Perspective.Univers

Ebauche

Inspiré d'une histoire vraie... lol

Se faire sa soirée. Sortir du film et réaliser qu'il n'est pas encore minuit. Que demain, les cours ne commencent qu'à Quatorze heures. Que l'hypocrisie me fatigue tellement que j'en suis franche. Un peu cassante. Mais là. Brièvement. Le temps de quelques phrases, de quelques fous rires. De quelques confidences complices. Allez, viens. On s'en fout. Viens que je te raconte et que tu me racontes et qu'on s'en foute. Parce que c'est le propre de la fac. J'arrive au bout de deux ans. Et cette deuxième année a explosé. L'avantage de ne connaitre personne. Rencontrer des univers qui se téléscopent. Je viens d'entendre Paulhin rentrer. La chaine de son scooter tinte toujours d'une manière particulière. J'ai pris un coup de soleil sur le nez. Une légère rougeur. Une sorte de petit mensonge. T'sais, ce film, c'est une histoire d'amour. Pour changer. Mais ces jeunes sont plus jeunes et plus vivants que moi. Ils me font sourire. Je ne serai jamais comme eux. Mais eux ne seront jamais comme moi non plus. Et çà, c'est très important. Le plus important, finalement. Je sais pas trop où je vais. Je me dis qu'au final, je serais épanouie dans le rôle de sage femme. Il faut bien prendre ses responsabilités un jour. Et travailler avec des futures mamans, je ne vois pas trop quel métier pourrait être plus beau. A mon humble avis. Mais ce rêve arrive un peu trop tard. Cette perspective de carrière. çà aurait pu être une belle vie. Mais j'ai claqué la porte il y a deux ans. Et je crois qu'on ne peut pas faire demi tour. Donc voilà. J'y ai pensé. J'y pense depuis que l'envie d'un bébé me mange toute entière. Si je ne peux pas en avoir, j'aurais aimé en mettre au monde. Cotoyer ses femmes. Et vous savez, ici, j'écris finalement pour moi. Que çà vous plaise ou pas, je peux rien y faire. Cette écriture est un moyen de retirer de la pression. De vider des morceaux. Je prends ce qu'on m'offre. Je donne tant que je peux malgré les refus et les distances. C'est comme çà. Tout çà ne vaut pas rien. Tout çà fait que les jours sont plus beaux, moins longs. Plus riches. Plus doux. Voilà, plus doux. Je ne saurais pas vous expliquer. çà dure les minutes ou les heures que çà dure et l'enveloppe se referme. Mais là, j'ai réalisé qu'on était un peu tous au même point. Tous inquiets, dépités pour l'avenir qui s'annonce. Dépités. Je me vois pas travailler toute ma vie dans un labo. Je me vois dans un métier vivant qui interagit avec les Autres. Parce que la solitude doit être comblée. C'est programmé, çà. L'homme est fait pour vivre en communauté. Alors, si solitude d'un côté, il faudra compenser avec des phrases éphémères et des relations de quelques jours. Des relations plus longues? Je batifole dans mes pensées. Le temps semble s'arrêter. Se décaler. J'ai du mal à me situer clairement. C'est bizarre de rentrer deux jours de suite à 20 heures. Et de ne pas avoir vu passer les journées. Parce qu'on a rigolé, partagé, évolué, galéré, déliré. Parce qu'il faut briser la première glace. Et parce que, finalement, tout le monde se tire dans les pattes. Quand je vois çà, je me dis que c'est déprimant. On ne grandit pas. Jamais. Même adulte, on a une mentalité de Petit Primaire. Or, vous voulez que je vous dise, notre cerveau, lorsque l'on meurt est aussi plastique et modulable que le cerveau d'un embryon de souris. Vous imaginez. Tous les animaux naissent et leur cerveau est figé. Ils ont des comportement stéréotypés. Qui ne bougent pas entre individus d'une même espèce. Et nous, Êtres Humains, nous avons un cerveau en constante évolution. Tout le temps. On ne fait rien comme les animaux. Sauf. Certains éléments. Mais sinon, nous sommes uniques. Chacun. C'est en apprenant à apprendre le cerveau que je m'éclate le plus. La physiologie aussi. L'immunologie. On touche les limites de ce qui est connu. Et çà fait du bien de se dire qu'on aura encore des milliers de trucs à pouvoir chercher. Que les inconnues se comptent en milliers. Tout n'est pas gris. Calculé. Connu. Et non. On pourra apposer notre pierre à l'édifice, nous aussi. Si on le souhaite. J'ai oublié ce que je voulais rajouter. Depuis tout à l'heure, des phrases me viennent et je ne tape pas assez vite. Saez avec Montée là haut. Il y a plus gai. Mais je la trouve tellement belle. Tellement douce. Tellement libérée. Ah voilà, j'ai revu A. Elle a une copine qui met trois centimètres de fond de teint sur son visage. C'est.. pas très joli. Très plastique. On a fixé rendez vous, carrément, pour déjeuner ensemble. Il fait un temps superbe. Le bout de mon nez en est témoin. Je conjugue à un sans y croire. Je fais tout pour moi. C'est terrible comme hier, j'étais belle. Même moi, je me suis vue et je me suis pas reconnue. Je n'en revenais pas de me trouver aussi belle. Il n'y avait rien. Rien de neuf, rien de vieux. Il n'y avait que moi et le sport qui reprend progressivement. Les douleurs qui font souffrir pour de faux. Et les habits que t'enfilent parce que tu les aimes et qu'ils sont Toi. Hier, j'étais belle. A mes yeux, jusqu'au plus profond de mes chairs. Et je m'en foutais de tout ce qu'ils pouvaient penser. J'en pouvais plus de les entendre pour de faux dans ma tête. Je me sentais belle. Belle juste pour moi. Belle avec les instants que j'avais oublié. Belle. Juste belle. Un jour, un regard, un reflet. Voilà. Le temps d'une petite seconde, un clin d'oeil au miroir et cette envie de pleurer idiote et incontrôlable. Je me sentais belle, vous comprenez? Moi. Moi, je me trouvais belle. Nue, habillée, cheveux attachés, détachés. Je l'étais. C'est çà la bonheur, ma Jumelle. çà dure le temps d'un éclat de rêve, comme tu as si bien dit et puis çà s'évapore. Pouf. Pour revenir plus tard. Sous une autre forme. Je suis à fleur de peau. Le rire s'étrangle vite en crise de larmes irraisonnée. Les hormones qui explosent. Mon centre de régulation de l'humeur est complètement choqué. Mais c'pas grave, c'est bientôt fini. 

