Perspective.Univers

Ebauche

Ah et je n'en peux plus d'être jalouse. 
Je n'en peux plus de ne pas avoir tout ce que les autres ont.
Je n'en peux plus. 

C'est très simple.

A croire que où que j'aille, il faut que je tombe sur des gens qui vivent mes rêves alors que moi, je reste comme une pauvre conne coincée dans mon béton que j'ai fini par haïr de toutes mes forces. 

C'est très simple.

Les limites qui s'atteignent les unes après les autres. Il y a deux choix. Deux sorties possibles.

Extrait d'un Quotidien, le Mardi 26 avril 2011 à 1:59.

Il serait temps d'allumer le moteur. De glisser la clé dans le contact. De choisir une voiture. De penser à une voiture. D'imaginer prendre une voiture. 

Il me manque tellement de choses dans cette vie. Encore cette impression continuelle d'être à deux doigts de la réalité. A deux doigts de la vérité aussi. C'est frustrant. De ne pas arriver à mettre des points sur des i ou au bout d'une phrase. C'est fatiguant de se dire que j'ai 21 ans. Que j'ai des milliards d'expériences à vivre, qu'il serait temps que je m'y mette et que je remette tout à "plus tard" quand je serai capable d'en profiter. Mais ce Plus Tard. Où est il, bon sang? Je repousse tout, tout le temps. Le plaisir m'a déserté. Je vais vite, je fais les choses vite. Le temps pour moi? Surtout, le moins possible. Un manque de temps en hausse. J'ai été chez le coiffeur vendredi. Je crois ne l'avoir jamais dit mais j'aime y aller. Pour le plaisir de voir Léa s'affairer sur mes cheveux fins. A couper, recouper, secouer, sécher. J'aime bien quand elle met son coude sur ma tête pour être à même de découper. j'aime bien voir la pince attacher et détacher mes cheveux. C'est une heure où je ne pense à rien d'autre qu'à suivre ses mains. Le sèche cheveux. La pince. Un instant tout bête. Mais le seul finalement, que j'apprécie à sa juste valeur. Parce qu'il est rare. Des années qu'elle nous coiffe. 

Et là, il faudrait que je dorme bien sur. Mais mon ventre me fait mal et le sommeil m'a deserté. J'aimerais me rendre compte qu'il me reste deux semaines. Avant qu'il ne soit trop tard. 

Mais non, il sera trop tard quand je m'en rendrai compte. Forcément. Comme d'habitude.

Parce qu'à 1 heure et cinquante minutes du matin, elle fait encore beaucoup, beaucoup, beaucoup.

Extrait d'un Quotidien, le Mardi 26 avril 2011 à 1:52.

J'aime pas quand Elle dit qu'Elle préfèrerait finir comme çà plutôt que comme Lui. J'aime pas quand Elle s'avance avec des cernes aussi grandes que des valises sous les yeux avec un petit filet de voix. J'aime pas quand Elle tousse et qu'Il tend la main vers Elle pour La soutenir. J'aime pas quand Elle dit de son filet de voix qu'Elle a envie de voir nos fleurs. Alors qu'on est qu'en Avril et que les plus beaux jours fleuris sont passés. J'aime pas quand Elle commence à vouloir nous voir plus souvent mais sans insister ni plaisanter. Avec un petit filet de voix qui dit combien tout est vrai et que les minutes ont commencé à se compter depuis le 22 Avril. C'est tout nouveau et il faut apprendre à vivre avec Elle et çà. Parce que, d'un coup, la signification du terme Cancer vient prendre toute la place et toute la réalité. Chez Elle, femme de voix, d'ambition, de détermination et d'energie, le cancer est une tâche qu'il va falloir frotter encore et encore. Elle a les vêtements qui pendent sur Elle. Elle, si élégante et si belle, laisse pendre des vêtements sur Elle. Y'a des baffes qui se perdent mais aussi des baffes qu'on aurait jamais du prendre. On va faire un effort, hein, Granny. On va tenir nos promesses et essayer de venir t'épauler comme il faut. Bande de dignes, enfilés dans leurs inconnues et leurs incertitudes, on va pallier. Mais pour le moment, on en parle pas. On te dira juste qu'on t'aime.

