Perspective.Univers

Ebauche

Il y a des fantômes dans les angles de sa vision.

Somewhere. Arrivée en retard, pris en cours de route ce film qui, de toute manière, ne la tient pas. Film très long. Film très lent. L'action est guettée, attendue, souhaitée. Absente, aussi. Un film très étrange. Des silences infinis et des plans séquences terriblement longs. Un homme qui a tout et qui ne se plait pas dans ce milieu. Manque, manque, manque. S'étourdit et ne sert à rien. Il a fallu quelques sanglots sur la fin pour comprendre le film. Regretté le manque d'action mais apprécié. Sans pouvoir dire comment ni pourquoi, apprécié ces images, cette vie. Ces sons. Un film que je ne saurais conseillé. Parce que vraiment très particulier. Amateurs d'action et de violence, n'y allez pas. Surtout si la violence intérieure est une notion complètement abstraite pour vous.

Prendre rendez vous chez le médecin. Se mettre en face. Poser les mains bien à plat sur le bureau. " Donnez moi toutes les possibilités possibles. Et parlez moi du stress, en dernier, monsieur. S'il vous plait". Non, ne me forcez pas à ronger mon frein. Mon ventre est tout chaud, tout bizarre. Et je l'ai dit à Maman. Maman, j'ai jamais été aussi mal de toute ma vie. J'ai la chance de pouvoir dire que j'ai rarement été grossement malade. Immunisation. Et je ne saurais dire depuis combien de temps, je sens que doucement, tout part. Mon ventre est un élément. Mes vertiges. Mes pertes de connaissance. Ma fatigue. La perte des mots. Les mélanges, les oublis involontaires. çà s'explique pas. On met pas de mots dessus. On dit rien, on voit bien que çà va mal. On voit bien que la circulation se bloque parfois et que les fourmis envahissent les membres. Parfois longtemps. Et je suis là avec ma santé de fer à me croire malade pour de bon. Et dire " non non, çà va passer ". L'éternelle rengaine. Parce que tout passe, de toute manière.

S'asseoir dans le train. Appuyer sur le skaï orange et les parois en faux lambris boisé recyclé. Ecouter deux musiques. Une connue. Une autre inconnue. Découverte dans une Audi qui filait à toute vitesse dans la circulation dense de Toulouse. Elles tournent et s'enroulent. Percutent mon corps aux mêmes instants, avec la même intensité. Parfois plus fort. Mais elles sont là. Du réveil au coucher, parfois. Elles accompagnent les siestes ou les instants sur le skaï orange. Elles sont là, elles couvrent les voix. Seules les lèvres bougent. " Pardon, je n'ai pas entendu ". " vous savez, mademoiselle, c'est pas bon de se couper du monde ainsi. çà empêche les autres d'entrer en contact avec vous ". Parce que les autres veulent entrer en contact avec moi, vous croyez ? Etouffée dans les sarcasmes. Comme si j'avais demandé à faire plus d'un mètre quatre vingt et d'être taillée à coups de hache pour entrer dans une équipe de rugby. Dur d'être une femme quand les gens sont là à vous bloquer le passage. Quand ils vous fermentent. L'Elégante, c'est ta soeur. Toi, tu est la Garçonne. Besoin d'air. Besoin de nouveaux refrains.

Il y avait ces petits enfants hier midi. Ils faisaient un bruit fou qui avait fait fuir tous les autres passagers du wagon. Moi, j'étais trop fatiguée pour bouger et avec çà, j'aime bien regarder évoluer les gens. Alors, j'ai regardé dans la vitre. Ces regards immenses, ces sourires infinis. Ces petites mains qui s'aplatissent sur les vitres. Ces bouches qui s'arrondissent en O majuscule. Devant un ballon. Devant.. les cailloux sur les voies. Les " Regarde! Regarde! ". Les piaillements et les rires en cascade. Un rire enfantin. çà fait un bruit de clochettes. çà tintinnabule et çà semble ne jamais vouloir se finir. Il y avait une petite fille silencieuse. Une peau laiteuse, un carré couleur chocolat et des yeux aussi foncés que ses cheveux. Elle était là, elle écoutait, elle souriait. Ouvrait grand ses yeux. Il y en avait une autre. Une petite pétillante de vie qui parlait, parlait, parlait. Une petite blonde à demi queue de cheval. Des quenottes toutes petites. Un sourire de star, des yeux bleus. Une future briseuse de coeur. Epanouie et heureuse. Il y en avait une autre. Une petite à chouchou bleu et lunettes. Elle aussi, elle parlait. Debout dans le carré, elle faisait cours. Et bla bla bla. Les garçons étaient plutôt cachés. Farceurs avec des fossettes au coin des yeux. Coquins avec leurs manteaux machouillés au niveau du cou. Qui n'a jamais machonné cordon de capuche ou l'angle du haut du manteau, au niveau de la fermeture éclair? Les enfants et leurs vérités me font peur.

Extrait d'un Quotidien, le Mercredi 12 janvier 2011 à 19:50.

Alors ?

Recueil

Par Heart.Of.St0ne le Jeudi 13 janvier 2011 à 8:24
toute à l'heure !
 

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