Perspective.Univers

Ebauche

Tu sais, la première fois que je les ai lus, j'ai rêvé. Chaque page était un émerveillement sans fin. Je ne savais pas qu'on pouvait dessiner aussi bien. Et faire aussi mal dans le même temps. Dans mon esprit de naïve, je me disais que tout était rose ou noir. Mais que çà devait forcément bien se passer. J'ai pleuré. J'ai une sensibilité bien trop grande. Bien trop surprenante. Mais en lisant les tomes, la lecture me faisait mal. Parce que chaque entaille s'accumulait sur une autre. Aucun répit. Aucun moment Bisounours où j'aurais pu me ressourcer. Rien que des claques. Maintenant que je les relis, je réalise que la vie n'est pas trop noire dans ces livres. Elle est juste à la hauteur de la complexité des être humains. 

J'ai mal à la mâchoire. 

Je me sens bizarre. J'aime pas cette nausée qui me tient le corps en entier. J'aime pas étouffer sous ma couette. J'aime pas entendre les avions qui décollent à pas d'heure. Mais j'aime mon quartier. J'aime les espaces verts, l'agencement. Mon quartier est beau. Et j'aime me dire que çà fait 21 ans que je suis là. 21 ans, ce n'est pas qu'un chiffre. Ce sont des relations en pointillés qui se sont construits. J'ai la vérité à fleur de peau. Des milliers de vérités qui me piquent l'épiderme. Qui disent qu'elles sont là. Mais je n'arrive pas à les toucher. Elles sont trop loin. Trop rapides. Et je suis si lente. 

J'écoute toutes ces masculines. Elles me font partir très loin. Loin de cette nuit qui éclaire comme en plein jour. Loin de toute cette vérité. Je sens qu'il y a un truc qui ne va pas. Plus rien ne tient bien la route, finalement. Je fais trop de mal autour de moi. Faudrait que je me taise. Je les aime pourtant tous ces gens. Toutes ces personnes. Je les aime comme il n'est pas permis d'aimer quelqu'un. S'il est permis d'aimer quelqu'un. J'en sais rien, je m'en fous. Seulement, Elle le dit de manière tellement simple. Tellement vrai. Tellement cash. Je suis comme elle. 

Tous ces gens que j'aime ont quelqu'un de plus important que moi dans leur vie.

C'est d'un égoïsme renversant, cette phrase, n'est ce pas. Mais çà brûle. Je me tiens loin de vous. Terriblement méprisante, méchante et agressive, pour que vous me laissiez tomber parce que je l'ai voulu. Et pas parce que finalement, je suis juste rien et que vous avez mieux à faire. Je provoque. On est seul dans sa vie, t'as vu. On passe sa vie seul et pourtant, on avance à pas de géant quand on est deux. Mais la solitude fait partie inhérente de notre vie. De la mienne. J'explose de n'être.. rien. Sans savoir si j'arriverai un jour à assumer d'être tout pour quelqu'un. Si un jour, çà arrive. Je sais pas. Mais n'être rien, çà, je n'arrive pas à l'assumer. Elle s'engouffre par tous les pores et quand la solitude s'accroche comme çà, quand tout le monde dort et que les somnambules déambulent, çà coupe beaucoup plus fort. Ils sont tous les quatre autour de moi. Mes parents à droite. Mon frère et ma soeur à gauche. Je passe mes soirées en tête à tête avec moi. J'ai besoin de sortir de ma chambre et de me mêler à eux quand çà pèse trop fort d'un coup mais je passe tellement de temps dans ma chambre. Le luxe de la solitude épisodique. Arriverai-je à vivre toute seule complètement ? J'ai besoin d'eux et pourtant, je ne fais que les blesser, les juger. Les acculer dans leurs jugements. Je les coince avec application, implacable.

Quand les somnambules déambulent. T'es pu rien devant un écran qui scintille et ne te répond pas.

Tu sais où il habite, Mickey, toi ?

Je rêve d'une nuit comme celle ci. Où il n'y aura rien que le vide et l'univers au dessus de moi. Le roulis de la mer dans mes oreilles. Le sable qui s'infiltre partout. Où il n'y aura rien que ce vide renversant. Interdit. Infini. Peut être que je mourrai à cet instant. J'ai tellement eu l'impression de mourir pour des détails ces derniers temps. Peut être que j'y arriverai. Que çà débordera tellement que je mourrais. Soulagement.

Et je ne pourrai pas écrire tout çà. 

Au sujet de la mort, il y a des choses très justes que j'ai lu il n'y a pas longtemps. 

Vous savez, je n'ai jamais été aussi décalée. Déphasée. Déboussolée. Perdue de sentir ces vérités sous ma peau. J'ai peur devant les inconnus qu'il me reste. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir ces derniers jours. J'étais dans l'instant. J'étais heureuse. Je me foutais de qui j'étais. J'écoutais, plaisantais, riais. J'étais la fille que j'aimerais être tout le temps. Rayonnante. Oui, j'étais moi. Et même ronde, je faisais pas peur. J'étais là. En place. Pour eux. Pour elle. Respiration. çà donne des espoirs pour plus tard. La fille que je suis censée être n'est pas loin. Elle arrive de plus en plus souvent à faire surface. Parce que je prends confiance. Progressivement. J'étais en place. Brièvement. 

