Perspective.Univers

Ebauche

Partir à mille lieues d'ici. Prendre les Bottes de Sept Lieues et avaler les kilomètres par enjambée. 
Il y a deux ans, j'ai passé mes derniers partiels de médecine. Il y a trois ans, je passais les premiers. J'avais été à l'une de ces fameuses fêtes énormes avec C.. Elle ne s'y était pas plu et on avait surement trop bu. Le lendemain, à six heures du matin, après deux ou trois heures de sommeil, gueule de bois et fatigue phénoménale, je prenais la route, assise à côté de mon cousin. Prête pour rallier le Sud. J'ai passé un mois entier là bas. A vivre, respirer, penser de nouveau comme avant. J'y repense ce soir parce que çà a du être l'un des plus beaux voyages de toute ma vie. Beaucoup le disent et moi, je le pense aussi. Ce n'est pas la destination qui compte. Ni l'arrivée. Ce qui compte, ce sont les minutes qui constituent le voyage. Vivre les voyages. Vivre les heures qui séparent le départ de l'arrivée. Les heures suspendues où plus rien n'existe alentour que la route, les rails et les paysages. Les rencontres. Les blagues. Les galères. Les arrêts. Les moments de mélancolie tenace. Les instants uniques avalés par la vitesse.

Juste des heures passées en transit où on ne peut rien te demander. Où tu n'es lié à rien. Plus à ce que tu quittes. Pas encore à ce que tu rejoins. On discute de l'été, en ce moment. Je dis "Vous". Je n'arrive pas à m'inclure dedans. Je veux du fond de mes tripes tout ce que je voulais timidement l'année dernière. 

Extrait d'un Quotidien, le Dimanche 10 avril 2011 à 23:44.

Tu sais, Nana

J'ai repris la lecture de ce manga et j'ai réalisé que c'était de là que venait mon habitude de donner un Tu à mes articles. Comme si j'écrivais à une Nana quelque part Ailleurs. Mes parents projettent de partir à la mer dans deux semaines. Moi aussi, j'aimerais pouvoir partir. Mais je peux pas. 'Fin, si. Je réfléchis pour le deuxième week end de Mai. T'sais, la coupure que j'ai jamais réussi à faire depuis deux ans que j'en parle. Peut être ce week end là. Je sais pas si j'y arriverai. Mais j'y pense.

 
Mais, tu sais, Nana.. 

le Dimanche 10 avril 2011 à 18:22.

Et que je te dessine sur Paint, des dessins de maternelle pour les besoins d'un compte rendu. Que je te ris en plein visage tellement ce que tu dis peut être fantastique. Et que je te pleure dessus parce qu'Avril, c'est comme çà. Trop de fleurs tuent le maquillage ultra élaboré du matin. Et que je te dis de regarder en l'air tellement le ciel est bleu sans tache ni trainée blanches. Et que je te dis tout ce que je ne te dis pas.

En ce moment, c'est pas le Bonheur. Mais presque. C'est presque un bonheur. Parce qu'il est irréel, inconcevable et inconstant. Surement que je suis un peu avec Elle sur cette plage là bas, en Normandie. Surement aussi parce qu'il fait chaud, beau et que çà braille à tous les niveaux.

Non, y'a pas de raison pour expliquer le bonheur. Sinon, vaincre ses peurs, savoir qu'on le choix. Faire ses choix et avancer jusqu'à la prochaine galère.

Vous savez que mardi dans deux semaines, je vais renouer avec les dissections. Surement que parmi mes lecteurs, beaucoup me trouveront glauque et sadique. Dérangée de me réjouir comme une enfant devant un tour de manège, de savoir que Mardi dans deux semaines, je vais renouer avec la pratique. Vous savez, si j'ai fait médecine, j'avais surtout comme envie phénoménale et comme but premier de me propulser jusqu'en D1 pour réaliser la dissection d'un corps humain. Je suis en L3, je n'aurais qu'un rat. Non, pitié, ne venez pas m'incendier, me haïr ou que sais je encore. J'aime la dissection. Savoir comment est composé un corps, comment tout est relié ensemble. Voir de mes propres yeux la mécanique époustouflante qu'il y a derrière une poitrine qui se soulève, des jambes qui marchent. C'est la curiosité de voir en pratique tout ce qui est annoncé en théorie. Je vais travailler sur  le cerveau. Certes, çà ne sera pas bien gros. Certes, çà ne sera pas ultra évident. Mais une dissection vaut tout les discours théoriques. On devrait passer son temps à disséquer. Pour bien voir comment tout est fait. Après, certains n'aiment pas. 

