19h17.
Le bonheur, c'est une seconde. Une milli seconde. C'est un machin qui te fait pleurer toutes les larmes de ton corps bien après que tu l'aies ressenti. Pas des larmes de pleurs. Des larmes de joie. Parce que çà déborde à l'intérieur. Que çà déborde jusqu'à tes yeux. Et tu pleures, tu pleures, tu pleures. Ou tu ris. Ou tu ne dis rien. Ou.. Ou, en fait, tu peux plus rien faire. T'es là et t'es hébété. Béat. Statufié de bonheur. Le bonheur, quand t'es petit, çà tient à rien. Le bonheur, quand t'es resté petit, çà tient à rien. Le bonheur, quand t'es soixante ans dans ta tête et vingt sur le gâteau, çà met très longtemps à arriver jusqu'à toi. Faut avoir vingt ans et toujours autant aimer souffler les bougies. Oublier la palme de l'hypocrisie à décerner au moment des bises d'Au Revoir. Se concentrer sur la lueur tremblotante. Se concentrer sur la goutte de cire. Dévalera, dévalera pas ? Fixer et se péter les rétines. Cette petite flamme si sensible. Si douce. Oublier le procédé chimique qui en est à l'origine. S'occuper du brut. De ce que l'on voit. Et puis voilà. Avoir vingt ans sur le gâteau et dix dans sa tête, c'est applaudir à deux mains devant un tour de passe passe. Demander à le revoir. C'est monter dans les attractions. Pester contre ses jambes immenses et rire, rire. Hurler aussi. Sauter dans les flaques. Le bonheur, c'est rien. Un reflet, tiens. Le bonheur, c'est un reflet. Un bref éclat. Un bref éclat de rêve. Ouh ouh, quel jeu de mots. Je suis un bonheur sur la Toile. Bien sûr, bien sûr. Que celui qui veut parler à ce sujet fanfreluche l'ouvre maintenant ou se taise à jamais. Si un jour, j'arrive devant Monsieur le Maire ou Monsieur le Prêtre et qu'il dit cette phrase, et que vous êtes invité ( sait on jamais, oh ! Je souhaite que vous viviez super vieux ! ).. ah, là, çà sera un aboutissement. Misère. J'ai rien vécu. Je me rends compte que je suis vierge. Une vraie page blanche qui a écrit des centaines voire même des milliers de mots. Mais Ailleurs que sur elle. Je suis immaculée. Presque. Un peu mangée par les complexes sur les bords, un peu tachée par mon incorrigible maladresse autant gestuelle que verbale. Un peu cornée, pour me souvenir çà et là des trucs dont il faudra que je me souvienne toute ma vie durant. Je suis une page vierge. Vous voyez, le bonheur, çà tient à rien. Un message, un clin d'oeil, une pensée commune, un geste spontané, un sourire, un arbre, un soleil.. Faut il que je vous fasse la liste ?
Je suis très étrange en ce moment. Non, encore plus que d'habitude, je veux dire. Je suis bien dans mes chaussures, à talons sur le sol mais c'est comme si j'étais pas là quand même. Je regarde le calendrier et comme prévu, les jours défilent toujours aussi vite. Demain, c'est le Printemps. Après demain, je serai plus là. Ou presque. J'ai envie de faire une bêtise qui n'aurait pas beaucoup de conséquences sinon un des états sus nommés au sujet du bonheur. J'hésite, la météo est capricieuse. Je n'ai pas de voiture. Pas d'esprit d'évasion. Pas vraiment, dirons nous. Je suis une fille à CMA ( Confort Matériel Assuré ). L'évasion et la gadoue et la poussières, très peu pour moi, hein. Moi, je descends dans les grands hôtels de luxe. Eh ouais.
Quand elle aura fini de délirer, celle là, on pourra reparler sérieusement. En attendant, peut être bien que je suis à tendance schizophrène. Et à tendance paresseuse aussi. çà, c'est sûr. Par contre.
Perspective.Univers
Ebauche
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Mais quand on s'enlise dans la peur et le noir on voit plus ce qui est beau .. on a peut être même plus envie de le voir . Enfin ..