C'est un bloc. Un bloc compact qui m'a écrasé les côtes quand je suis sortie dans la neige. Ca y est, il a neigé pour de bon ici aussi. Une petite couche de cinq centimètres, je dirais. çà craquait sous mes pas quand je courais pour attraper un bus que j'avais déjà raté. J'ai du mal à respirer, le vent est glacial. Et ce bloc ne quitte pas mon plexus solaire. il tient aussi le fond de mon ventre. Me fait mal. Ce bloc, il a un nom comme .. mélancolie. Ou Solitude. Oui, voilà.
Une solitude bien compacte.
Une mélancolie bien tenace.
Je me sens seule. Le manque de sommeil aidant, je suis terriblement grognon.
Mais je me sens seule. Terriblement seule. Mais une fausse solitude, tu vois. F. a pensé à moi ce matin, dans son message. J'en ai envoyé quelques autres dans le froid. Et puis je reçois d'autres sms. D'autres appels. D'autres entrevues. Des surprises qui me font chaud partout. Mais je me sens seule. C'est une fausse solitude. Et je crois bien que c'est la pire.
Celle qui parait pas vraie quand on la dit. Parce que. Y'a elles.
Mais çà change rien au froid que je ressens. J'aspire à autre chose. Il me manque un truc. Le vide de la solitude rempli. Surement.
çà fait quatre ans que j'ai quitté le lycée. Quatre ans que je traine dans la même fac. A voir presque les mêmes gens. A faire les mêmes apprentissages chaque année. Ou presque. Tout est dans le presque. Quatre ans qu'avec A., on se dit que çà sera pour Bientôt. Tu sais, le gars trop magique, parfait. Qui nous rendra encore plus Bisounours et encore plus décalées. Quatre ans. Quatre.
C'est n'importe quoi. Rien n'a changé. Quatre ans. Je sais pas si vous pouvez bien vous rendre compte comme moi, je me rends compte.
Le côté vain de l'histoire. Quatre ans. Quatre ans que ma vie tourne en rond. Quatre ou vingt-et-un.
Il me manque une chair brûlante à côté de moi. Il me manque les fous rires qui font mal aux côtes. Il me manque tous les bidules bons ou douloureux qui permettent de me qualifier Amoureuse. Je l'ai jamais été. Et çà fait trois ans que j'ai rien cherché à ressentir pour quelqu'un. Les histoires en Impasse m'ont fatigué les sens et les battements du coeur. Trois ans que je traine ma carcasse vide et pourtant pleine au milieu d'elles. Elles, c'est bien çà le problème. Pas un seul porteur de testostérone dans mon entourage. Et çà fait bien plus de trois ans que c'est comme çà. C'était en primaire que je trainais qu'avec des garçons. J'avais même eu mon premier bisou. Il s'appelait Sylvain. J'étais précoce. La première. Moi. Faut voir où j'en suis aujourd'hui. Après, j'ai eu des problèmes. Je me suis réveillée un beau matin avec une envie de garçon dans la tête. Et depuis, tout prend l'eau. Et les garçons semblent si loin. Alors je traine ma carcasse vide mais pourtant pleine au milieu d'elles et je désespère.
Le plus souvent, je ne dis rien. Il y a des sourires à mettre sur les lèvres. Des problèmes plus grands à résoudre. Mais arrivée au jour d'aujourd'hui, j'ai appris à me tenir droite. A ne plus avoir peur de moi. A me sentir fille dans les vitrines et les miroirs. A me sentir fille dans le sourire timide d'un garçon qui passe.
Y'a eu des changements en quatre ans. Oui. Mais pas dans tous les domaines.
J'aimerais me sentir fille aussi dans la main qui tiendrait la mienne. Dans le bisou "un peu âcre" du matin. Tu vois. C'est pénible à écrire, à lire et à relire. Parce que çà ne tient à rien. Que tout a changé. Sauf çà. Ou alors, rien n'a changé.