Elle, c'est une grande Dame. Envahie de petites cellules maléfiques.

Extrait d'un Quotidien, le Lundi 25 avril 2011 à 17:47.


Sincèrement,

Plutôt mourir.

le Dimanche 24 avril 2011 à 17:39.

Yoka. çà fait penser à Moka. 

 
Sauf que c'est Yoka.

le Samedi 23 avril 2011 à 20:57.

çà. fait. mal.


Bordel..

le Samedi 23 avril 2011 à 16:28.

Oscillation générale. 
Tout par son fondement vient de craquer.

Silence. Soleil. Sourire.

le Samedi 23 avril 2011 à 13:11.

Mes grand-mères encaissent de plein fouet le côté clinique de ce siècle. L'une fait partie des 3% de malades d'Alzheimer vivant depuis plus de treize ans avec le diagnostic établi. L'autre vient de déclarer un cancer Mystère. Des cellules tumorales ont été découvertes mais la source est encore inconnue. La mort toute proche fait que tout se casse la geule. Au fait, maman, on mange quoi? Les mots sont pas les bons. Je les trouve jamais. Jamais. J'ai tellement de.

le Samedi 23 avril 2011 à 2:28.

J'ai mal au corps. J'écris trop. J'écris rien en trop. Sur mon cahier, y'aurait marqué "C'était toi que je voulais à côté de moi là bas". Et j'aurais barré "voulais". Au criterium, en pointillés, en délicates boucles irritées, j'aurais paraphé cet aveu d'une signature "ample et aérée".
En délicates boucles irritées, j'aurais marqué "veux". " Oh euh dans l'eau " et le cahier a claqué. Clac. Couverture contre première page gribouillée. Tenir serré cet aveu dans le jupon des Irréalisables.


Vœu 

On s'en raconte des vies quand on a rien à perdre sinon de longues heures ensemble. On s'en raconte. Pas une n'est la nôtre. Mais on s'en raconte.

Soleil. Silence. Sourire.

le Vendredi 22 avril 2011 à 19:58.

Aujourd'hui, ce sont les grosses mouches noires qui font valser les langues et les ragots. Elle était dans le hall d'immeuble, hautaine, stupide et puante d'hypocrisie. Autant le reste de la famille, je la salue autant cette femme, je ne peux pas. Mon hypocrisie ne vogue pas jusque là. Hier, j'ai eu mal pour lui. Mal pour ce pauvre crétin qui s'est introduit là où il n'avait aucune place. Il se raccroche à rien et se permet tout. La dignité peut atteindre un si faible niveau ? Sur le coup, j'ai eu mal pour lui. Mais je n'ai rien dit. Ce ne sont pas mes affaires. Docteur Bubulu n'arrête pas de voltiger sur les courants d'air. Je le ramasse à chaque fois que je me lève. Je me souviens de quand il me l'avait présenté. Je me souviens de quand elle me l'avait dessiné. A main levée, en éclat de rire XXL, au bord de l'eau. J'avais eu le visage brûlé cet après midi là. Mais qu'importe, je suis rentrée avec Bubulu plié en deux dans mon carnet à fleurs multicolor. Les allergies me mènent un train terrible. J'ai passé ma nuit à éternuer, étouffer, geindre et pleurnicher. Un peu de pluie ne serait pas pour me déplaire. Juste le temps de plaquer tous ces pollens à terre. Pour respirer plus librement. Eternuer, c'est dangereux pour la santé. çà t'exorbite les yeux et çà te secoue violemment la boîte cranienne. J'ai une bosse sur le front. Je me suis cognée en mettant de la vaisselle à sécher. Je me cogne mes inadvertances et mes mains traitresses. Les choses tombent sans que je ne puisse rien y faire. D'un coup, mes mains s'ouvrent et tout glisse. Julie vient de m'annoncer qu'elle était au bord de la mer, là. Des relents de détresse bien connus se sont glissés au fond de ma gorge. Profite bien que je lui ai répondu. Profite bien. Et moi, j'avale des poussières, envahie par des travaux sous mes fenêtres. L'iode est loin, l'essence tout près. J'ai hâte de voir les gens s'arrimer à des vélos bientôt. Le prix de l'essence va devenir un autre sujet d'inquiétude pour mes vacances. Monde Adulte, me voilà. L'utopie des Bisounours me manque. Je sais pu faire comme avant. C'est nul.

