Perspective.Univers

Ebauche

Je suis comme Elle, sauf que je ne sais plus écrire.
çà arrive à tout le monde, de temps en temps.

J'ai trouvé ma nouvelle identité virtuelle.
Ne sachant si j'aime les murs blancs ou les murs bariolés, j'ai construit de mes mains carrées différents endroits.
Un peu partout.
Un peu nulle part.
Un peu ailleurs.

Il y avait une chose d'infiniment important dans ce dernier mot.
Dans cet homme assis par terre, tapant des mains en suivant le rythme des violons de la mère et la fille.
Il souriait, l'était là et il narguait. Il souriait à s'en décrocher les lèvres. Un sourire hénaurme.
Pour quiconque s'arrêtant un instant devant la scène.
Il était au milieu du passage.
Et d'un coup, dans mon manteau trop cher, je me suis dit que ma place était pas sur cet escalator.
Que je devais aller m'asseoir avec lui.
Partager quoi.. un de ces sourires espiègles.
Voilà.

C'est pour çà que je l'ai pas quitté des yeux, agrippée à ma marche métallique.
Il s'éloignait, ce monsieur qui réfléchissait pas.

Depuis, il me trotte dans la tête.
Comme les attentats, les femmes enceintes et leurs yeux.

çà tourne, çà tourne toujours trop vite.
J'ai réalisé que je ne voulais plus que çà s'arrête.
Que, comme sur les tourniquets, courir toujours plus vite pour tourner toujours plus vite.
Agripper le cercle central et s'affoler les sens à tourbillonner.
On devient adulte quand on commence à éviter les flaques.
Quand on voit plus que la neige comme un machin pénible qui bloque les routes.
Quand on commence à dire non à tout.
Quand on commence à ne plus monter sur les manèges.
Quand on commence tout simplement à ne plus rien voir comme il faut.

En hiver, tout le monde est amoureux.
Hiver rime avec Amour. Cherchez pas dans la syntaxe.
Dans les rimes, ou les syllabes.
Cherchez pas. C'est bien autre chose.
Je lui ai dit à elle. Combien j'étais d'accord.

çà s'accorde plutôt avec des chocolats chauds. Des mains tenues et serrées très fort.
Pour dépasser les mailles de la laine.
Tu la sens ma main autour de la tienne ?
Normal, elle n'y est plus.

En hiver, les corps se resserrent. Les étreintes se violentent.
Le froid cimente aussi.

Une sombre histoire de lait au cacao.
Un bol qui fume, plein à ras bord.
Bataille entre le poulain et le lapin.
La tortue n'a pas de prise.
De place.
Pas question de partir à point, il en va de la virilité.
Du corps de ce lait après.

Le début de la Liberté.
Son goût sur le bout de ma langue.

L'hiver. Vite, vite, qu'il arrive.
Que la neige étouffe tout. Que les yeux ne pleurent plus.
Que les chocolats rafistolent les coeurs qui pendouillent.
Que les flocons viennent geler des joues déjà marbrées.
Bonnet, gants, écharpes.
Les semelles qui glissent et les années qui s'effilochent sur le compteur.

Jamais loin, Jamais là.
Le doigt lâchement tendu d'Adam vers celui de Dieu.
Ce sourire esquissé, ce pas jamais fait.
Tout cet amas de mots qui servent à rien.

Vite, vite, que l'hiver arrive.
On y survivra pas.
 

Humeur de la nuit, le Samedi 13 novembre 2010 à 3:02.

Alors ?

Recueil

Par monochrome.dream le Samedi 13 novembre 2010 à 10:11
Quel tourbillon de mots !, quel texte !
Pour l'hiver, ton clin d'oeil, j'ai souri :)
La seule chose qui m'a un peu déconcertée dans cet article, c'est ton "je ne sais pas écrire" du début. Tu écris "je ne sais pas écrire", juste avant de te lancer dans un poème en prose à faire pâlir d'admiration. Paradoxal, non ? Et puis on s'habille de tes mots, tu sais ? En tout cas, moi, ils me vont bien, je m'y retrouve, j'ai l'impression que ton pinceau peint les couleurs avec le regard exact que tu décris pour les enfants : celui de la nouveauté, des esquisses inattendues, de la tentative et du risque. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, je ne sais pas ; est-ce que l'on se rend compte consciemment de la façon dont on écrit pour les autres ? En tout cas, dans des textes comme celui-ci, si convenant soit-on dans la vie, toutes les contraintes s'envolent d'un coup. Mais je dis peut-être des bêtises. C'est peut-être ma lecture d'aujourd'hui qui me donne cette sensation, et puis, demain, ce sera peut-être parti. Qui sait ?
Je te souhaite un bon week-end :)
Par des-etoiles le Samedi 13 novembre 2010 à 10:53
On, peut-être, peut-être pas... mais chacun de nous surement. Ma main, tu ne peux pas la sentir, mais elle ne te lâchera pas. Pas comme ça.Assemble ces différents endroits, fais en un patchwork de monde, un beau monde. Ne grandis pas, stp. Amitiés.P.
 

Recueil









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