Perspective.Univers

Ebauche

Des fois, toute la vérité vient tout près de ma conscience. Des fois, les choses ont des contours plus distincts. Ils s'effacent nettement et un sentiment étrange me prend toute entière. C'est la Vérité. La vérité qui m'échappe tous les jours mais qui vient parfois, frapper à la fenêtre. Secouer un peu tout l'amas de mensonges. Dépoussiérer, ouvrir en grand les vitres et même la porte en essayant de les convaincre de sortir prendre l'air. Que çà leur ferait du bien. Des fois, c'est cette sensation qui m'envahit. Un truc indescriptible qui glisse à la limite. Qui demande l'arrêt infinitésimale des machines. Une seconde, moins. Une sensation.

Tout à l'heure, si je ne suis pas au bord de la mort, j'irai. Et si j'ai seulement envie de mourir, j'irai pas.

Des mots, j'en ai plus.

J'écoute cette chanson et tu sais la dernière fois que je l'avais écoutée ? Il devait être pas loin d'une heure du matin. Il faisait chaud. Le ciel était clair. Je venais de nager complètement nue et jamais de toute ma courte vie, je ne m'étais sentie aussi bien. Autant à ma place. J'étais assise sur le transat. Repue, heureuse. Je regardais le ciel, cherchais les constellations que je connaissais et cette chanson s'est lancée. Je me souviens. Je me souviens de tout çà. Et je suis terriblement mal à l'aise. Parce qu'on est le 13 Mars, que cet été est un immense point d'interrogation, que je ressens tout çà bien différemment. Pas de la déprime, non. Juste.. de la culpabilité. Le refus d'assumer. Le refus de dire "oui, là, j'étais bien". J'étais même pas bien. J'étais allée qu'à la moitié des choses cet été. Et là, il y a tellement de choses. Tellement d'éléments. Putain, tellement de rêves qui s'entrechoquent. Tellement de possibilités, de choix. Et je crève de trouille au point de tout fermer, tout bloquer. Me concentrer sur un truc en admirant les capacités des Autres sans comprendre comment ils arrivent. Pourtant, pour moi, il ne s'agirait que de choisir. Privilégiée que je suis, il s'agirait de choisir. Et non. Je m'accule comme une grande. Je me ferme les portes, je me clos les possibilités. Barbelés sur barbelés et tout çà sur un kilomètre autour de moi. Quelqu'un pour m'expliquer mon comportement ? Pour désamorcer cette panique ?

" Tu devrais être plus douce, Aurélie. Bien plus douce. Tu es trop agressive. Bien trop. çà va être dur de te trouver quelqu'un dans ces conditions. "

La Famille. Splendeur et Décadence. Vas y que je te dynamite le pauvre chemin en cailloux que tu t'étais créé. La Famille.

Et maintenant, silence. Il faut dormir. Sans sable, ni marchand.

Humeur de la nuit, le Dimanche 13 mars 2011 à 2:32.

Alors ?

Recueil

Par monochrome.dream le Dimanche 13 mars 2011 à 10:07
J'espère que ton sommeil a été plus doux que ces mots-là. Je ne pense pas savoir "désamorcer les paniques"... Ce serait le comble, si je savais. Peut-être que les barbelés, il suffirait de mordre dedans à francs coups de ciseaux ? Ou de se faufiler dessous ? Je te dis ça à tout hasard parce que ta métaphore, elle, ne doit sans doute rien au hasard et que ça te parlera peut-être (alors il faut prendre le risque de te le dire) ; mais je suis un peu gênée aussi, de filer une métaphore dont j'ignore les tenants comme les aboutissants.

C'est étonnant, cette phrase : "Des mots, j'en ai plus", dans un si long article. Apparemment tu en as plus que tu ne sembles le croire :)
Par Kyra le Dimanche 13 mars 2011 à 23:47
C'est difficile de se construire. De regarder le passé et se dire qu'on est passé à côté parce qu'on a pas su prendre et voir les choses comme elles venaient.
Tu auras d'autres occasions. Même si elles sont longues à venir.
Bonne semaine Aurélie. Courage.
 

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