Perspective.Univers

Ebauche

Soirée de Merde.
T'sais, tu veux faire bien et çà marche pas. çà marche pas du tout et tu passes pour une conne. Encore et encore.
C'est. Pouah, y'a pas les mots.

Ceci est un article dégueulis pour vomir toute cette haine tenace.

J'ai mal aux jambes. Mais genre les douleurs de croissance. Le truc absolument immonde.

Et elles, qui me tiennent responsables, toujours. Qui sont gavées d'être toujours appelées mais qui veulent pas me laisser plus de liberté.

Ecoeurée.

Histoire d'un job, le Mardi 28 juin 2011 à 23:10.

" Une fois réveillé, çà va toujours mieux "

C'est V. qui m'a lancée çà, un matin qu'on se comparait nos cernes au comptoir.

Histoire d'un job, le Mercredi 22 juin 2011 à 17:07.

Et les mots d'amour qui viennent griffer.

Il est bizarre, cet homme. Ce gamin.

Avec ses regards, ses absences. Ses mots. Ses contresens. Il est bizarre, mais beau. Un point d'interrogation à lui tout seul.

Tant pis. Pourquoi me regarde-t-il ainsi? Ai-je un truc qui cloche? Un détail qui fait rire? Un truc ignoré qui attire l'oeil? Quoi?

Ses yeux étaient fixés sur moi. Ils ne le sont plus maintenant. Mais avant, si.

Ils ont tous le regard vide. Sauf J. Et F. Sinon, ils ont tous le regard vide. C'est.. dérangeant.

Histoire d'un job, le Dimanche 12 juin 2011 à 1:37.

Aujourd'hui, j'ai fait rire V. Mais genre toute la journée.
Parce que je suis speed, parce que je dis un truc bizarre. Parce que j'aime pas le micro.
Parce que je fais des regards noirs.

Ah, çà, le coup du regard noir, il a explosé de rire. Et ce bonhomme, tu vois, il a un rire de folie. Du genre hypercommunicatif, du genre que tu peux pas t'empêcher de rire avec lui même si.

Donc, ce qu'il s'est passé, c'est qu'un superbe monsieur s'est pointé à ma caisse. A demandé un paquet. Je lui ai proposé un sac. Il me dit d'abord "non" d'une voix toute gênée et au moment où je repose le sac, il me fait " heu, en fait si, si çà vous dérange pas ". Et là, il parait que je l'ai regardé d'un regard noir. V. a explosé de rire. Et c'était fini. Le pauvre monsieur, j'étais embêtée pour lui. J'ai exagéré le trait, bien évidemment. Mais ensuite, il savait plus où se mettre alors je lui ai fait un grand sourire, je lui ai dit que "non, je ne vais pas vous manger ou bondir par dessus le comptoir pour vous étrangler" et V. a continué à plaider ma cause, hilare.

çà, y'a pas à dire, quand on est tous ensemble au niveau de l'accueil, en général, çà part en free style assez vite. Je me rends pas compte si c'est bien ou pas. Mais les clients sourient, participent et s'il y a du monde, çà me permet de les écouler plus rapidement sans qu'ils ne deviennent aigris et malpolis parce qu'ils en ont marre d'attendre. Bon, après, il y en a forcément des casse c****** que nos fous rires dérangent encore plus et qui nous le font bien sentir par une réflexion de merde et un manque de respect phénoménal. Mais bon.

En attendant, j'ai des crises de phobie quand je dois faire passer des boites contenant des araignées en plastique et çà amuse beaucoup les tout petits. Et les moints petits. Tant mieux, tant qu'il y a de l'animation à ma caisse, je m'en fiche. Qu'ils rient de moi ou de ce que je peux bien raconter comme bêtises. Le plus important, c'est le rire. C'est de se sentir B.I.E.N.

Et en plus, il parait que je fais ce qu'il faut faire. Je "conforte" le client. En plaisantant, en racontant des bêtises ou des trucs plus censés. En les conseillant (ouiiiii, j'arrive à conseiller un petit peu, maintenant!) et tout çà, avec le sourire, le dynamisme et la positive Attitude.

Bon, je vous l'accorde, pas toujours. Mais! Très souvent quand même.

Et j'ai envie d'acheter le magasin. Et je sais pas quoi vous dire d'autre. Ce travail prend toute la place. Le soir, quand je rentre, en général, je dors. Je mange, je mets un film et je me rendors. Et paf, retour au même système le lendemain. Rythme pépère.