Histoire de Moi, le Vendredi 22 avril 2011 à 14:32.

Inglourious Basterds

Autant te dire que j'en reste comme deux ronds de flan à la fin de ces deux heures trente minutes de film. Autant te dire que je suis pas encore prête de me coucher. Autant te dire que demain, çà promet d'être minable comme journée. Autant te dire que je me sens vraiment étrange. J'ai rêvé il y a quelques jours que j'étais à la guerre et que ce soir, j'ai vu plein d'hémoglobine et une femme en rouge exploser en plein vol. Autant te dire que j'en reste comme deux ronds de flan. Il n'en reste pas moins un humour mordant, je trouve. Un truc très très fin qu'on ne sent pas passer comme un coup de feu mais plutôt comme une caresse. Il y a un truc qui chatouille mais on ne sait pas trop où. On ne sait pas trop quoi. 

Etrange.

Et l'angoisse qui revient comme un boomerang.
Il me reste deux semaines. Est ce qu'un jour, j'arriverai à m'organiser pour ces putains de partiels? Est ce qu'un jour, j'arriverai à me mettre la pression pour une durée supérieure à deux semaines? Est ce qu'un jour, j'arriverai, bordel de merde, à être douée pour quelque chose?

Rien n'est moins sûr. L'envie de est toujours trop forte dans ces moments là. Silence. Révérence. Oubli. Mensonge. 

SILENCE.

Humeur de la nuit, le Vendredi 22 avril 2011 à 2:33.

Elle racontera des bougies au coin des histoires. Avec des souris à la chat du Cheshire. Elle te dira des mots de tous les jours sous le format d'Amour. Elle te racontera des secrets en chuchotant à voix haute. Elle te lira des histoires. Au coin des bougies. Te sourira par dessus la flammèche. Te dira des mots d'amour, tâchés par des mots de tous les jours. Elle racontera n'importe qui, ennivrée par le vin. Elle t'avouera des tas de secrets en criant à tue tête. Collants multicolor, elle montera échasses et justaucorps pour te danser une vie toute en associations. elle te racontera n'importe quoi du haut de sa hauteur toute basse. S'écroulera sur une pierre qui roule. Tu la rattraperas dans tes bras, dis ? Le silence s'alourdit. Les mots s'effacent. elle ne veut plus écrire. Elle veut passer des après midi à se rouler dans l'herbe, à vaincre ses peurs, à pleurnicher tellement le bonheur, çà fait mal. elle prendra la route avec ses rêves et son manque d'argent. Elle visitera toutes les villes que Jo lui a dit d'aller voir. Elle empaquettera fébrilement la fierté de ses parents. Petit ballot bien caché. Petit ballot qu'elle ne devra pas ouvrir avant d'avoir le sentiment de l'avoir mérité. Elle s'en ira loin sur les chemins, là où la vie prend toute la place, où les mots valent pu rien. Elle se tiendra nue devant l'inconnu. Devant le mal de ventre. Devant cet inconnu là. Elle te racontera tout çà, du bout des lèvres. Une fois revenue, hâlée, crispée et décadente. Décalée, désossée, remontée à l'envers, reconstruite en vrac. Elle a peur de devenir un puzzle sans fin et sans but. Un puzzle d'art abstrait, de sourires invisibles, de larmes et de coups de peinture. Raconter. Utiliser des mots. Elle voulait dire un truc très con. Mais ne te le racontera pas forcément. Elle le laissera sur une page de cahier. Abandonnée au milieu des autres restées vierges. Vierges de tout et de sa main. Elle te dira pas. Elle te dira que le futur, elle y a jamais cru et qu'elle l'a jamais utilisé. Elle te dira que le présent pèse mille tonnes de tonnes. Aussi lourd que ses membres le matin quand rien ne l'attend. Elle s'intitulera " Tu me manques ". Comme ces filles auxquelles elle appartient, qui crient sans parler combien tu manques. Combien elles manquent. De toi. D'un Lui. D'un sourire qui ne vient pas. Les vies de tous les jours, elles les dessinent. Dessinaient. Aujourd'hui, elle prend des photos où les gens sont absents. Et çà, c'est bien le plus important. La nature décadente, décroulante, éblouissante et vengeresse s'acclame dans ses pixels. Elle n'en revient pas d'une telle nature, d'une telle richesse. Elle meurt de l'ignorance crasse. Elle meurt de toute la mocheté qui l'empiètte. Elle te dira tout çà. Ou pas. Que peut elle faire, au juste ? Couper les liens. Faire une accolade. Un Au Revoir, surtout ne m'appelle pas! je t'aime, mais pas assez pour entendre ta voix et sourire de ton bonheur. Aujourd'hui, les sourires factices s'affichent mal sur son écran. çà brouille ses radars, çà effarouche sa faible confiance. Elle aime pas les sourires crampés des gens qui attendent deux heures que tous les réglages se fassent. Elle préfère les surprises de la nature aux brushing ré-arrangés, aux sourires qui font mal parce que tenus trop longtemps et factices. Elle préfère les angles des photos. Les gens inconnus qui s'arrêtent dans le cadre sans le voir. Elle préfère les inconnus. Leur invente des dialogues. Brièvement, s'imaginent leur vie. Mais elle part tellement vite d'un coup que le monde la retient. Elle les regarde, leur sourit avec tendresse et se doutent qu'ils sont heureux. L'ont été. Le seront. C'est con la vie. çà suit toujours le même schéma. Tu tombes, t'es heureux, tu tombes, t'es heureux. Tu tombes, tu comprends assez vite que c'est cyclique et tu t'attelles à trouver ton moment Bonheur. Elle te chantera peut être une chanson. La fille à la voix juste qu'elle était avant à larmoyer sur du Céline Dion. Elle essaiera un jour. Après que tu sois parti. Un soir, imbibée de soûl, elle te racontera en chanson, une partie de votre vie ensemble. Elle attendra que la fin soit venue. D'ici là, elle restera plate. Elle racontera n'importe quoi.