Histoire de Moi, le Mercredi 23 mars 2011 à 0:27.

Y'a des gens qui ont de la chance. Des rêves où la main qu'ils veulent tenir existe. Oui, des gens ont de la chance. De pouvoir construire à deux et sans craindre une fin quelconque. Ils construisent, ils attendent, ils avancent. Ils sont deux. C'est plus facile de se décider quand on est deux. On parle et l'autre qu'on ne contrôle pas, décide. Avec ou sans On. Nous qui se construit. Qui s'établit. On croit dur comme fer au début. On occulte le mot Fin. On y croit à toute cette éternité. On y croit seulement quand on a confiance en l'Avenir. Confiance. J'ai lu ses mots. J'aurais pas du et la vérité m'est apparue brute. Seule, tu peux faire beaucoup. Mais en soi, qu'est ce que c'est à côté de faire çà à deux? Avec la personne qu'on aime par dessus tout. Quand je lis les textes d'amoureux, je suis toujours terriblement envieuse. Terriblement malheureuse. Terriblement vide. L'impression impressionnante de sentir que l'un est vraiment tout pour l'autre. Qu'il, elle, l'aime plus que tout au monde. C'est une grande inconnue, çà. Essayer de le ressentir, l'assumer. L'assumer assez pour l'écrire. L'assumer assez pour le dire. 

Je t'aime. 

C'est un monde tellement à part. Tellement loin d'une routine grisâtre, sans goût, envie ou raison de se lever. Ou de se coucher. Les jours s'accumulent et la solitude est toujours là. Je les vois toutes amoureuses. Et moi, moi, moi je suis là et je me fais chier. Je les écoute raconter leurs histoires. Avant, avec mon détachement, je pouvais aider. Maintenant, ils sont trop grands, trop inconnus pour que je puisse dire quoique ce soit. Je suis conne et je les écoute. Sourire, câlin ou mouchoir quand c'est trop. Quelques fois, une parole. Un mot doux. Je suis pas jalouse d'elles. Je réalise seulement que c'est dur d'être amoureux. Que c'est dur. Que tout est dur. Et çà, clairement, çà me fait chier.

Je t'aime.