Les choix de master se précisent. J'ai plusieurs pistes. Aucune entrave sinon financière.

Je suis en retard, il me reste un compte rendu à faire. 

Extrait d'un Quotidien, le Samedi 9 avril 2011 à 18:16.

Parce que j'ai passé trois après midi fantastiques.
Qui ont tout rattrapé.
Des heures passées à toute vitesse.
Des heures passées avec des gens géants.

On a réussi.

Maintenant, c'est fini.
 Respiration et bref soulagement.
Pour replonger à toute vitesse.

Mais goûter, fous rires et bonne entente.

Brève.
 

Extrait d'un Quotidien, le Vendredi 8 avril 2011 à 23:34.

Le pouvoir du Wifi, c'est d'avoir internet sur son balcon.
Je navigue à un niveau de stress tellement grand que tout déraille progressivement.
La respiration, je n'arrive pas à la reprendre. 
Les enfers s'enchainent.

Je vous le dis. Une vie passée à vivre comme çà, je pourrais jamais. 

Mais si tu pourras.

Non, je ne pourrais pas. 

Le corps humain s'adapte. Mais là, c'est pas mon corps qui s'adapte pas. C'est moi qui m'adapte pas aux douleurs engendrées. A l'angoisse permanente. A la barre dans le ventre. A cette colère monumentale.

Deux après midi que je passe en TP. Deux récréations et une binôme. Du soleil. Des sourires. Un manque de temps effarant mais des rencontres dans les couloirs et des appels téléphoniques par ci par là. Brefs mais là. 

Y'a des moustiques et je suis allongée de tout mon long sur ma terrasse. C'est ma première respiration de la journée. il est.. 20 heures 57, bien sur. Douze heures à aller vite, tout le temps. Sans relâche, sans pause. Avec des cris aussi. Et des larmes. Moi qui donne volontiers mon épaule pour éponger des pleurs, j'en ai provoqué aujourd'hui. Sans forcément crier, je lui ai juste expliquer la situation. Il y a des torts des deux côtés mais je ne pouvais pas laisser passer çà. Enfer sur enfer, je vous dis. Avec sinon, des rencontres et des mains tendues. 

Et encore, je prends trois minutes pour écrire ici et penser à autre chose avant d'enchainer avec un compte rendu de manipulation et un compte rendu d'expérience. Autant vous dire que j'en ai jusque là. Et que çà commence à bien faire. Mais.. non stop jusqu'au 15 mai, par là. Sauf si cas extrême genre hospitalisation pour surmenage. Why not?

Il faut toujours suivre son intuition.

Histoire de Moi, le Jeudi 7 avril 2011 à 21:04.

Il existe dans mon entourage, des gens qui ont manqué de respect à ma mère. Il existe dans mon entourage, une petite conne qui n'attend qu'une chose. La paire de claques qu'une attitude comme la sienne mérite pleinement. Ce soir, ma mère est rentrée du travail à minuit quatre. Parce que le travail en équipe implique de sacrés compromis. Aujourd'hui, je lui avais dit que je voulais son dossier à 19h30 au plus tard. Aujourd'hui, c'est à 20 heures qu'elle a daigné me dire qu'elle n'avait pas eu le temps d'avancer. Aujourd'hui, c'est à 20 heures que la colère m'a complètement noyée. Aujourd'hui, c'est à 20 heures que tout a commencé à craquer. Aujourd'hui, c'est à 21h30 qu'elle m'a fourni son fichier. Aujourd'hui c'est à MINUIT que ma mère est rentrée, putain! MINUIT!

A quoi croyait-elle cette petite conne avec ses messages?! Avec son retard?!

Les mots manquent tellement je suis soufflée par un tel manque de respect. J'ai dormi quatre heures la nuit dernière. Aussi peu que les dernières depuis une semaine. Je n'avais presque rien avalé depuis 9 heures du matin. J'ai eu quatre heures de manipulations en laboratoire l'après midi. Et cette petite CONNASSE me sort qu'elle n'a pas eu le temps d'avancer? Elle qui n'a rien eu à faire de tout son après midi?

J'étais prête à l'heure. Ma mère aurait du rentrer à 22h dans le pire des cas. Le pire. 

Minuit.

Je n'en peux plus. J'ai les limites atteintes. 

J'ai envie de partir. De partir super loin. Où les saloperies de ce genre, où l'hypocrisie et la médiocrité ne seraient plus rien. Rien face à une nature dévorante. Perdre toute la mocheté de l'humain. 

