Et on raconte des histoires. A toi, à moi. A Nous et à Il. On raconte des histoires à toutes les personnes. On fait les voix, les sourires, les points d'exclamation. Les points virgules et les points à trois. On fait les virgules toutes seules pour respirer un peu et entre deux, on bouscule la place pour entasser des mots. On se raconte des histoires. De rien, de tout mais surtout pas de Princesses. Les villes se rapprochent avec les mêmes gens. Les mêmes histoires, les mêmes héros en anti. Les mêmes soupirs au coin des rues. Les mêmes, avec un s, les mêmes, tu crois? C'est trop vide tout çà alors on remplit de bric à brac, de choses folles et de choses tristes. On pleure parfois mais surtout devant personne. Pleurer, c'est bien dangereux. Pleurer c'est trop dangereux. çà fait trop mal.
Elle attendait la mer, assise sur les rochers. Tous les matins d'hiver et tous les soirs d'été. ♫
Anonyme a dit. Quelque chose de bien troublant. Des sourires et des rires quand l'anonyme n'est plus. Les vies s'échaffaudent alentour. Assise à l'ombre avec un verre d'eau, je les vois qui s'échinent et qui vivent. Chaque perle de sueur est une perle de vie. Une preuve de vie. Un saut de vie. Un seau d'eau de vie.
Je ne raconte plus grand chose ici à part cette envie de fin qui prend trop place en moi. Même l'envie de bébé a filé comme le vent vers la mémoire effacée. L'envie de Rien subsiste. L'envie de dire qu'une fois parti, le rideau se baissera. Pour respirer, se reposer ou juste oublier. Monter en l'air, ne pas redescendre. J'aime le trampoline. Cette impression brève mais jouissive de ne plus être esclave de la pesanteur, de la gravité. Je me dis que pour une araignée, un monde est infini. Je me dis que pour un homme, le monde est grand. Et je me dis que pour les oiseaux, le monde même n'est rien. Finalement, je n'ai même plus envie d'être un oiseau. Ou alors, est ce pour çà qu'ils ne vivent pas longtemps ? Pour ne pas avoir le temps de vivre l'ennui d'avoir tout vu? Qui saura jamais ce que retient un oiseau?
Je ne raconte rien finalement. Mon silence s'éternise. Il n'y a que Eux, que je sais raconter.