J'ai pas envie de continuer comme çà. A raconter des conneries, du vide et du Néant. çà va plutôt bien en ce moment. Seulement, je crève. Mon coeur bat mal parfois. J'ai un spasme. Tout s'arrête un dixième de seconde. C'est comme si j'étais avalée de l'intérieur. çà s'arrête. Tout s'arrête. Et j'ai peur jusqu'à ce que çà redémarre. Jusqu'à ce que çà ne redémarre pas. Un jour peut être. La gynéco m'a dit que j'avais des analyses de sang parfaites. T'imagines ? Le seul truc parfait dans ma vie, ce sont mes analyses médicales. Pourtant, j'ai mal au ventre. Et j'ai le coeur qui boite. Que dire ? Ah, je lui ai dit que je voulais faire le vaccin du col de l'utérus aussi. J'ai tellement peur d'être stérile, de ne jamais pouvoir avoir d'enfants. Alors je suis prête, j'ai envie. Sans qu'on m'en ait parlé ou quoi. Juste parce que j'ai cette peur idiote. Associée à cette solitude terrifiante. 

Les injections s'étalent sur six mois, tu sais.
Je sais. Mais ce n'est pas grave. Vingt et un ans et je suis là devant vous, vierge de tout sauf de ma main. Alors six moins comparés à des années, çà fait pas le poids. J'ai tenu vingt et un ans. Je pourrais tenir six mois encore. Et l'année d'après. Et les dix ans ensuite.
Oh mais tu sais, çà peut arriver d'un coup, hein.
Oui, mais pas avec moi. Pas avec moi. Cherchez pas, y'a aucun espoir, aucune possibilité, aucun doute. Dans ma vie, il n'y a rien. Rien du tout. Alors allons y pour les six mois.


Histoire de Moi, le Vendredi 18 mars 2011 à 17:29.

J'te racontais des tas d'histoires, des tas de vies, des tas de choses qui n'étaient pas rien, qui n'étaient pas loin d'être tout pour moi. Et voilà que mes valises, je les remplis seule. Que la route, je la prends seule. Que tout çà, je le fais seule. Je me parle. Je me raconte tout ce que je te racontais et je réalise tranquillement, doucement, combien la vie sans toi était douce. Sera douce. Tu as bien lancé les dés. Le minuteur. Sombre explosion. Sombre renaissance. Nous sommes deux Phoenix. On explosera au ras du sol, on mourra et on renaîtra de nos cendres. Hop là. Presque comme si de rien n'était. Un nouveau plumage sur la plaie béante qui traverse mon corps de part en part. Toi, tu t'en iras. Plus éblouissant que jamais, plus malade que jamais, tu fileras comme le vent, vers de nouveaux horizons et de nouveaux buts. Loin des chaînes que je formais autour de ton corps. Elle aime pas les fins. Elle préfèrerait que les débuts soient éternels. Mais tout s'essouffle.

Je ne suis plus amoureux de toi.
Les découvertes du début ont disparu.

Alors, seule en agitant la main, vaut mieux qu'à deux malheureux ?

Je crois que oui. 

Va-t-en.

Histoire de Moi, le Lundi 14 mars 2011 à 9:30.

Deux jours qui sont passés en un minuscule clin d'oeil. Ré-entamer la semaine crevée. Oublier de répondre à des messages. Oublier des cours. Oublier des tâches. Le temps de rien. L'envie de tout. Plaquer. Changer de point de vue, réorienter la longue vue. Prendre celle deux rangs plus loin. Incliner. Même toit, même soleil. Vue différente. Détails différentes. J'écoute des sons. Je note dans ma tête tous les trucs que j'aimerais faire. J'ai 21 ans. A force de dire que j'ai peur, je réalise à quel point je suis ridicule. Mais pas ridicule dans le sens méchant. Juste ridicule. S'étaler du vernis fushia à paillettes sur les ongles. Aimer ses mains.
Changer d'angle.
De tir.

Une infime seconde, respirer librement. Arrêter une infime seconde cette course sans air. J'ai oublié d'acheter mon CD. Manque d'argent pour la piscine, le cinéma, les sorties et les sandwichs au bord de l'eau, seule avec le monde qui s'arrête le temps d'un banc.

Rêver de nager nue, au coucher du soleil, quelque part. Loin. Seule. Perdue. Libérée. Libre. Terminus. Oh mon dieu, oui, je rêve de cet instant. De ce moment. Ce moment vécu, je pourrais mourir.

Je me suis arrachée la pulpe des doigts de la main gauche ce matin. Le sang a fait des tout petits soleils sur le sol blanc. J'ai un tactile un peu différent. Dérangeant. Non, pas volontairement. Ma brosse cassée m'a griffée jusqu'au sang. J'ai longtemps regardé mes doigts déchiquetés. Dans l'impossibilité de comprendre comment mes doigts pouvaient être aussi friables. On aurait dit des épluchures. Des doigts qui s'épluchent. Je me suis pensée friable. Vulnérable devant le moindre raclement.