Je suis patiente. Très patiente. Je ne demande pas à être aimée de tous. MAis par contre, je demande à être évitée par les faux culs et les petits culs serrés. Et pourtant, non. Non, ces gens s'obligent à venir ne pas t'aimer sous ton nez en te faisant de grands sourires. Mais allez donc vous faire foutre.

Cet article est d'une mocheté sans nom, j'en suis consciente. Mais çà hurle tellement fort qu'il faut que j'évacue toute cette haine. Cette déception. Ce désespoir de ne rien voir arriver.

Cette envie toujours plus dévorante de fuir. Loin. A jamais.

Et j'avais des rimes. Je les ai oubliées.

Crise de nerf. Ventre détruit. Larmes. Gestes stupides. Angoisses.

Sortez moi de cet enfer creshendo.

Histoire de Moi, le Jeudi 7 avril 2011 à 0:45.

Toucher du bout des doigts des limites bien trop proches. 

Etat de Crise, le Mercredi 6 avril 2011 à 3:45.

Et je suis toujours là. Blasée devant cet écran. Devant cette maladie. Je lutte de toutes mes forces pour ne pas me laisser avaler par la haine d'être aussi. J'écoute sa play-list. Depuis que je l'ai découverte, je la garde dans mes oreilles. Parce que j'ai encore rien trouvé de plus apaisant. Aussi apaisant qu'elle est vive. Un Feu Follet. Je fais peur aux gens avec mes attitudes qui éclatent. Un feu d'artifices. Rends toi bien compte qu'il a dit Oui. çà coûte rien de dire Oui. C'est juste un sourire et une petite minute d'imagination dévorante. Entendre le roulis des vagues, la nuit, le jour. Je m'en fiche. Mais juste entendre ce bruit. Sentir le sable sous mes pieds. Savoir la mer à dix mètres. Ou moins. Une toute petite minute à imaginer tout çà. Assise sur ce chaise qui fait mal au dos, face à toute cette paperasse multicolore. J'ai écrit en rose, violet, turquoise et vert pomme toute cette maladie. Tu crois que je l'ai fait exprès ? Mais en tout cas, çà fait des feuilles remplies de couleurs. Surlignées, stabilotés. Le soupir de soulagement quand un coup de jaune vient repasser le rose. J'ai pas encore fini. Oh non. J'ai peur de ne pas arriver à me réveiller demain. Comme aujourd'hui. Comme aujourd'hui, pleurer au réveil toute cette haine que j'accumule contre moi. A ne pas savoir faire les choses en temps et en heure. Je m'en veux mordicus. Mais l'autre Moi essaie de faire tampon. Diversion. Elle déverse donc sa colère sur les Autres. Une simple déviation. Une toute petite minute, Être assise dans le sable encore chaud du soleil de la journée, dans ma robe verte, les pieds profondément enfoncés dans cette couche granuleuse. A écouter toute la nature qui respirer. Me retirer une infime minute du monde pour penser à cet instant. Invécu. Invivable. On dit bien souvent que la destination n'est pas le plus important. Que c'est le voyage qui vaut la peine. Je suis bien d'accord. Voilà pourquoi je réfléchis avec attention à comment je vais voyager. Qu'est ce que je vais faire pendant ces longues heures qui me séparent d'Elle. Parce que ce voyage sera unique. Solitaire. Et l'odeur d'iode viendra tout arrêter. 

Jamais plus le même. Jamais plus le premier.
 
Je compte les jours. Je compte la délivrance. Je compte l'espoir en petits galets. 
 
Vite, vite. Va-t-en. 

Eclats de Rêve, le Mercredi 6 avril 2011 à 0:59.

19h30. Le temps file bien trop vite. 

Eclats de Rêve, le Mardi 5 avril 2011 à 19:34.

Je suis fatiguée.
Alors je me laisse bercer.


Et préfère me taire plutôt que de répéter, dans un cocon différent,
ce qui ne se trame plus au fond.

Eclats de Rêve, le Mardi 5 avril 2011 à 15:05.

