Parce que c'était Nowel. Que c'était le paquet de clopes à acheter un vingt cinq Décembre. Cette course effrénée dans ce hall de gare. Ces fous rires. Ces repas devant la télé énorme. Entre les photos du Catamaran et la vie de la Détentrice des Secrets qui tombe par la fenêtre. Ces mots échangés sur une place d'hôtel de Ville envahie de petites bicoques en bois. Ces sourires. Ces non dits hénaurmes qui ont arrêté de prendre de la place. C'était la découverte d'un quotidien qu'on avait jamais vu. Depuis des années. On était quatre. Quatre différentes. Quatre ensemble. C'était Noël et c'était un peu la folie douce. Les dortoirs à quatre, les fous rires dans le noir. Les histoires qui font grincer des dents et les guillis qui font hurler de peur. Avant, c'était Halloween pour mon anniversaire et celui de S. C'était l'Eté à jouer au tarot, au Keum's, à vendre des cailloux et à courir en ligne droite depuis le salon pour aller s'effondrer dans les vagues. C'était Nowel chaque année différent. Et on avait les chorés. Les chorés, c'était un truc étrange, tu vois. C'était les trois filles qui s'éclipsaient trois ou quatre après midi, qui ramenaient des chaises et puis qui ramenaient les gens. Venez, venez. Moi, je m'occupais du son et je supervisais. Trop de temps dans la piscine pour me déclarer danseuse à temps complet. C'était les vacances de Février au ski. AS et moi, on aimait pas trop çà. Je suis tombée amoureuse de mes profs de ski. L'un puis l'un puis l'autre. Et puis on se payait de bonnes gamelles. Mais j'aimais pas les cours. Moi, je voulais qu'on soit ensemble. Et quand on s'est décidé à aller ensemble parce que tout le monde batifolait à la même vitesse, j'ai aimé çà. Les remontées à brailler Petit Papa Nowel. Les cris, les batons qu'on agrippe, les batons pas assez agrippés qui sont comptés. Un puis deux, puis trois. Puis cinq! lui, il était pas doué. Le froid du vent glacial qui les faisait grincer. Les fous rires transmis de nacelles en nacelles et puis ensuite, une fois que t'as lâché toute prise avec la peur débile, tu descends les pistes, tu te crois gracieuse et tu finis en chasse-la-neige, encastré dans ton petit frère qui faisait une petite pause. Oui mais toi, t'avais pas vu la plaque de verglas. Ah le fou rire, mon dieu. Ils étaient tous ensemble en bas et ils rigolaient à s'en faire éclater les joues et nous, on était là, encastrés à descendre à la Papy Mamy en balade. Y'avait la piste à herbes folles aussi. Rebaptisée La Piste d'Aurélie, en honneur à la crise de nerfs phénoménale que j'avais eue devant l'étendue du désastre. Les skis qui accrochent, la buée sur les lunettes, la peur de te péter un genou et la décision. Je descendrai sur les fesses. Et voilà que je me déchausse, fière. Et le cri unanime. J'ai rechaussé et j'ai explosé. La Piste d'Aurélie, quoi. Se trouvant pile poil sous un télésiège qui avait une fâcheuse tendance à s'arrêter souvent, nous permettant d'écouter railleries, conseils et fous rires en tout genres. La Piste d'Aurélie. Piste noire, je vous prie! Piste noir, à herbes folles. Tout le monde a compris à quoi servait le panneau jaune fluo marqué Piste fermée. Non pas à nous prouver qu'on était de vrais rebelles. Non, non. Juste à nous prouver qu'on était de vrais cons. La Piste d'Aurélie. Tout ce qui est à moi n'est jamais demi mesure. Tu es dans la mouize, si tu es avec moi, tu y es jusqu'au cou. Eh oui. Mais je m'égare. Y'avait les restaurants du midi et les démarches chaloupées. Les courses poursuites dans les étages de l'hôtel et le restaurant où il fallait être bien habillé et bien portant. Les années où mon cousin et moi nous rebellions et faisions des scandales à table avant de partir les joues et les yeux brillants se mettre dans les fauteuils à jouer au .. j'ai perdu le nom .. en attendant qu'ils finissent. Il est 23h40 et il a suffi de cette musique époustouflante.
C'était Avant.
=)
faudrait toujours s'en souvenir !! surtout quand ça va pas :)