Et ce midi, j'aime bien. Parce que C. et B. m'ont attendue pour qu'on mange tous les trois ensemble.

B., je sais pas trop comment le cerner. Il est bizarre. 'Fin, il est gentil. Mais il.. je sais pas. Il hésite beaucoup quand on se parle. Je sais pas si c'est parce qu'il sait pas être hypocrite ou si c'est parce qu'il est pas à l'aise tout simplement. Ah ah, vous avez vu, j'aime bien la compliqu'attitude.

C., elle est toute neuve, comme moi. Monter une tente Grenouille nous a permis de discuter. Et ce matin, on est arrivée ensemble à la boutique.

Ils sont tous plus vieux que moi. Sauf A. On a le même âge et.. il est plus grand que mouaaah! Ah ah. çà change.

Remarque : ceci est un article kikoolol terrifiant. Mais je m'en fous. Au moins, je raconte et puis voilà.

E., je crois qu'elle ne m'apprécie pas beaucoup. Mais tant pis, hein. Je peux pas être appréciée de tout le monde.

Histoire d'un job, le Jeudi 9 juin 2011 à 0:03.

Autant te dire que je ne suis pas Hôtesse d'Acceuil. Non, non. Je monte des skate board les doigts dans le nez, les pieds au dessus de la tête maintenant. Je sais me servir des briquets à roulettes. Je sais changer une pile et tout ré-emboîter le bidule sans tout démolir. Je sais visser une anse de panier à un petit panier de pique nique. Je sais faire des paquets cadeaux et je sais maintenant, ce que c'est qu'un escabeau. Que celui qui me dit que Caissière, c'est un métier à la con, se lève et s'exprime. Histoire que je lui explique qu'il y a Caissière et Caissière. Et que ma patronne, elle en voit des vertes et des pas mûres avec moi mais au moins, elle m'a aidé sur pas mal de points très importants. La notion de Se Dépasser. Même si ce n'était que pour des broutilles. Et avec çà, je lui apprends que oui, les gamines qui ne savent rien faire de leurs dix doigts à 21 ans, çà existe aussi. çà, par contre, c'est moins glorieux. Mais bon, il faut assumer et dire qu'on ne sait pas. Tant que je me plie en douze ensuite pour faire de mon mieux.

Et le reste, j'ai oublié. Je suis de moins en moins explosive au comptoir. La fatigue et l'habitude progressive. Mais certains clients sont assez magiques. Et j'accumule les erreurs par contre. Je me relâche. 

Ah et j'ai oublié de vous dire. J'ai monté une Tente Grenouille aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi elle s'obstine à nous faire monter les bidules au beau milieu de magasin. Parce qu'on est censé vendre notre produit et que là, on a donné l'image de deux grues galérant comme pas possible à comprendre un mode d'emploi ultra succint pouvant convenir à un enfant de quatre ans. Elle est belle, l'image du produit! En tout cas, les fous rires aidant, on a fini à trois dessus et on l'a montée.

Faut que je fasse attention à ma voix. Elle agresse toujours quand je m'y attends pas. 

Histoire d'un job, le Mardi 7 juin 2011 à 21:12.

J'ai tenté d'écrire tout à l'heure et puis finalement, je me suis endormie sur mon clavier. Il faut croire que l'épuisement nerveux a raison de moi. Le stress est un peu parti. Il reviendra bientôt, très sec. Brûlant et pénible. Mais en attendant, je papillonne sur le devant du magasin, jonglant entre les cartes, les chèques, les espèces et les chèques cadeaux. Et les paquets. Cadeaux. Eux, il faut dire que je commence à m'amuser avec. Y'en a pas mal, il faut aller vite. Et au final, ben voilà.

Je ne sais absolument pas quoi penser de l'équipe. Et à vrai dire, j'évite de me poser des questions dessus. Je suis là pour trois mois. Sauf si je suis vraiment une véritable idiote et que je me fais virer. Et pendant cette période, je vais juste m'occuper de faire mon boulot et d'être avec eux. Donc, je vais tenter d'éviter les auto-prises de tête. Et les phrases qui se bousculent et qui ne veulent rien dire. En ce moment, je cumule. Et j'ai chaud. J'ai tellement chaud. Mon apparence physique est cataclysmique. Vraiment. Si je fais peur aux tout petits, c'est normal. Quand je me croise dans la glace, j'aurais envie de me mettre la tête dans un sac. Mais j'ai pas le temps. Donc j'enchaine et j'oublie.