T'écrire une bille de mots. Une ronde de rêves. Un tricot de peurs. Un plaid patchworké de tout ce qu'on pourrait m'apporter. Je viens t'écrire, ici, à toi qui a donné au mot silence sa définition la plus cruelle. Les allergies au Printemps sont à l'opposé de mes envies viscérales de fuite. Je dois écrire un article en rimes, poèsie et rythme. Il faudrait que j'ai le temps pour çà. J'ai fait un rêve d'une douceur incroyable. J'ai réalisé que j'avais tout çà sur un compte. Trois chiffres qui m'offrent de possibles fuites. Je les avais oubliés ces chiffres. Perdu leur sens, leur réalité. Les possibles qu'ils me donnent. J'aimerais apprendre à jouer de la guitare. Une comme celle de ma Jumelle. Une Princesse Hors de Prix qui ne le serait pas forcément. Mais à défaut de pouvoir en écouter, j'aimerais être capable de gratter quelques notes bohèmes sur cet instrument. Une envie parce que tous autour, vous en avez, en jouez et aimez çà. çà serait une idée comme çà. Une envie que je te chuchote à toi qui a donné cette définition si cruelle au Silence. Je l'écoute me glisser des mots d'amour dans l'oreille. Des mots inconsistants. Silencieux. Cruels. Des mots qui s'essoufflent devant mon tympan. Je te sens te glisser autour de moi. Toi qui. Silence et impassibilité définis si bien. Mon dos tordu me brûle. Un peu. Seulement un peu. Je vais bien. Pleure, ris. Silence depuis des jours maintenant. Je ne parle plus. J'agresse. Je meurs à petit feu. J'aimerais que mon corps meurt avec moi. çà serait bien qu'on parte ensemble. Que jamais je n'ai ce regarde mort au fond des yeux. Ce regard mort qui a tend brisé cette Elle. Je suis à côté. Une vitre qui me sépare du reste. Les mots qui dévalent ma langue ne sont pas moi. Ils sont cette Autre rageuse que je n'arrive pas à contrôler. On est deux en moi. Le regret tenace et celle qui tient les rênes d'un corps et d'une voix agressive. On est deux. Alors je t'écoute dans le silence. Ton coeur qui bat, pas loin. Juste là. à côté, dans les draps. Le silence est d'or, qu'on dit. Moi, les mots explosent à l'intérieur. Je suis une oeuvre d'art intérieure. Je devrais acheter une toile immense. Un pot de peinture noire. Je devrais marquer un à un tous ces mots que j'écris. Creusant la chair tendre de mon abdomen. La douceur potelée de courbes en cascade. Je suis avec ce corps. Moi qui me rêve devant un photographe. Moi qui rêve devant ces femmes au corps banal et si familier. Si inconnu. Je sais que je pourrais être une de ces femmes. Qu'à force de travail, de douleur, de douceur, de soins, je pourrais être l'une de ces femmes sous l'oeil du photographe. Mais le temps. Où se trouve le temps. Je sais tout çà. Musique, peinture, photographie. L'Art entre dans ma vie. Par un peu partout. Mais je prendrais le temps. De trompetter. De crever en grande pompe tout cet œdème mortuaire. Je prends le temps d'arpenter les quais de ce fleuve rêveur. En pensées. En volonté. Les mots s'effilochent. Pour changer. 

Je n'écoute que sa voix. 

Histoire de Moi, le Mardi 5 avril 2011 à 11:53.

Le somnambulisme, çà peut être marrant. Surtout quand on s'habille en plein milieu de la nuit, apparemment, et qu'au réveil, on est étranglé par un tee shirt à moitié mis. çà peut aussi être un véritable enfer. Comme éteindre son réveil sans en avoir aucun souvenir. Se reveiller 35 minutes après le début de son premier cours et réaliser qu'on rate au même instant le bus qui pourrait l'emmener à l'heure pour le second. Y'a des jours comme çà où rien ne va dès le moment où on ouvre les yeux. Même le soleil. Même les 12 heures disponibles de travail qui m'attendent. Y'a des jours où la haine est à son apothéose et où l'envie est tellement forte qu'on ne sait pas comment la distraire et l'emmener voir ailleurs. J'ai pris ma décision. Faut que j'en parle avec lui, voir s'il peut m'apporter des pistes mais je crois que j'ai plié un premier choix. Minime. Mais vital.

Etat de Crise, le Mardi 5 avril 2011 à 9:42.

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Histoire de Moi, le Lundi 4 avril 2011 à 21:03.

Un mot unique qui se glisse de plus en plus fort dans ma tête.




Les
SALINS

Eclats de Rêve, le Lundi 4 avril 2011 à 18:46.

S'engager à prendre un sujet comme la maladie d'Alzheimer était une bonne idée au départ. Retracer toute la vie de ma grand mère, je n'y avais pas pensé. Et pourtant, ces chercheurs, une fois quittés leurs molécules, annoncent des comportements, des désagréments, des changements qu'elle a vécu. Il y a 13 ans de cela. Cela fait 13 ans que ma grand mère porte Alzheimer en elle. C'est pour elle, et pour tout ce qui a été détruit, que j'ai choisi de me pencher sur cette maladie. Pour essayer de comprendre. Les molécules sont neutres. La dimension humaine n'intervient pas. Seulement, le passage des molécules est terminé. J'entame le comportement. Et avec une précision redoutable, souvenirs et faits scientifiques viennent se superposer. Alzheimer, à n'en pas douter, est l'une des plus pénibles maladies qui puissent ramper sur cette Terre.