J'aimerais partager tout ce qui bouillonne. Pouvoir ouvrir la bouche et dire tout ce qui se passe en moi. Mais je dis rien. Je dis pas. J'ouvre pour parler d'Autres. A d'autres.
C'est seulement moi qui bloque toutes ces informations. J'aimerais ne pas les bloquer. Mais c'est plus fort.
Je dis juste que je suis seule. Que çà bouillonne comme pas possible à l'intérieur. Que je mange de l'espoir. Et que j'ai besoin d'autre chose. Je ne sais pas quoi, je ne sais pas comment. Je le dis, c'est tout. Je le sens, surtout.
C'est très terre-à-terre, tout çà.
Et puis, il y a la peur inavouée et tenace de ne jamais être maman. De ne jamais être amoureuse. De ne jamais avoir quelqu'un. Je suis certaine qu'il existe sur terre, des gens qui ont vécu seuls toute leur vie. Sans se suicider, ni rien. Mais qui n'ont jamais eu un seul amoureux, une seule amoureuse, de toute leur vie plutôt longue. Et çà, çà me tient bien fort les entrailles.
Parce que le " y'a pas de raison que tu trouves pas ", il m'épuise. Les Phrases Bateau sont des PB. Problèmes. J'aime bien en raconter parce que quand je le dis, j'y crois. Mais elles ne sont pas aussi bateau que celle là. Celle là, c'est le pompon. " Y'a pas de raison que tu trouves pas " et " çà va arriver, t'inquiètes pas ". Associe ces deux phrases à un regard rempli de pitié sur les bords et tu obtiens une Aurélie proche de la claque. Du meurtre ?
Se remplir avec autre chose, oui.
Mais il y a des matins où le manque de sommeil est plus criant que les autres, où Aurélie se lève grognon. Où Aurélie arrive en retard et loupe son cours. Où Aurélie se sent complètement vide. Où Aurélie filerait bien en douce n'importe où. Mais pas ici. Où Aurélie en a juste assez.
M'enfin, pour ce que çà sert de l'écrire ici. Je suis presque en retard pour le second. Je vous quitte ici. Vous souhaite une bonne journée. S'engage à faire une bataille de boules de neige avec vous. Bien évidemment.
Une solitude bien compacte.
Une mélancolie bien tenace.
Je me sens seule. Le manque de sommeil aidant, je suis terriblement grognon.
Mais je me sens seule. Terriblement seule. Mais une fausse solitude, tu vois. F. a pensé à moi ce matin, dans son message. J'en ai envoyé quelques autres dans le froid. Et puis je reçois d'autres sms. D'autres appels. D'autres entrevues. Des surprises qui me font chaud partout. Mais je me sens seule. C'est une fausse solitude. Et je crois bien que c'est la pire.
Celle qui parait pas vraie quand on la dit. Parce que. Y'a elles.
Mais çà change rien au froid que je ressens. J'aspire à autre chose. Il me manque un truc. Le vide de la solitude rempli. Surement.
çà fait quatre ans que j'ai quitté le lycée. Quatre ans que je traine dans la même fac. A voir presque les mêmes gens. A faire les mêmes apprentissages chaque année. Ou presque. Tout est dans le presque. Quatre ans qu'avec A., on se dit que çà sera pour Bientôt. Tu sais, le gars trop magique, parfait. Qui nous rendra encore plus Bisounours et encore plus décalées. Quatre ans. Quatre.
C'est n'importe quoi. Rien n'a changé. Quatre ans. Je sais pas si vous pouvez bien vous rendre compte comme moi, je me rends compte.
Le côté vain de l'histoire. Quatre ans. Quatre ans que ma vie tourne en rond. Quatre ou vingt-et-un.