Des rêves. Des rêves partout qui explosent en milliers de soleils. S'y accrocher. Oser porter tout son poids dessus. Pas encore capable. Pas encore rassurée. Mais dire combien on a peur fait réaliser le ridicule de la situation. Les combats ne concernent que moi. Il n'y a que moi à mettre dans l'arène. En face. Personne à entrainer dans cette galère. Certains s'y mettent avec moi alors que je n'en ai pas envie. Complètement pas envie. Qu'ils restent dans les gradins. Ou m'attendent à la sortie. Tout mais pas dans le sable rouge séché. Je suis seule face à mes démons. Complètement seule. Et certains s'accrochent à ma main, ma cuisse ou ma hanche. Rajoute un poids. Me font trainer la patte devant cette terreur qui se dresse toute entière, armée jusqu'aux dents.

La culpabilité n'aidera jamais personne à avancer. Elle est ce poids sur ma hanche, autour de ma cuisse ou dans ma main. Placer de trop gros espoirs me fait invariablement plier, casser, mordre la poussière. Un bambou. Je suis une tige de Bambou. Je ne casse pas vraiment. Je ploie jusqu'aux limites les plus extrêmes de mon élasticité cellulaire.

Voilà pourquoi je veux partir. Fuir tous ces espoirs que je dois décevoir. Je préfère avancer à mon rythme et faire les choses quand on ne m'y attend pas. Seule, libre de mes organisations, je fais. Sauf quand la peur me paralyse. Là, avec ou sans personne, je me noie. Seule variable : la vitesse.

Un poids sur la hanche, la cuisse ou la main est non négligeable dans une eau vivante.
 

Histoire de Moi, le Dimanche 13 mars 2011 à 23:45.

Je rêve de tornades. Ces phénomènes m'ont toujours proprement fascinée, tout comme les Aurores Boréales. Mais je ne rêve pas d'Aurores. Seulement de tornades. Je sais que j'en ai déjà rêvé. Pour la simple et bonne raison que ce sont des rêves qui ne se sont jamais effacés. Comme d'autres. Dans le dernier, la tornade était monstrueuse. Alors qu'avant, je me réveillais toujours avant que la tornade n'arrive sur notre immeuble, là, j'ai continué à rêver encore et encore. C'était une énorme tornade. Noire foncée qui se déplaçait à toute vitesse jusqu'à arriver juste devant la fenêtre de ma chambre. J'étais avec ma soeur et mon frère. J'étais figée. La peur me mangeait toute entière et je ne pouvais plus bouger aucun muscle. D'habitude je me réveillais là. Quand elle faisait comme une pause avant de tout démolir. Là, j'ai continué. Mon frère et ma soeur ont fui hors de ma chambre. Fuite vaine. Je me suis enroulée sur mon lit et la tornade est entrée. Devenue toute fluette, elle s'est dirigée vers les deux autres d'abord. Est passée dans ma chambre sans faire aucun dégât. Est sortie dans le couloir. Toujours en vie ? A l'instant même où j'ai pris une bouffée d'air plus grande, elle est revenue. Droit sur moi. Et j'ai eu mal. J'ai eu tellement mal si vous saviez. Aucune idée de si c'était physique, réel ou imaginaire mais la douleur m'a complètement noyée. J'avais mal partout. Comme si chaque os, chaque organe, chaque cellule allait exploser. Elle était sur moi et j'avais mal.
Changement de décor, je suis dans la salle de bains. Elle est toujours là. J'entends des hurlements et la porte qui s'ouvre en grand sur cette masse noire. Je savais quelle douleur çà donnait alors là, je l'ai ressenti en sourdine.
Changement de décor, je suis dans un jardin en cuvette. Une sorte de fête se déroule avec des gens que je connais. Pas, peu. Dans les rêves, tout est toujours plus facile. Et le ciel est noir. Noir d'orage. Hurlements. Trois, quatre, cinq, dix énormes tornades se dirigent droit vers nous, au fond du panorama. Elles sont arrivées et ont tout dévasté. J'étais au milieu, intacte.

Des tornades. 

Histoire de Moi, le Jeudi 10 mars 2011 à 20:48.

Ecouter quoi. Ecouter qui.
Raconter quoi. Raconter qui.