Ils annoncent que l'espérance de vie une fois la maladie déclarée est d'environ sept ans. Et que seulement 3% des malades dépassent 13 ans. Les années sont passées à toute vitesse. Cette putain de vie est sur le déclin. La Mort, belle salope, attend son heure. Elle attend le corps. Puisque, finalement, la mémoire, l'être et l'âme de cette femme époustouflante sont maintenus à l'état de fibrilles amassés dans son cerveau.

Elle a fêté son onzième anniversaire de vie arrêtée. Peut être que la mort sera un soulagement pour elle. Peut être. Elle pleure encore, vous savez. Mon grand père mange avec elle, matin, midi et soir. De temps en temps, il remonte de la cave où il travaille pour aller passer quelques minutes avec elle. Lui prendre la main, l'embrasser. Lui dire qu'elle est belle. Ils ont fêté leurs noces d'or il y a des années. Vont-ils passer les noces de diamant? 

Elle, elle est loin. Perdue ailleurs. Peut être que tout est noir. Qu'elle est seulement absente, arrêtée. Elle parle encore, un petit peu. Elle sourit. Elle tient des mains. Y'a que pour Jo' que çà tient encore. Son dernier rempart de mémoire. Nous tous, elle nous a oublié. On est gentil alors elle ne nous saute plus à la gorge. Il l'a gardée à la maiison. Mordicus, il a tenu bon face à tout le monde. Et tout le monde a fini par tenir avec lui. Le temps s'effiloche mais les gens s'accumulent dans les chambres, la cuisine et le salon. Il ne la lache que très peu. S'inquiète de tout. Quand elle n'est pas là, il est mort d'inquiétude. Mille ans à chaque année qu'il a pris à ses côtés une fois le diagnostic posé. A vivre la détérioration inéluctable. Il est vieux mon grand père. Lui qui était colosse, a perdu centimètres, force de voix et précision des yeux. Il regarde les gens de loin. Avec une innocence bien trop dure à regarder. On s'inquiète autour de lui. De s'il part avant elle. De s'il lui survivra. De comment on fera. On parle testament autour du rôti. On parle de tout çà parce que c'est pas encore une réalité. Mais que cette réalité vient de forcer ma porte avec ces statistiques de malheur.

J'ai encore du travail. 

Mais vous savez, Alzheimer. C'est aussi héréditaire, dans certains cas. Mutations génétiques.

Histoire de Moi, le Lundi 4 avril 2011 à 14:19.

J'ai lu un article sur les 13 qui nous attendent d'ici mardi soir. En une journée entière. Mais comme j'ai pas mal batifolé à droite à gauche, j'ai pas été ultra efficace. Mais vous savez quoi ? Je respire un peu plus grand. Juste un petit peu plus mais là, je respire. J'ai le ventre en bouillie par contre. Aussi dur qu'une plaquette de chocolat noire avant de passer au bain marie. L'exemple qui tue. Mon subconscient doit être en train de me dire que j'ai envie d'une fondue au chocolat avec des quartiers d'orange, de pomme et de bananes trempées de chocolat. omondieu! Ou alors, que j'ai envie d'un gâteau au chocolat comme seule ma soeur sait les faire. Omondieu bis!

Je dois dire que j'écoute la même musique depuis bien deux heures et que je n'arrive pas à fermer le pc à cause d'elle. Oui, moi, je suis trop honnête, je ne télécharge pas. Je dépense mes sous dans des CD directement chargés sur mon baladeur numérique. Oui, autant dire que les seize euros de moyenne ont une durée de vie archi courte. Surtout que j'ai pu de lecteur CD dans ma chambre. Bref. Donc, cette chanson me tient les oreilles en éveil. Et il y a aussi cette photo en dessous, là. Hésitez pas à cliquer sur le lien qui clignote. La demoiselle a pas fait que celle là. En plus, elle veut pas croire qu'elle est douée. Surtout, que personne lui dise! Elle continuera ses chefs d'oeuvre en toute inconscience et pour notre plus grand bonheur, ne prendra pas la grosse tête et ne jouera pas les orgueilleuses dominatrices comme d'autres ont pu l'être. Ouf. Donc voilà, oreilles et yeux me procurent une suite ininterrompue d'orgasmes absolument non sexuels. Rho, tout de suite!