J'aimerais être là pour lui. Le voir, l'entourer de mes bras. Raconter des bêtises. Plaisanter. Rire comme des tordus. Se raconter des secrets. Dans le noir, côte à côte mais loin. Entendre sa voix qui s'élève du vide. L'entendre. Posée, sérieuse. Un peu triste. Et me lever avec lui. Raconter des bêtises. Se plaindre de sa tête. Entamer un petit déjeuner autour de devinettes et de programme encore flou. J'aimerais tout un tas de trucs avec lui. Mais la vie est une coriace. Elle donne aux gens des attitudes et des pensées et des actes et des certitudes sur lesquelles viennent se briser des espérances et des souvenirs. Je dessine à traits légers des choses qui ne seront jamais réalité.

Mais ce n'est pas bien grave. Ni bien dangereux. Ce ne sont que des rêves. Des éclats de rêve. Mon pseudo me va comme un gant. Un jour, j'assemblerai le puzzle de mes rêves. J'en ferai un tout beau, tout neuf, immense et lumineux.

Je pense qu'à çà. Des moments uniques et basiques. Basés sur une confiance et une complicité. Des vraies.

Mon portable chauffe dans la couette. Je suis accrochée à mes écouteurs. Cette play list magique.. Mélange des genres. Bien souvent, des hommes à la voix inhabituelle plaquée sur des accords de guitare. Pas grand chose. Rien. T'as vu la longueur de cet article ?  C'est fou. J'ai pas envie de m'arrêter d'écrire. Il va faire trois kilomètres. Mais je m'arrêterai à la prochaine ligne.

Ou pas.

Je ne sais ce qu'il se passe. Envie de voir Ailleurs ce qu'on me propose. J'ai envie de tellement de choses. De rien. J'essaie de faire en temps et en heures. Mais je me trompe. Parfois. Quand çà ne dépend que de moi. Sinon, je respecte. Le respect. Pourquoi cette notion est elle si disparate aujourd'hui ?

On a regardé quelques minutes un reportage sur les femmes qui aiment les femmes. Moi qui me posait des questions, j'ai encore une fois du me cogner contre mon incompréhension. Pourquoi les parents ont ils honte que leur enfant soit gay ? Pourquoi ? Ils ne sont tellement pas concernés. Ils n'ont tellement rien à voir là dedans. Pourquoi personne ne peut il aimer comme il en a envie ? Pourquoi hait-on les gays ? Pourquoi l'homophobie existe ? La sexualité, l'amour. Tout çà sont les éléments les plus intimes d'une personne. En quoi, en QUOI, quelqu'un pourrait-il émettre un jugement et faire du mal à ce sujet là ? Pourquoi ? Chacun est tellement libre d'aimer qui il veut.. A chaque couple gay, j'ai envie de leur dire combien je les trouve beaux. Les insultes ont tapé trop loin. Alors, à défaut d'avoir le courage de les saluer et de discuter avec eux, je leur souris. D'un sourire éclatant, neutre. Désespéré. Parce qu'ils s'aiment, que çà crève les yeux mais qu'ils n'osent pas se tenir la main. Parce que ce sont deux hommes. Ou deux femmes. 

çà me rappelle le couple. L'un des deux n'arrêtait pas de me regarder. Je le croyais intéressé jusqu'à ce qu'il se jette sur son compagnon et l'embrasse. Avec une tendresse phénoménale. Sous mon nez. J'ai trouvé çà tellement.. génial. ( Et bien évidemment, terriblement gênant.. Pourquoi il me regardait avec autant d'insistance alors ?! Je lui faisais si peur que çà ? )

Mon ignorance me fait mal. La connerie humaine et cette peur de la différence me font mal. Mais on peut pas porter toutes les erreurs de la société, n'est ce pas ? Moi, je sais pu faire. Je sais pu gérer les insultes, les mesquineries, les coups, les violences entre des inconnus. Je peux pu gérer les jugements, les critiques, les avis, les "faut faire ci, pas çà". çà me tue à petit feu de les entendre. De faire comme eux et de dispenser des jugements. Je suis pas cette fille, bon dieu. Je suis pas cette fille!









Alors je rêve de dormir à la belle étoile. 
Sur cette plage là bas. 
Morte de peur, morte de joie. 
Morte de liberté. 
Morte tout court au petit matin.
çà serait l'aboutissement parfait.











Humeur de la nuit, le Mercredi 13 avril 2011 à 1:45.

Alors ?

Recueil

Par Heart.Of.St0ne le Mercredi 13 avril 2011 à 20:52
et tout oublier sur cette plage ..


(les gens n'aiment pas ce qui est différent .. ils ne le vivent pas alors ils ne peuvent pas comprendre peut être .. je sais pas :/
même avant sans savoir que je pouvais m'intéresser aux filles ça me paraissait pas mal alors je peux pas imaginer ce qui se passe dans ces têtes )
 

Recueil









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