Quand je vois un Amoureux, je vois des gestes, des mots, des actes. Je me vois pas poser mes lèvres sur les siennes. C'est étrange. çà me fait peur. çà me dégoute un peu. Peut être parce que j'ai pas un bon souvenir. Même un souvenir assez horrible. Ecrire un poème. Prends un thème. Tiens l'amour. Prends ce thème, écoute la musique et laisse toi porter et écris. Ecrire sur l'amour. Des mois, des années que j'en ai plus écrit une ligne. Ou peut être que non, j'en parle tous les jours. Peut être. Où sont les limites de l'Amour, finalement ? Où se placent les phrases " tu parles d'Amour, Aurélie " dans les paragraphes et les mots ? Pas envie. Ecrire un poème, c'est le genre d'actes que je regarde être fait. Pas que je fais. 

Les jugements, les cases, les avis tout cuits. Tout cet ensemble terrifiant de définitif et de déterminisme me fait froid dans le dos. Qui appartient à une case seulement ? Personne. Les gens lisses n'existent pas. Des aspérités, il y en a partout. Partout. Chaque centimètre de peau. Chaque grain de peau. Les cases les plus basses, je me suis mise. Selon ces mots, je suis une ratée. Je m'enchaine dans la défaite et la loose. Défaitiste et looseuse. Rajoute une pincée d'impression Minable et une cuillère de pathétisme et tu auras le portrait que je dresse au monde. Parce que je parle trop. Je parle bien trop. Je ne fais rien. Je n'agis pas. Je me contente de suivre en chouinant que j'arrive à rien et que tout va trop vite. Suffit de courir pour attraper son train. Son bus. Son métro. Suffit de courir. Pas de parler et de perdre ton souffle à essayer de l'appeler pour le retenir. Non. Il part. Toujours. 

Ce genre de mots tranchants, je les ai agraphés sur moi, d'abord. Fièrement désespérée, j'ai posé mes défauts énormes en énormes qualités fantaisie. Foutaises. Maintenant, ils sont agraphés devant moi. Devant. Devant et chaque morceau me tisonne les tripes.

Ratée. Minable. Perdante.
 
Surlignés. Gribouillés. Entourés. Saccagés.
 
Mis au propre. 
 

Apprenez moi à vivre, Mots Horribles.

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Parce que je suis Ailleurs.
Parce que la Vérité n'est pas en eux.
Parce que.
Bordel de merde.


Il a joué du piano tout l'après midi.
J'avais mal à la tête.
Il m'a bercé.
Tout, tout doucement.
 

Histoire de Moi, le Lundi 7 mars 2011 à 23:43.

Je plane à dix mille. La musique me tient, tout, tout, tout en haut. J'ai pas de vie à raconter. Une pensée qui s'angoisse pour 2012. Vrai, pas vrai ? Il resterait un an et demi pour commencer à vivre. On peut prendre une fin pour crayonner un début, vous trouvez pas ? Les musiques, les mots, les mouvements. Tout cela glisse. Glisse profondément, doucement, tranquillement. Accrochée à la défaite et à la loose. Dieu que je n'ai pas apprécié ces mots. Les avaler, une fois qu'ils ont cassé les dents. Comme deux pelotes d'épingles. Défaite. Loose. Les mots sont là sans rire. Mais valent-ils vraiment quelque chose au milieu d'actes ? je ne pense pas. Ecrire ici pour entretenir le jardin. Biner, piocher, replanter, analyser la couleur des fruits. J'ai envie d'aller la voir. C'est pas très normal mais son retour parmi nous a.. transfiguré notre dimanche. Elle n'était plus. Et pourtant, la revoilà. Parfaite. Magnifique. Egale à elle même et pourtant changée. La jalousie casse bien des sourires. Elle a cassé le mien. Elle a sauté à pieds joints dessus. Chaque mot. Sourire. Eclat dans l'oeil. L'ensemble a sauté à pieds joints sur lui. Casser les angles, casser la courbure, casser les boucles. Les vagues. Les creux. J'écoute cet homme et je ne pense à rien qu'à la maison de mes rêves. Je ne pense à rien d'autre qu'à la vie dans mon rêve. Quand la nuit arrive, les rêves viennent. Mes rêves Paupières Closes sont tellement .. décalés. Rien n'est lié mais tout concorde parfaitement. Mon prof d'enzymo, des boites metalliques de gâteaux en tout genre, des haines, des cris qui tirent du sommeil. D'énormes sanglots qui déchirent la poitrine. Comme quand tu es dans ton rêve et que tu cherches désespéremment à voir. Tes yeux, dans le rêve, sont ouverts et pourtant, pourtant, ton corps bien réel refuse à les ouvrir. çà crée un dédoublement désagréable. Comme les sanglots. Les sanglots du rêve qui ne traversent pas jusqu'au réel. J'aurais crié sinon. Mais non. L'oreiller était sec. J'avais mal à la poitrine. Trop forcée à pleurer pour de bon. Libérer la tension. Mes rêves Paupières Ouvertes sont ordonnés. Fous. Fragiles. Les rêves d'Amoureux font un mal terrible. Mais sont Paupières Closes. Rien ne passe. Sinon des brides. Et je ne peux plus vous écouter, vous savez. Vous savez pas tout et vous ne croyez pas. Et vous binez trop profondément en moi. Des raclures dans le coeur, des coups de pelle trop brutaux. Des hémorragies internes qui cicatrisent pas. Se construire à Une. C'est d'une tristesse. Mais aussi d'une réalité. La mienne, faut croire. Sol-i-tude.