J'ai les hormones en folie. Tellement folles que je pleure de joie parce que parfois, c'est vraiment trop. D'autres fois encore j'explose de rire sans pouvoir m'arrêter à cause d'un infime détail complètement inaperçu aux yeux des autres. Maintenant, "on me perd". Voilà, quand je commence à rire hystérique, ma soeur a le chic pour dire d'une manière laconique " çà y est, on l'a perdu ". çà fait souvent des repas très gais. Parce que le rire, c'est comme le sourire, çà se propage à toute vitesse.



Ah oui et puis, comment dire. Cette vidéo. Je ne peux pas vous expliquer. çà a commencé au fond d'une salle informatique.

Extrait d'un Quotidien, le Lundi 4 avril 2011 à 0:54.

http://perspective.univers.cowblog.fr/images/Bazar/P1060737.jpg© Amandine K.

C'est l'arbre dont je suis amoureuse
qu'elle met magnifiquement en lumière ici.

Eclats de Rêve, le Dimanche 3 avril 2011 à 23:29.

Le temps s'arrêterait que je ne dirais pas non. Je relis ses mots d'il y a un an. A voir la vérité qui n'était nulle part, je me suis tellement fourvoyée. Je suis tellement tombée amoureuse que maintenant, seuls des lambeaux de chairs pendent sur mes os. Ma tête réduite en bouillie, mes mensonges et ma vérité fausse m'ont réduite à  néant. Je me surprend à sourire maintenant que j'ai ouvert les yeux. Son homme est superbe. Son homme, çà va faire un an qu'elle a commencé avec Lui. Un an, t'imagines? Elle a tout pour être heureuse. Ma colère s'est émoussée comme un couteau sous le mauvais temps trop longtemps. La colère s'est enfuie. Reste le regret, l'amertume doucereuse d'un amour consummé et toujours droit. J'espère qu'il te fait rêver, ma. On ne peut rien dire de plus sinon de te souhaiter d'être heureuse. Pardonner les écarts d'une âme trop emportée, tempêtueuse et torturée. A me décrire, je me dirai orage. Déchainé, démoniaque. Tordu. Foudre, tempête, pluie, grêlons. Je serai çà. Un éclair de rage, de colère et de haine. Une foudre qui ferait trembler tous les fondements. Feraient pleurer les tout petits. Fascineraient les fins connaisseurs. J'aimerais être orage. orage qui lave le ciel, les trottoirs, les routes et les campagnes. Orage qui remet tout à zéro. la chaleur, le frais, l'humidité, la vie. Un orage. Juste l'espace d'un instant, devenir orage. Faire trembler les vitres, les coeurs et les corps. En laisser s'aimer dessous. En laisser rire et se libérer dessous. Taper là où c'est trop haut. Taper parce qu'il le faut bien. Et gronder, gronder, gronder. Déchirer le ciel en deux. Déverser toute la haine. Devenir gris plomb. Devenir noire. D'abord un éclat plus grand du soleil. D'abord cette odeur de béton armé. D'abord, ces nuages d'une beauté époustouflante. Gris violet, gris Majestueux. Gris qui tourne en noir. Ensuite, une goutte ou deux. Pluie qui ruisselle dans le cou, sur le nez, dans les yeux. Pluie en plein soleil. Avancée tranquillement. Et brutalement, tout déchainer. Tonnerre, foudre, éclair, grêlons. Continuer encore et encore. Reprendre son souffle de temps en temps et repartir à l'assaut encore plus longtemps. Tout laver. Vider la poussière, la fatigue, la chaleur abrutissante, la monotonie