20 heures. Et de ne pas avoir vu passer les journées. Parce qu'on a rigolé, partagé, évolué, galéré, déliré. Parce qu'il faut briser la première glace. Et parce que, finalement, tout le monde se tire dans les pattes. Quand je vois çà, je me dis que c'est déprimant. On ne grandit pas. Jamais. Même adulte, on a une mentalité de Petit Primaire. Or, vous voulez que je vous dise, notre cerveau, lorsque l'on meurt est aussi plastique et modulable que le cerveau d'un embryon de souris. Vous imaginez. Tous les animaux naissent et leur cerveau est figé. Ils ont des comportement stéréotypés. Qui ne bougent pas entre individus d'une même espèce. Et nous, Êtres Humains, nous avons un cerveau en constante évolution. Tout le temps. On ne fait rien comme les animaux. Sauf. Certains éléments. Mais sinon, nous sommes uniques. Chacun. C'est en apprenant à apprendre le cerveau que je m'éclate le plus. La physiologie aussi. L'immunologie. On touche les limites de ce qui est connu. Et çà fait du bien de se dire qu'on aura encore des milliers de trucs à pouvoir chercher. Que les inconnues se comptent en milliers. Tout n'est pas gris. Calculé. Connu. Et non. On pourra apposer notre pierre à l'édifice, nous aussi. Si on le souhaite. J'ai oublié ce que je voulais rajouter. Depuis tout à l'heure, des phrases me viennent et je ne tape pas assez vite. Saez avec Montée là haut. Il y a plus gai. Mais je la trouve tellement belle. Tellement douce. Tellement libérée. Ah voilà, j'ai revu A. Elle a une copine qui met trois centimètres de fond de teint sur son visage. C'est.. pas très joli. Très plastique. On a fixé rendez vous, carrément, pour déjeuner ensemble. Il fait un temps superbe. Le bout de mon nez en est témoin. Je conjugue à un sans y croire. Je fais tout pour moi. C'est terrible comme hier, j'étais belle. Même moi, je me suis vue et je me suis pas reconnue. Je n'en revenais pas de me trouver aussi belle. Il n'y avait rien. Rien de neuf, rien de vieux. Il n'y avait que moi et le sport qui reprend progressivement. Les douleurs qui font souffrir pour de faux. Et les habits que t'enfilent parce que tu les aimes et qu'ils sont Toi. Hier, j'étais belle. A mes yeux, jusqu'au plus profond de mes chairs. Et je m'en foutais de tout ce qu'ils pouvaient penser. J'en pouvais plus de les entendre pour de faux dans ma tête. Je me sentais belle. Belle juste pour moi. Belle avec les instants que j'avais oublié. Belle. Juste belle. Un jour, un regard, un reflet. Voilà. Le temps d'une petite seconde, un clin d'oeil au miroir et cette envie de pleurer idiote et incontrôlable. Je me sentais belle, vous comprenez? Moi. Moi, je me trouvais belle. Nue, habillée, cheveux attachés, détachés. Je l'étais. C'est çà la bonheur, ma Jumelle. çà dure le temps d'un éclat de rêve, comme tu as si bien dit et puis çà s'évapore. Pouf. Pour revenir plus tard. Sous une autre forme. Je suis à fleur de peau. Le rire s'étrangle vite en crise de larmes irraisonnée. Les hormones qui explosent. Mon centre de régulation de l'humeur est complètement choqué. Mais c'pas grave, c'est bientôt fini.
C'est vrai que moi aussi je redoute notre futur, sans essayer de trop y penser. Hypocrite jusqu'au bout des apex cellulaires ! Tant pis, restons dans le présent.
Très bon choix musical. ;)