La pause de midi, passée assise sur un banc dehors, se passe souvent à regarder dans le vide. Parce que j'ai pas la force de me lancer dans une lecture et surtout parce que j'aime trop observer les gens qui passent. C'est moins fatiguant et bien plus amusant.

Je réalise progressivement que mon isolement grandit. J'aimerais que les gens et la relation qui m'attache à eux ne bougent pas. Mais ils bougent. Tout bouge. Et moi, j'ai pas envie. Je suis fatiguée. Je donne pas les infos. J'oublie de le dire. Et je réalise les impacts. " oui, en fait, j'ai un boulot ". A. a eu une réaction de stupeur assez compréhensible. Des jours qu'on se parle plus. Je manque de temps, d'envie, de motivation. Je sais pas. Trouver les gens et les placer dans mes jours de repos. Je vais faire çà. Essayer. Je réalise les gouffres après. Et je n'ai tellement rien à dire. Si, je vous assure. C'est normal. Tout est normal.

Je ne réalise pas que je travaille. Pour moi, çà reste comme une ambiance de fac. Un projet? Je ne fais absolument aucune différence. L'équipe est une classe. Les trucs et astuces de la caisse sont des cours et des apprentissages. Je n'ai aucun recul sur les choses.

Deezer devient limité. Cinq heures par mois. Mais ils sont cons dans cette équipe, c'est effrayant. Cinq heures. Je passais quasiment douze heures par jour dessus pendant mes révisions. Par jour. Bande de connards. Pardon, il fallait que je le dise. 

Et aussi, aujourd'hui, j'ai eu un couple de clients. La soixante dizaine tous les deux. Taquins, amoureux. Tellement mignons dans leurs hésitations. Tellement mignons dans le bisou qu'elle lui a fait pour le remercier de son cadeau. Juste devant moi. Amoureux. C'était.. surréaliste. Et.. fabuleux.

Oui, j'ai osé.

Et la solitude. Le contact physique avec les gens m'exaspère. Les reproches, les mots sans cesses toujours les mêmes, les rituels. Les habitudes. J'ai besoin d'être seule, je crois. Mon équipe et mon groupe d'hôtesses d'accueil me suffisent en contact extérieur. Et le soir, quand je rentre, j'ai qu'une envie, c'est me déshabiller et m'allonger. L'instant de Pur Bonheur. Mais je n'y ai pas droit. Pas souvent. En ce moment. Je vais voir dans les jours qui vont suivre. Les mots sont vains. La fatigue est monumentale. Et puis, dire quoi? Comment? A qui? Autant dormir, lire, rêvasser et se reposer. Prendre le temps d'Autre Chose.

Mais je ne voudrais pas regretter ma Solitude ensuite. Là, je rejette ce que j'ai déjà. Mais si je perds tout, peut être que la solitude ne me conviendra plus. Que je serai malheureuse. Entre les deux, mon coeur balance.

Des choix. Faire des choix. 

Et des gens qui disparaissent. Qui disparaissent comme çà. Quand je repense à Elle, je ne ressens rien. Elle a une vie fantastique maintenant, hein. Heureuse, amoureuse, en pleine forme. La combinaison parfaite. Alors pourquoi je serai triste ? Tant pis. Chacun vit sa vie, la construit, la défait. Avec des gens puis sans eux. Et ainsi de suite. L'inégalable inconstance de ces journées qui s'alignent les unes derrière le sommeil des autres. 

J'ai oublié ce que je voulais rajouter. Et je clos cet article insatisfaite. Sans les bons mots pour décrire. Sans les bonnes idées. Un goût amer.

Ma vie n'est ni bien, ni mal. Elle est au milieu d'un désert de platitude. Un désert infini. Et il n'y a rien à en dire de plus.

J'ai oublié F. & C.

Et travailler au contact des gens comme çà me donne des ailes pour parler aux gens dans la rue. Je n'ai plus aucun blocage. Je parle. Je parle, je parle, je parle. Et des fois, c'est presque automatique. M'enfin.

Qu'est ce que tu veux que je te dise d'autre? Je sais pas. Fin du monologue. Minuit Trois. 

Histoire d'un job, le Mardi 7 juin 2011 à 0:05.

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