d'un soleil qui brûle. Tout laver et laisser sur la fin, une odeur de bitume mouillé, une nature luxuriante. Un nouveau vert, un nouveau sourire. Un nouvel intérêt au soleil. Un orage humain détruit pour ne rien reconstruire. Mais moi, j'aimerais. Je pense aux routes barrées. Aux écarts de conduite. Aux chemins de terre détournés. A ce silence qui m'enveloppera petit à petit jusqu'à n'être que ma réalité. J'écris pour ne rien dire. Surtout raconter n'importe quoi. Aujourd'hui, le temps est gris. La pluie rigole dans les rigoles. Lave les sols, accumule les pétales des fleurs. Je suis amoureuse d'un arbre. Un arbre immense et recouvert de pétales blancs. Suis restée en admiration plus de vingt minutes, assise à côté, à le regarder évoluer dans le vent et les éclats de soleil. Je raconte plus rien de constructif, contrairement à avant où ma vie était nette et claire. Réelle et bien vivante. Ma vie repart dans une phase de mort cellulaire, de mort mentale et de mort sociale. J'ai tellement envie de choses que je me casse les dents. J'ai envie. JE meurs d'envie de le rejoindre. Vivre ce qu'il vit. Je respire. Compte les jours. Je veux me donner de l'air et puis je finis par réaliser que je me coupe toutes les vivres petit à petit parce que j'accumule des choses pour un possible argent. Une possible occupation. Pour combler des mois de vide qui finiront par devenir si ennuyeux. De mi mai à Fin Aôut. Voilà mes battements. J'te raconte pas. J'essaie de trouver où çà me plait. Je me fatigue la tête sur des lettres qui doivent me ressembler. Je me ressemble dans la toute dernière. On verra bien. les choses se bousculent mais finalement, l'organisation pointe le bout de son nez. Pour certaines choses. Là, je lis de l'anglais depuis plus de quatre heures. Mon rendement est nul, je vais tellement lentement que je m'auto-frustre. Mais non, relativisons. J'écoute de la musique qui n'en est pas et des fois, je viens t'écrire. D'autres, je bondis de ma chaise et je m'entame la macarena pendant quelques minutes. D'autres encore où je fais le tour de l'appartement. Tout le monde travaille. C'est d'un studieux carrément déroutant. Pas grave. La maison est rarement calme. Les voisins doivent croire qu'on s'est entretué. Oui, hier, on se haïssait tellement fort que la porte d'entrée a claqué au point de fissurer le mur. Pas vrai. Seul le mur a tremblé au point de faire tomber un vase en cristal. Pas vrai. Le mur a tremblé, la porte a grondé sèchement et moi, j'ai pleuré lamentablement en attendant l'ascenseur. C'pas grave. La haine est vivifiante. Elle rappelle l'intérêt d'une vie Ailleurs. J't'écris en langue automatique. Je ne pense qu'à mes mots. Les actes sont dans ma tête, les mots sont là pour les changer.  C'est une recherche qui m'apaise. Poser un mot le plus vite possible, le plus étrange possible. Surement le plus juste possible, d'après ce qu'ils ont pu me dire. C'est toujours très étrange les compliments. Mes articles sont mon jardin secret ultime. Mon secret, mon écriture. Révélée à tout le monde mais cachée aux plus importants quand ils ne fouillent pas. Que sais-je? Des secrets, qu'est ce ? 

