Perspective.Univers

Ebauche

Et il y a des mots. Toujours des mots. C'est pas qu'ils dansent. Juste qu'ils s'installent dans ma tête et qu'ils se mettent à tourner lentement. Je lis et ils s'installent. Plutôt longtemps si j'ai le temps de rien. Plutôt souvent si j'aime les relire. Plutôt brièvement quand ils glissent jusqu'au bout de mes doigts. Hop. Descente du toboggan. J'aimerais une liberté plus grande encore. J'aimerais que les barrières diminuent en nombre. En hauteur. En fréquence. Oh oui, j'aimerais bien. Je suis une garce. Une vraie garce. Le côté sexy en moins. La colère bouillonne en moi. Le mépris et la colère. Qu'ils m'ont appris à développer, à nourrir et à faire grandir. Alors, je m'isole pour clore mes lèvres. Pour que les mots moches arrêtent de passer. Pour que la colère fluctue sur mes fiches de cours plutôt que contre leurs carcasses déjà trop vides. J'essaie. J'essaie de toutes mes forces. Bloquer les mots qui brulent. Qui saccagent. Qui blessent. Les mots Violence qu'ils ne méritent pas de recevoir. Je suis Deux. Celle attentive pour les Inconnus. Celle désespéremment brutale, violente et sans pitié pour les êtres les plus chers. Je suis Deux, à la limite douce de la folie schizophrène. J'essaie de me contenir, tu sais. Mais j'ai tellement de mots moches en moi qu'ils se répandent. Que les " Chéri " suivent des méchancetés. Je les malmène, je les secoue. Je les emmène haut sans pouvoir les rattraper quand je leur coupe les ailes. J'aimerais être douce et tranquille avec eux. Leur laisser une chance. Mais non. La colère balaie tout. La douleur, la rage, l'impuissance. Je les hais aussi fort que je me hais de voir leur mine de gamins pris en faute et réprimandé sévèrement. Pourquoi chercher à leur apprendre ma vision des choses ? Ils sont si loin. J'écoute Cocoon. Un peu par hasard. Surement parce que la pochette de leur première album m'avait tapé dans les yeux. Surement parce que le deuxième aussi. J'essaie d'écrire sur eux mais j'y arrive pas. Les tempos ne sont pas les mêmes et pourtant, j'écris quand même. J'écoute et j'essaie de savoir si j'aime. Mais je sais pas. Je meurs tranquillement. Et les mots Colère s'amoncellent sur ma carcasse. Ils se répandent et je les aime encore plus fort, eux. Pas les mots. Je les maltraite. Je devrais me taire. Ne plus rien dire. Ouvrir le tube de pommade et étaler des pardon sur les plaies béantes que j'ai ouvertes et faites saigner. Alors, quand çà me recouvre toute entière, je me tais. Je m'en vais. J'ai mal d'avoir autant de pouvoir. Mal, mal, mal. Ne m'écoutez pas. J'ai envie de le leur crier. Ne m'écoutez pas. Faites moi taire. Envoyez moi loin. Je suis juste perdue. Je suis juste à la recherche de limites, de cadres. Mais vous êtes perdus et je suis trop forte pour vous. J'en ai pas envie de cette force. J'voudrais seulement un signe. Quand je lui parle, je rougis. Je ne dis rien sur moi parce que j'ai honte. Que c'est tellement fragile, tellement loin de la fille méchante qui les accompagne chaque jour. J'essaie de me contrôler mais la colère est si forte. Si forte.

Humeur de la nuit, le Dimanche 12 décembre 2010 à 1:19.

Alors ?

Recueil

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