Il me manque une chair brûlante à côté de moi. Il me manque les fous rires qui font mal aux côtes. Il me manque tous les bidules bons ou douloureux qui permettent de me qualifier Amoureuse. Je l'ai jamais été. Et çà fait trois ans que j'ai rien cherché à ressentir pour quelqu'un. Les histoires en Impasse m'ont fatigué les sens et les battements du coeur. Trois ans que je traine ma carcasse vide et pourtant pleine au milieu d'elles. Elles, c'est bien çà le problème. Pas un seul porteur de testostérone dans mon entourage. Et çà fait bien plus de trois ans que c'est comme çà. C'était en primaire que je trainais qu'avec des garçons. J'avais même eu mon premier bisou. Il s'appelait Sylvain. J'étais précoce. La première. Moi. Faut voir où j'en suis aujourd'hui. Après, j'ai eu des problèmes. Je me suis réveillée un beau matin avec une envie de garçon dans la tête. Et depuis, tout prend l'eau. Et les garçons semblent si loin. Alors je traine ma carcasse vide mais pourtant pleine au milieu d'elles et je désespère.
Le plus souvent, je ne dis rien. Il y a des sourires à mettre sur les lèvres. Des problèmes plus grands à résoudre. Mais arrivée au jour d'aujourd'hui, j'ai appris à me tenir droite. A ne plus avoir peur de moi. A me sentir fille dans les vitrines et les miroirs. A me sentir fille dans le sourire timide d'un garçon qui passe.
Y'a eu des changements en quatre ans. Oui. Mais pas dans tous les domaines.
J'aimerais me sentir fille aussi dans la main qui tiendrait la mienne. Dans le bisou "un peu âcre" du matin. Tu vois. C'est pénible à écrire, à lire et à relire. Parce que çà ne tient à rien. Que tout a changé. Sauf çà. Ou alors, rien n'a changé.
J'aimerais partager tout ce qui bouillonne. Pouvoir ouvrir la bouche et dire tout ce qui se passe en moi. Mais je dis rien. Je dis pas. J'ouvre pour parler d'Autres. A d'autres.
C'est seulement moi qui bloque toutes ces informations. J'aimerais ne pas les bloquer. Mais c'est plus fort.
Je dis juste que je suis seule. Que çà bouillonne comme pas possible à l'intérieur. Que je mange de l'espoir. Et que j'ai besoin d'autre chose. Je ne sais pas quoi, je ne sais pas comment. Je le dis, c'est tout. Je le sens, surtout.
C'est très terre-à-terre, tout çà.
Et puis, il y a la peur inavouée et tenace de ne jamais être maman. De ne jamais être amoureuse. De ne jamais avoir quelqu'un. Je suis certaine qu'il existe sur terre, des gens qui ont vécu seuls toute leur vie. Sans se suicider, ni rien. Mais qui n'ont jamais eu un seul amoureux, une seule amoureuse, de toute leur vie plutôt longue. Et çà, çà me tient bien fort les entrailles.
Parce que le " y'a pas de raison que tu trouves pas ", il m'épuise. Les Phrases Bateau sont des PB. Problèmes. J'aime bien en raconter parce que quand je le dis, j'y crois. Mais elles ne sont pas aussi bateau que celle là. Celle là, c'est le pompon. " Y'a pas de raison que tu trouves pas " et " çà va arriver, t'inquiètes pas ". Associe ces deux phrases à un regard rempli de pitié sur les bords et tu obtiens une Aurélie proche de la claque. Du meurtre ?
Se remplir avec autre chose, oui.
Mais il y a des matins où le manque de sommeil est plus criant que les autres, où Aurélie se lève grognon. Où Aurélie arrive en retard et loupe son cours. Où Aurélie se sent complètement vide. Où Aurélie filerait bien en douce n'importe où. Mais pas ici. Où Aurélie en a juste assez.
M'enfin, pour ce que çà sert de l'écrire ici. Je suis presque en retard pour le second. Je vous quitte ici. Vous souhaite une bonne journée. S'engage à faire une bataille de boules de neige avec vous. Bien évidemment.