Aujourd'hui, elle prend des photos où les gens sont absents. Et çà, c'est bien le plus important.

Elle garde des souvenirs de vous vivants, vifs comme les argents et gais comme les pinsons. Elle retiendra les fous rires, les grimaces, les délires stupides, les discussions jusque pas d'heures à chouiner sur le monde, sur notre incompréhension, sur notre toute petite taille dans le cosmos. Elle garde les éclats de rire spontanés qui explosent et font vibrer l'air autour. Elle retient les crises de larmes. Elle retient tous les moments où la douleur l'a complètement dépassée. Où la colère a tout dévasté. Elle retient tout le vivant qu'une photo préparée ne tient pas. Parce que les plus belles photos sont dans les chutes. Quand le naturel reprend le dessus. Et c'est dur, les photos où le naturel reprend le dessus. Sans chichis ni fioritures. 

Extrait de la Vie, le Jeudi 21 avril 2011 à 23:30.

Imparfaits, libres et heureux.

Ces mots qui ne sont jamais les bons.

S'enfermer dans le silence.

N'en sortir que pour la vérité.

On en revient au même point.

Le silence.

On ne s'est jamais compris.

Jamais.

Douce rengaine.

Douce litanie.

Douce.

Eclats de Rêve, le Jeudi 21 avril 2011 à 21:59.

Les souvenirs. Toujours trop fort. Tu crois que je fais comme tout le monde et que je fuis quand je dis que je veux partir pour mettre de la distance entre eux et moi ? Si je suis moins là où les souvenirs sont les plus forts, çà fera moins mal, hein. çà sera moins fort. Moins dur. Ou c'est juste de la fuite en avant qui ne servira à rien? Je sais plus où est la vérité. Ni la réalité. Je sais pu très bien les limites de toute chose, en fait. Je sais que j'ai fait mon temps.

le Mercredi 20 avril 2011 à 0:39.

Je t'ai écrit une lettre. Sur un coup de tête.
Elle a fini déchirée en huit, enveloppe et adresse comprise, dans la poubelle. Sur un coup de tête.