Commencer à une fin.
Rêve Paupières Closes.

[ .Défaite. ]
[ .Loose. ]



But don't forget to breathe

Et tu sais ce que je retiens ? Je retiens.. Je retiens les doigts de cette petite main, de cette petite fille. Que j'ai serré dans ma main, pour l'aider à descendre. Elle m'a regardé avec un si beau sourire, en murmurant un merci. J'ai pas eu peur. Je me souvenais de la fragilité de sa petite main. La confiance aveugle qu'elle m'avait donnée en serrant ma main en retour. Elle a sauté la marche et je l'ai rendue à sa maman. Une brève seconde où sa petite main a serré la mienne. Je me suis rappelée le corps de mon petit frère quand je le portais, quand il était plus petit. Les bébés ont un corps si étrange. Si léger. Si calme. Si.. Rassurant. Voilà, rassurant.

Histoire de Moi, le Lundi 7 mars 2011 à 1:34.

J'ai écrit des pages. Plein de pages. Des cahiers, des blogs, des feuilles. J'ai agraphé, envoyé, refermé, posté des tas de mots assemblés en phrases censées donner sens à mes élucubrations mentales. J'ai écrit et tout a dégueulé entre mes doigts sous la forme d'une énorme boite qui tombe de l'étagère. Alors, je déchire. Je déchire chaque page après avoir saisi quelques mots qui me tordent les tripes. Le passé est horrible. Tout s'était progressivement effacé et les mots explosent ce mur d'oublis. Alors je déchire, je jette, j'envoie çà pourrir en terre. J'envoie çà au recyclage. Récupérer de nouvelles feuilles blanches où écrire le Présent. 

Faudrait que je vous raconte tout ce qui va. Mais ici, j'y arrive pas. Je vis et je me tais progressivement. Je m'efface. Mes contours se floutent. Je vis, j'accumule. J'essaie pour moi et seulement pour moi. Je découpe autour de mon corps. Je taille à la serpe une fille.

Et vous voulez que je vous dise ? Habillée dans des fringues qui me ressemblent enfin, les têtes se retournent et les sourires s'accumulent. J'aimerais avoir le temps de tout faire. De pouvoir tout bloquer au loin. Tu vois, tout bloquer. Vous dire combien je tiens à vous et fermer la porte. Sans la promesse que vous serez toujours derrière quand je la rouvrirai. Mais essayer de reprendre pied. Retrouver la fille que je suis à travers les Mois. Celle qu'était belle et belle. T'sais, celle qui n'avait plus aucune pression. Qui était Elle. Libre et libérée.

Recherche en cours...

Histoire de Moi, le Samedi 26 février 2011 à 18:45.

Et puis sinon, quoi d'autre ?

L'espace d'un instant, j'ai oublié à qui je parlais. Et la vérité, la réalité m'est revenue en pleine face. Et sinon, quoi d'autre ? Il était faible, il était pas vraiment méchant. Il était juste là. Et il était là. Pour me rappeler un peu où je suis, où je marche. Où.. Les choses n'ont pas grand sens. Peut être qu'en fait, je deviens folle. J'ai largué les amarres et je m'étouffe dans ma propre perdition. Tout est fade, tout est gris, tout est noir. Tout est " Et sinon, quoi d'autre ? ". Pardon de t'avoir parlé avec ma voix et mes tripes. Tu n'étais pas la bonne personne. Tu es gentille, douce, tranquille. Ouverte. Mais tu n'es pas la bonne personne. J'ai tendance à lancer les vérités en ce moment. Je lâche complètement prise. Je pense, je dis. Je raconte des histoires vraies que les Gens ne racontent pas. Qu'Ils gardent enfouies. Moi, je n'y arrive plus. Moi, je vous dis, peut être que j'ai vraiment un problème neurologique qui se met en place. Tout se dérègle progressivement. Mon corps, mon esprit. çà se détériore. Moi, je ne comprends plus grand chose. Je n'y arrive plus. çà ne rentre tout bonnement plus. Je fais une overdose, peut être. Ou alors, une faille psychique fait enfin surface et expliquerait tout. Je me cherche une cause à tout çà. C'est humain. De chercher une cause à une sensation nouvelle. Désagréable. Désagrégeante. Une cause à cette lassitude infinie. A cet envie folle de tout arrêter; De dire Stop. De compter ses sous, de prendre des affaires et de partir. Je sais pas faire. Mais au fond de moi, je suis ce gars d'Into The Wild. Me manque les tripes, l'esprit de construction.

