Perspective.Univers

Ebauche

Il faudrait que je dorme. Mais çà hurle tellement fort à l'intérieur de moi. Je suis en décalé. Un peu trop loin de vous, un peu épuisée, un peu bizarre. La honte est un sentiment qui ronge de l'intérieur sans laisser une seule seconde de répit. Pour s'en défaire, se dissocier. Assumer. Se cacher. Dans l'ensemble, je choisis la dissociation, l'assurance et la cachette. Un peu des trois. J'assume en ne touchant à rien. Je me dissocie en la voyant. Je me cache en ne lisant aucun mot ou silence. 

J'écoute un piano qui joue. Paulhin refait ses gammes en ce moment. C'est hésitant, rouillé. A portée d'oreille. Mais ce soir, j'ai ouvert le deuxième CD de cette pile de quatre. Deux CD remplis à ras bord de piano. J'écoute. Paulhin, je crois qu'il a une amoureuse. Je ne sais pas trop. Elle serait aussi fantôme que lui, peut être. Mais je le sens. Un truc bizarre. Des voix, peut être ? Il a sa vie. J'espère. C'est quand Muse explose sa porte d'entrée que je me dis que. Tiens.

J'hésite à dépenser une petite fortune pour un abonnement de trois mois illimité à la piscine. Trois mois illimité. Joli, n'est ce pas ? Pendant trois mois, y aller quand je le souhaite. Durant les heures d'ouverture. Quelle liberté mise en cage à travers ses mots. J'hésite.

Et je me trouve désopilante. Moi qui annonçais deux articles plus tôt vouloir inventer un personnage, me voilà à vous raconter des éléments du quotidien qui appartiennent bien à mon quotidien. çà ne me surprend pas. Je suis cette fille girouette. A penser une chose et faire son contraire.

Faut croire en l'avenir qu'ils disent. Je me vois tellement loin déjà. Et pourtant, pourtant, tout me tient ici. Je ne fais pas ce qu'il faut pour m'en aller. Je me bats contre moi. Tout le temps. Et c'est la peur qui gagne. La terreur absolue.

Il y avait une feuille retournée par terre près du sac poubelle dans ma chambre. Ma mère l'a retournée. En gros, en rouge, j'avais écrit " Histoires d'une Fin de vie ". Sanglant. Entouré de traits nets. J'y raconte Nowel d'il y a un an, à coups de petits paragraphes à lettres rondes. J'y écris la Fin. Voilà, la Fin et le Découragement. Je me revois les écrire ces mots. Tenter de vider tout ce putain de vide qui me maintenant en mort cérébrale consciente. A mettre des mots sur un truc qui n'avait de prise nulle part et qui m'emprisonnait totalement. On peut dire que ce Nowel a été une fin. Un premier point final écrit. Et pourtant, j'ai fait ce qu'il fallait pour remonter. J'ai été parlé. J'ai réalisé combien j'allais bien. Que c'était la fatigue et l'épuisement qui m'avaient cassé les jambes. J'ai mis des mots. Une première fois.

J'apprends à mettre des mots sonnants et trébuchants sur les trucs qui me maintiennent en bas. J'essaie. Je vous dis ce qu'il se passe. Je me cache pas. Je me cache plus, disons. Le silence n'apporte rien. Alors je dis.

Ma mère, elle a ce titre en tête depuis qu'elle l'a lu. Elle s'inquiète. Avec ma violence coutumière, je lui ai dit d'arrêter. D'arrêter de s'inquiéter. Parce que s'inquiéter ne sert à rien quand il s'agit de trouver une solution. Et que çà ne sert à rien non plus quand il n'y en a pas.

Ce soir, Le sourire de Mona Lisa. Sourire, sourire. La colère, l'emportement et la rage ne servent à rien. C'est toi même qui me l'a dit.

Une caresse.

J'ai honte. Honte de tout ce que je suis. De tout ce que je produis. De tout ce que je fais. Une honte tenace et implacable jusqu'à ce que je gagne contre elle.

Extrait d'un Quotidien, le Jeudi 3 mars 2011 à 23:32.

Alors ?

Recueil

Par Aimepe le Samedi 5 mars 2011 à 17:36
Un commentaire, c'est comme la vie, ça n'a ni taille ni prix. Merci d'en faire.

Pour les quelques questions qu'il te restait :
L'ENSAD, École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, est une école d'arts déco à Paris.
Là haut, c'est bien cette histoire de maison volante avec papi et enfant, vue sur le monde.
La fin de l'Arnacoeur, c'est la reprise de Pirate des Caraïbes (le premier), et un tas d'autres films qui sont généralement pas mal jusqu'à la fin.

Passons au "sujet vif". Savoir que je suis revenu juste lorsque tu te plaignais, disons que la Cavalerie arrive toujours en retard. La vraie arrivée, la bonne, c'est avant la plainte. Je ferai mieux la prochaine fois, j'espère. Tout en sauvegardant ce lien précieux.

Et tu as bien raison, la nuit, outre les chats gris, il y a de la vie.


P.S. : Ton bonzaï n'avait qu'à faire des réserves ! Il n'a pas à se reposer toujours sur toi !

P.S. bis : "Histoire d'une Fin de Vie", ce pourrait être le titre d'une chanson, d'un livre, voire d'une vie. Après tout, chaque jour est une journée vers la Fin. (Quel sinistre cynisme.)

P.S. ter : Cher Toi... Tu es... Mince, trop tard.
Par eclat-de-reves le Dimanche 6 mars 2011 à 2:50
Et là, je dis que je dis. Alors que je dis dans l'autre que je suis muette. Je perds la vérité selon les jours, il faut croire.


Être bipolaire.
Par Kyra le Vendredi 11 mars 2011 à 18:09
Le principal, c'est de gagner !
Et c'est normal que ta maman s'inquiète. C'est vrai que tes mots sont violents. Mais parce que tes maux le sont.
Et puis. Oui, tu avais dit et en fait non.
 

Recueil









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