Raconter des inconnus, c'est facile. Raconter sa vie, çà l'est moins. Sauf en disant le plus important, ou le plus futile. Le milieu, il se raconte pas. Bien trop riche même quand il est pauvre. Il faut mettre des mots réducteurs sur des actes infiniment petits mais ô combien importants. 

Quand les somnambules déambulent. Cette rime m'accroche. Elle tourne telle une litanie dans ma tête depuis qu'elle s'est installée dans l'article. Je joue sur la corde raide. Funambule du Dimanche, je me balance très haut dans le sol, pour arriver de l'autre côté. La rapidité a une telle intensité dans l'oeil. Vite, vite, se dépêcher avant qu'il ne soit trop tard.

Dans cette lettre, je te racontais tout ce que je ne te raconte plus. Tout ce que je ne te raconterai plus bientôt. Même avec un stylo et une belle feuille blanche. De ma plus belle écriture, j'ai tâché le papier. Retenant larmes et rires, amère déception et fanfaronnades. Je me suis appliquée à écrire avec folie tout ce qui tourne rond dans cette vie que je vis en spectatrice attentive. 

La journée s'est très mal passée. La fatigue m'a tenue serrée contre elle. Nausée et épuisement de l'être. Restent trop fortement présentes des images qu'on préfèrerait oublier. Tu as dit une date. Mais finalement, çà sera plus tôt, hein. C'est ce que tes mots veulent dire. De toute manière, on s'aime tellement plus.

çà aussi, j'en parlais. En conclusion de ma lettre folle de sens, j'ai marqué combien j'avais été heureuse d'un tout petit évènement. Phénoménal pour tous les deux. Mais les regrets ne servent à rien, n'est ce pas? 

Je m'accrocherai aux jolis souvenirs. Je n'en construis plus de nouveaux avec ce qu'on se propose maintenant. çà n'en vaut pas la peine. çà fissurerait l'édifice et moi, j'ai pas envie de fissurer le beau souvenir que j'ai de toi.

Et on se déchire, encore et encore. Avec des sourires et des jolis mots. Avec des claques et des ironies dévastatrices. C'est comme une tresse que j'applique à faire et que tu t'appliques à défaire à l'autre bout. Un lien ténu entre nous. Savamment et avec application tissé puis démis.

Je suis fatiguée. Epuisée d'une vie.

Le plus grand gâchis, je pense, a été, pour Dieu, de me donner ces jours sur Terre. Je suis sûre qu'une autre âme en aurait fait meilleur usage. Et moi, je trace progressivement ma révérence dans le sable. Tu ne les vois pas? Je creuse, gratte, époussette, épouse. Il est vrai que la mer m'avale mes mots d'adieu. Mes mots d'Ailleurs. Je suis appelée Ailleurs. 

J'aimerais mourir dans mon sommeil. Bientôt.

çà aussi, je te l'ai marqué dans la lettre qui t'étais destiné. Parce qu'on était censé tout se dire. Je t'ai dit aussi que j'étais lâche pour tenter quoique ce soit sur mon corps. Que j'ai une horreur sainte de la douleur. çà serait seulement bien que Dieu me rappelle à lui. Tranquillement, sans vague, ni fausse note. Une mort de vieille personne. Dans le corps d'une grande et vaillante jeune femme. Pour donner une chance à l'âme suivante. Parce que là, vraiment.

Y'a des moments où j'aimerais que Dieu soit pas loin et entende de son fauteuil en cuir, des suppliques innocentes.

Histoire de Moi, le Mardi 19 avril 2011 à 21:26.




Il y a ces matins où.



Quelques mots, le Mardi 19 avril 2011 à 16:31.