Dans Into The Wild, il y a ce moment où il vient avec son canoë pour descendre une rivière. Le gars du comptoir, au téléphone avec sa femme, plan plan et englué, s'avance, un peu méprisant et ennuyé d'être coupé, pour lui annoncer qu'il doit s'inscrire sur une liste d'attente pour descendre ces chutes. Qu'il va lui falloir attendre deux ans. Et vous voyez, cette scène. Cette scène, elle résume toute la société. Toute la vision que j'ai de la société. Et moi, je suis Lui. Je suis Lui et je dis " mais.. il n'y a personne sur ces chutes en ce moment ! '". Je suis Lui et je suis cet étonnement brut. Cette incompréhension qui dépasse tout entendement. Voilà, çà fait des mois que cette scène est là. Que je veux mettre des mots sur cette scène. Et je le fais maintenant. Parce que c'est le moment.

Je lâche complètement prise. Personne ne peut surement comprendre entièrement tout ce qui se disloque en moi. Qui le pourrait ? Moi même, je n'y arrive pas. Peut être que certains le ressentent aussi. Mais moi, là, j'arrive au bout. Je le sais. Je le sens. Je ne parle pas de Mort. Je parle plutôt de Vie. Un peu comme lui et son mois d'Octobre, vous voyez.  Il faut quelque chose. Parce que Ceci me rend doucement folle. Je n'y fais plus face. Je ne l'avale plus. Ne l'absorbe plus.

Il y a surement des jours comme çà où la fatigue fait que çà explose comme un feu d'artifice. Que des morceaux se détachent et tombent. Et d'autres où c'est juste la réalité qui fait tout exploser. Je n'ai pas les mots qu'il faut. Je suis trop proche. Trop ignorante. Trop fatiguée. Trop décalée. Je n'ai plus les mots. Les attitudes. Je n'ai plus rien. Je suis perçue à contre temps par tous les gens qui me cotoient. Ils cotoient une fille qui n'est pas moi. Mais je n'y arrive plus. Les mots sortent. Pas comme il faut. Ils sont mal pris. Ils sont mal pris parce que les Gens sont conditionnés à l'agressivité. Je suis tellement fatiguée que les gens se sentent agressés quand je leur parle. Se sentent agressés quand j'agis envers eux. Je n'en peux plus de cette agressivité qui semble s'échapper de moi alors que je ne suis pas agressive. Ni dans mes actes, ni dans mes paroles. Et qui m'est renvoyée en pleine figure. Il arrive des jours où je veux juste me taire. Arrêter d'être perçue comme agressive. Juste laisser aux Autres le temps de se reposer avant que cette agressivité latente revienne raviver toutes leurs colères, déceptions et autre impressions négatives me concernant. Il y a des jours où je voudrais mourir, oui. Evidemment. Des jours où le miroir, la voix, les gestes, tout, fait que j'ai envie de m'enfiler une boite de somnifères et hasta la vista. Oui, il y a des jours comme çà où je me broie les molaires. Où je me luxe les muscles de la mâchoire à trop me serrer les dents de haine, de colère, de dégoût.

Mais il y a aussi des jours où tout est plus léger. Tout est plus doux. Où les haches de guerre sont enterrées. Où les sourires, les rires, les cris de joie et les bisous remplacent les hurlements, les coups dans les murs et les insultes.

Mais vous voyez, je suis épuisée. Sincèrement. Totalement. Complètement. Je n'arrive plus à engranger quoique ce soit. Je suis épuisée. Ce n'est même plus physique. çà a gagné le mental. C'est une fatigue de Tout. De cette vie factice où rien ne vient, rien n'arrive, rien ne part, rien ne se passe. Où rien n'a de sens, où les choix me rendent malade de peur, où la médiocrité me revient en pleine face. Mais cet épuisement. Cet arrêt prochain des machines. 