Je raconte n'importe quoi. Arrête moi, bon sang. Agrippe moi les poignets. Dis moi tout ce que tu dois me dire. Dis les moi, tes phalanges profondément enfoncés dans la tendresse de mes poignets. Dis les! Assume tout ce que tu ne dis pas. Pose des mots à quelques millimètres de ma bouche, à défaut d'y poser tes lèvres. Dis les! Prends ton courage par la main et lance toi. çà ne tombera pas dans l'orage. çà tombera dans la femme que je ne suis que trop rarement. çà tombera dans le creux chaleureux qui peut accueillir tous les secrets.

Il est 18h. Le sourire me manque. La parole me manque. J'écris ici ce qui ne se bouscule pas en moi. Je raconte des tas d'histoires. J'écris des tas d'histoires. J'en ai plein. Tellement à écrire. Tellement à raconter. Si tu savais. Peut être que je les mettrais ici. 

Je ne sais comment finir cet article. Un an maintenant. Le mot Gâchis ne lâche que très peu mon coeur, tu sais.

Histoire de Moi, le Dimanche 3 avril 2011 à 18:03.

Le mot s'affaisse. Le temps dévale la pente de la déchéance. Perdre les touches du clavier. Se balancer des mensonges dans la tête. Barrer, enfin, quelques éléments. En commencer d'autres. En gribouiller d'autres. Se languir. Se maudire. S'adorer. Se dire que finalement, j'y arriverais jamais. Se dire que j'ai tout faux. Se dire que je suis une horrible personne. S'empâfrer. Se trouver malade. Ne plus rien supporter. Enfin pleurer. Vider son sac dans des larmes amères sur le mur du couloir. Prendre un bus. Effacer un sourire. Faire les choses. S'organiser. Essayer de prendre une bouffée d'air d'ici, de là. Souffrir dans sa chair comme dans sa tête. Se trouver à des milliers de kilomètres. Penser à lui, m'imaginer ses yeux. Voir ce qu'il voit. Ressentir ce qu'il ressent. Partir. Partir en lui et respirer un peu mieux. Comme une main invisible. Un deuxième coeur qui battrait en lui. Des poumons plus grands pour avaler tout cet air iodé. ici, il fait gris. Même hier.  Le soleil a si peu tapé hier. Mal au coeur. Du gris souris, c'est beau que sur un chat aux yeux verts. Tartiner le ciel de bleu. Mourir étouffée. Penser aux photos. Essayer de lui en demander. Partir et savoir que çà sera sans lui. S'accrocher à ces putains d'espoirs trop durs, râpeux et coupants. Se bousiller les mains jusqu'au sang. Casser ses ongles un par un. Voir les cals se former. Oser ouvrir un livre. Prendre un stylo. Rire devant un téléphone. Trouve les gens qui sourient en lisant un texto, magnifiques. Des fous rires qui manquent. La solitude qui reprend place. Tout le cycle qui reprend. On s'est cassé la gueule. Mais j'essaie de m'infiltrer en toi. Pour respirer l'air d'Ailleurs. Où le mot gris, pollution et mocheté sont loin de la vérité. Jamais. ecrire Peut être un jour mais ne pas y croire. Trouver le silence et l'absence un peu long. Se raccrocher à la vie d'Ailleurs. Se dire que ce n'est pas si important que çà. S'effacer. Se poser plein de questions. Perdre son temps. Bloquer les commentaires. Les publications. Les vérités s'effritent. N'avoir le temps pour rien. Lire quelques minutes avant de dormir quand le cerveau est trop fatigué pour autre qu'imaginer une vie Ailleurs. La vie d'Ailleurs. Je la répète. Un jour peut être. Je commence à prendre une décision. Une toute petite. Filer le temps pendant qu'il me défit. Bloquer le stress. Etre malade de trop manger sans savoir vomir. Accumuler des lettres de motivation, des CV, des sourires et des questions. Essayer de penser que çà sera pas la même chose. çà sera la même chose. Haïr profondément sa mère. Se savoir pénible, affreuse et insupportable. Ne pas savoir où fuir. Ne pas savoir où arrêter de faire mal au monde qui l'entoure. Plier sous le poids des reproches mensongères et fausses. Plier sous le coup de cris, d'insultes et de morceaux violents de vie. Raconter n'importe quoi. Se savoir ennuyeuse. Perdre sa vie, son rôle et sa fonction. Pourquoi ne pas pouvoir mourir? Les accidents graves de voyageurs me permettent de finir mes livres. Ces Accidents étaient des gens. Vivants, heureux, devenus vides de sens et de vie. Mortellement atteints, ont rejoint la Mort. Trouver pathétique et horrible de réduire l'Être humain découpé par un train à un Accident Grave de Voyageur et un temps de répit pour continuer à lire.  Horrible, n'est ce pas? Qui a de l'empathie pour ces âmes découpées? Tous sont là à crier leur rage, leur colère et leur désespoir de ne pas rentrer chez eux à l'heure. Parce qu'un Accident Grave de Voyageur bloque les trains entre telle gare et telle gare. Se dire que le corps se trouve là bas. Donner une réalité atroce à un texte abstrait sur fond jaune, le soir en rentrant. Les écouter pester. Ne pas savoir où est la vérité. Continuer à lire en se disant que çà y est, cet Accident est débarrassé de la vie qui lui faisait si mal. Et, croyant au Paradis, je l'imagine là Haut et lui dit A bientôt. Tout en lisant mon livre, en ne disant rien. En écoutant sans écouter. Ecoeurée. Toujours dire le contraire de ce que je pense. Ma spécialité. Je me suis attirée de nombreux regards, commentaires et réfléxions méprisantes à ne pas savoir communiquer avec les Autres. C'est fichtrement désopilant. Rire de tout, de rien. Se taire tellement l'envie de hurler prend les tripes, mon coeur, mon ventre et mon âme. Me concentrer sur mes urgences, oublier le reste. Ecouter de la musique électronique sans profondeur pour travailler. Aimer. Se savoir foutue et foncer tête baissée vers. Accident Grave de Voyageur supplémentaire. Le conducteur est à plaindre.

Etat de Crise, le Dimanche 3 avril 2011 à 13:13.

Quand je le sais loin et heureux, tout s'évapore. Le manque, le doute, la jalousie, la psychose. Tout çà, çà explose en milliers de petits fragments et çà ne me griffe plus l'intérieur des boyaux. J'suis heureuse avec Lui. çà change. çà change tellement.

Quand je le sais heureux.

Eclats de Rêve, le Samedi 2 avril 2011 à 1:21.

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