J'ai retrouvé, bien rangées dans un dossier, des feuilles .txt d'il y a deux ans. D'il y a un an. De cet été. Rangées classiquement avec méthode, des écritures en vrac et débordantes de désespoir. Je n'ai pas l'impression de lire une étrangère quand je les relis. Je me dis plutôt que c'est bien moi qui ait écrit çà. Qui vit çà. Et quand je regarde la date, çà me casse en deux. Décembre 2009. Finalement, avec Lui, on s'est révélé d'un coup des milliers de points communs. Plus nombreux que jamais avec personne d'autre. Moi qui disait qu'on n'arrivait à rien, qu'on n'était lié par rien, j'ai été contrariée quelques mois plus tard par des découvertes dues au hasard. Je ne vois pas dans l'avenir. Et parfois, j'ai tort. De lui, je garderais jusqu'à la fin ces quelques mots que j'ai pris sur le rire mais qui m'ont bouleversé intérieurement. Bizarrement, aujourd'hui, je peux me dire que j'ai réussi. J'ai réussi quelque part. On a tout saccagé après. Je ne suis pas seule responsable. Mais brièvement, l'espace de quelques mois, j'ai réussi. J'ai réussi à obtenir sa confiance, à le tenir près de moi et surtout, surtout, lui apporter pour de bon, tout ce que je voulais lui apporter depuis le début. Hache de guerre enfermée, je pouvais dire que j'étais là. Je ne le suis pas restée. La colère, les différences. Sa douleur à lui. Mon incompréhension et mes angoisses à moi. Tout a volé en éclats. Mais je me souviendrais de ces quelques mots qui m'ont fait rayonner. C'étaient pas des déclarations d'amour. C'étaient des déclarations d'amitié. D'amitié vraie. Solide sur l'instant. Celle que je lui assurais depuis le début. Celle que je voulais établir depuis le début. On a brièvement réussi. Je me souviendrais de ces quelques mots jusqu'à la fin et je me souviendrai de tout le reste après la fin. Parce qu'un souvenir amer pèse plus lourd qu'un souvenir d'été. Alors quand je dis que je serai toujours là pour toi, c'est vrai. Peut être que cette phrase, que je répète, vient trop tard mais elle reste Vérité Vraie. Jusqu'à la Fin. A la fin, je baisserai mon étendard et je cesserai de gesticuler. J'essaierai jusqu'à la fin. Je serai là jusqu'à la fin. 

Eclats de Rêve, le Jeudi 14 avril 2011 à 0:47.









Je serai toujours là pour toi.







 

le Mercredi 13 avril 2011 à 16:56.

Tu sais, la première fois que je les ai lus, j'ai rêvé. Chaque page était un émerveillement sans fin. Je ne savais pas qu'on pouvait dessiner aussi bien. Et faire aussi mal dans le même temps. Dans mon esprit de naïve, je me disais que tout était rose ou noir. Mais que çà devait forcément bien se passer. J'ai pleuré. J'ai une sensibilité bien trop grande. Bien trop surprenante. Mais en lisant les tomes, la lecture me faisait mal. Parce que chaque entaille s'accumulait sur une autre. Aucun répit. Aucun moment Bisounours où j'aurais pu me ressourcer. Rien que des claques. Maintenant que je les relis, je réalise que la vie n'est pas trop noire dans ces livres. Elle est juste à la hauteur de la complexité des être humains. 

J'ai mal à la mâchoire. 

Je me sens bizarre. J'aime pas cette nausée qui me tient le corps en entier. J'aime pas étouffer sous ma couette. J'aime pas entendre les avions qui décollent à pas d'heure. Mais j'aime mon quartier. J'aime les espaces verts, l'agencement. Mon quartier est beau. Et j'aime me dire que çà fait 21 ans que je suis là. 21 ans, ce n'est pas qu'un chiffre. Ce sont des relations en pointillés qui se sont construits. J'ai la vérité à fleur de peau. Des milliers de vérités qui me piquent l'épiderme. Qui disent qu'elles sont là. Mais je n'arrive pas à les toucher. Elles sont trop loin. Trop rapides. Et je suis si lente. 

J'écoute toutes ces masculines. Elles me font partir très loin. Loin de cette nuit qui éclaire comme en plein jour. Loin de toute cette vérité. Je sens qu'il y a un truc qui ne va pas. Plus rien ne tient bien la route, finalement. Je fais trop de mal autour de moi. Faudrait que je me taise. Je les aime pourtant tous ces gens. Toutes ces personnes. Je les aime comme il n'est pas permis d'aimer quelqu'un. S'il est permis d'aimer quelqu'un. J'en sais rien, je m'en fous. Seulement, Elle le dit de manière tellement simple. Tellement vrai. Tellement cash. Je suis comme elle. 

Tous ces gens que j'aime ont quelqu'un de plus important que moi dans leur vie.

C'est d'un égoïsme renversant, cette phrase, n'est ce pas. Mais çà brûle. Je me tiens loin de vous. Terriblement méprisante, méchante et agressive, pour que vous me laissiez tomber parce que je l'ai voulu. Et pas parce que finalement, je suis juste rien et que vous avez mieux à faire. Je provoque. On est seul dans sa vie, t'as vu. On passe sa vie seul et pourtant, on avance à pas de géant quand on est deux. Mais la solitude fait partie inhérente de notre vie. De la mienne. J'explose de n'être.. rien. Sans savoir si j'arriverai un jour à assumer d'être tout pour quelqu'un. Si un jour, çà arrive. Je sais pas. Mais n'être rien, çà, je n'arrive pas à l'assumer. Elle s'engouffre par tous les pores et quand la solitude s'accroche comme çà, quand tout le monde dort et que les somnambules déambulent, çà coupe beaucoup plus fort. Ils sont tous les quatre autour de moi. Mes parents à droite. Mon frère et ma soeur à gauche. Je passe mes soirées en tête à tête avec moi. J'ai besoin de sortir de ma chambre et de me mêler à eux quand çà pèse trop fort d'un coup mais je passe tellement de temps dans ma chambre. Le luxe de la solitude épisodique. Arriverai-je à vivre toute seule complètement ? J'ai besoin d'eux et pourtant, je ne fais que les blesser, les juger. Les acculer dans leurs jugements. Je les coince avec application, implacable.

Quand les somnambules déambulent. T'es pu rien devant un écran qui scintille et ne te répond pas.

Tu sais où il habite, Mickey, toi ?

Je rêve d'une nuit comme celle ci. Où il n'y aura rien que le vide et l'univers au dessus de moi. Le roulis de la mer dans mes oreilles. Le sable qui s'infiltre partout. Où il n'y aura rien que ce vide renversant. Interdit. Infini. Peut être que je mourrai à cet instant. J'ai tellement eu l'impression de mourir pour des détails ces derniers temps. Peut être que j'y arriverai. Que çà débordera tellement que je mourrais. Soulagement.

Et je ne pourrai pas écrire tout çà. 

Au sujet de la mort, il y a des choses très justes que j'ai lu il n'y a pas longtemps. 

Vous savez, je n'ai jamais été aussi décalée. Déphasée. Déboussolée. Perdue de sentir ces vérités sous ma peau. J'ai peur devant les inconnus qu'il me reste. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir ces derniers jours. J'étais dans l'instant. J'étais heureuse. Je me foutais de qui j'étais. J'écoutais, plaisantais, riais. J'étais la fille que j'aimerais être tout le temps. Rayonnante. Oui, j'étais moi. Et même ronde, je faisais pas peur. J'étais là. En place. Pour eux. Pour elle. Respiration. çà donne des espoirs pour plus tard. La fille que je suis censée être n'est pas loin. Elle arrive de plus en plus souvent à faire surface. Parce que je prends confiance. Progressivement. J'étais en place. Brièvement. 

J'aimerais être là pour lui. Le voir, l'entourer de mes bras. Raconter des bêtises. Plaisanter. Rire comme des tordus. Se raconter des secrets. Dans le noir, côte à côte mais loin. Entendre sa voix qui s'élève du vide. L'entendre. Posée, sérieuse. Un peu triste. Et me lever avec lui. Raconter des bêtises. Se plaindre de sa tête. Entamer un petit déjeuner autour de devinettes et de programme encore flou. J'aimerais tout un tas de trucs avec lui. Mais la vie est une coriace. Elle donne aux gens des attitudes et des pensées et des actes et des certitudes sur lesquelles viennent se briser des espérances et des souvenirs. Je dessine à traits légers des choses qui ne seront jamais réalité.

Mais ce n'est pas bien grave. Ni bien dangereux. Ce ne sont que des rêves. Des éclats de rêve. Mon pseudo me va comme un gant. Un jour, j'assemblerai le puzzle de mes rêves. J'en ferai un tout beau, tout neuf, immense et lumineux.

Je pense qu'à çà. Des moments uniques et basiques. Basés sur une confiance et une complicité. Des vraies.

Mon portable chauffe dans la couette. Je suis accrochée à mes écouteurs. Cette play list magique.. Mélange des genres. Bien souvent, des hommes à la voix inhabituelle plaquée sur des accords de guitare. Pas grand chose. Rien. T'as vu la longueur de cet article ?  C'est fou. J'ai pas envie de m'arrêter d'écrire. Il va faire trois kilomètres. Mais je m'arrêterai à la prochaine ligne.

Ou pas.

Je ne sais ce qu'il se passe. Envie de voir Ailleurs ce qu'on me propose. J'ai envie de tellement de choses. De rien. J'essaie de faire en temps et en heures. Mais je me trompe. Parfois. Quand çà ne dépend que de moi. Sinon, je respecte. Le respect. Pourquoi cette notion est elle si disparate aujourd'hui ?

On a regardé quelques minutes un reportage sur les femmes qui aiment les femmes. Moi qui me posait des questions, j'ai encore une fois du me cogner contre mon incompréhension. Pourquoi les parents ont ils honte que leur enfant soit gay ? Pourquoi ? Ils ne sont tellement pas concernés. Ils n'ont tellement rien à voir là dedans. Pourquoi personne ne peut il aimer comme il en a envie ? Pourquoi hait-on les gays ? Pourquoi l'homophobie existe ? La sexualité, l'amour. Tout çà sont les éléments les plus intimes d'une personne. En quoi, en QUOI, quelqu'un pourrait-il émettre un jugement et faire du mal à ce sujet là ? Pourquoi ? Chacun est tellement libre d'aimer qui il veut.. A chaque couple gay, j'ai envie de leur dire combien je les trouve beaux. Les insultes ont tapé trop loin. Alors, à défaut d'avoir le courage de les saluer et de discuter avec eux, je leur souris. D'un sourire éclatant, neutre. Désespéré. Parce qu'ils s'aiment, que çà crève les yeux mais qu'ils n'osent pas se tenir la main. Parce que ce sont deux hommes. Ou deux femmes. 

çà me rappelle le couple. L'un des deux n'arrêtait pas de me regarder. Je le croyais intéressé jusqu'à ce qu'il se jette sur son compagnon et l'embrasse. Avec une tendresse phénoménale. Sous mon nez. J'ai trouvé çà tellement.. génial. ( Et bien évidemment, terriblement gênant.. Pourquoi il me regardait avec autant d'insistance alors ?! Je lui faisais si peur que çà ? )

Mon ignorance me fait mal. La connerie humaine et cette peur de la différence me font mal. Mais on peut pas porter toutes les erreurs de la société, n'est ce pas ? Moi, je sais pu faire. Je sais pu gérer les insultes, les mesquineries, les coups, les violences entre des inconnus. Je peux pu gérer les jugements, les critiques, les avis, les "faut faire ci, pas çà". çà me tue à petit feu de les entendre. De faire comme eux et de dispenser des jugements. Je suis pas cette fille, bon dieu. Je suis pas cette fille!









Alors je rêve de dormir à la belle étoile. 
Sur cette plage là bas. 
Morte de peur, morte de joie. 
Morte de liberté. 
Morte tout court au petit matin.
çà serait l'aboutissement parfait.











Humeur de la nuit, le Mercredi 13 avril 2011 à 1:45.

Les mots ne veulent plus sortir.
J'aimerais arrêter.
Puisque finalement, tout le monde est parti.
Enfin, je crois.
 
Je suis aveugle, sourde mais pas muette.
Les allergies sont un million de fois plus fortes que d'habitude.
Je saigne beaucoup aussi.
Des coupures, des éraflures, des blessures.
Des bêtises d'inattention en somme.

Paulhin joue.

Je ne me suis pas remise dans ma bulle, mais presque.
Le temps est tellement beau.
Je pense à tout à l'heure.
'Fin, dans quelques mois.
Mais tout à l'heure, donc.

Je connais pas le futur.
Je ne suis pas quelqu'un de bien. 

Quelques mots, le Lundi 11 avril 2011 à 17:57.

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