Je vous laisse le lire mais je ne sais pas si vous devriez le lire. J'énonce des faits. Des actes. Des pensées. Des éléments de vie. Je vous annonce la Vérité, voilà. Histoire de donner à certains, le moyen de comprendre. D'apprendre qu'il y a deux faces. Un autre fait : si j'avais une sexualité, elle serait bigarrée. En attendant, seuls mes fantasmes le sont. J'aime bien ce terme. Bigarrée. J'aime bien en apprendre tous les jours. M'émerveiller devant des tas de détails insignifiants ô combien importants.

Et le pire aujourd'hui. Le pire aujourd'hui, c'est qu'elle m'a appelé par mon prénom. Parfois, il y a des jours où je réalise l'importance que j'ai dans la vie de certaines personnes. Ce prénom peut ne rien signifier et il ne signifie presque rien. Je parle du Reste. De tout le reste. Que j'oublie quand je pense aux somnifères. Des fois, il y a des tremblements de terre intérieurs qui ne traversent pas la peau. Elle m'a appelé par mon prénom. Comme çà. Elle. Et il y a aussi des détails, qui s'accumulent sur des étagères. Qui font que. çà fait des épines sous la peau. Des yeux qui s'ouvrent en grand. Un coeur qui bat à deux mille à l'heure. Et un sourire paisible.

Oui ?

Histoire de Moi, le Lundi 14 février 2011 à 23:58.

Tchaikovski. Debussy. Emotion, émotion, émotion. Soleil. Oiseaux. Métro. Rencontre impromptue. Fou rire. Achats. Départ en catastrophe. Avance. Achats. Dragibus. Téléphone. Train. Sourire. Soleil. Nuages. Pluie. Déjeuner. Courses. Salade. Rencontre. Eblouissement. Souhait. Cinéma. Projets. Malaise. Admiration. Nuit. Marche. Cavale. Solitude. Calme. Inquiétude. Bus. Fou rire.

J'ai pas la force d'écrire. J'ai trois articles en tête. Trois. Et pas le temps de les écrire. Ni l'envie quand j'ai le temps. Alors je mets des mots clé. Sans pouvoir m'assurer que çà sera suffisant pour raviver ma mémoire. çà déborde, d'accord ? çà déborde. çà déborde tellement que ce soir, grâce à ce film, j'ai pu dire à voix haute. Voilà, j'ai enfin pu commencer à lui parler. Essayer par la voix, les gestes, le rire, les mimiques et les questions, de mettre des mots sur ce qui s'agite et qui ne sort pas. Donc grâce à ce film, certaines barrières sont tombées dans ma tête. Ce film. Black Swan. Séance remplie à ras bord. Passé le malaise inévitable, on avait deux places fantastiques loin de l'amas. Et pendant une heure quarante trois, c'est la bouche que j'ai gardée béante. Un malaise. Un malaise permanent. De très belles images. Une musique époustouflante. Mais Tchaikovski ne pouvait pas me décevoir passé le Concert. Mais un malaise. Des pics de peur. Des pics de joie. Mais un malaise. Et ces applaudissement solitaires à la fin. Je pouvais pas applaudir. J'en suis restée complètement scotchée. Mais les applaudissements étaient mérités.

Et ce midi, on a rencontré S. S, c'est l'amoureux de C. Les initiales, quelle classe quand même. Hyper efficaces pour éclairer la situation. Donc. S. et C., ils étaient.. incroyable. Depuis des années qu'elle le méritait. Et il était là. Avec elle. Pour elle. Et c'était un spectacle.. reposant. Terriblement reposant. J'étais là, je disais pas grand chose mais je les observais. Encore et encore et j'étais pleinement heureuse. Voilà, heureuse. Pour elle. Complètement et entièrement pour elle. Parce qu'elle le méritait. Qu'elle le mérite. Encore et encore.

J'aime les poivrons.

Et pour le reste.. Vendredi a été une journée très étrange. Remplie de fous rires solitaires. Grâce aux oiseaux, surement. A sa rencontre imprévue. A ce ciel bleu é-pous-tou-flant. Ces métros remplis à ras bord. Ces fous rires sur le quai, à les voir écrasés, le nez sur la vitre. Tels des poissons dans un bocal surpeuplé. Ce fou rire à se dire " c'est pas vrai, je cumule là. je cumule! " Retard. Au réveil, dans le bus, dans le train, dans le métro. Partout. Hésiter à marcher puis se résoudre à déééélicatement écraser tous les pieds, mains, corps, sacs et autres éléments corporels ou non non identifiés dans mon champ de vision en montant dans un wagon. Parce que lui, il était moins plein. Déployer des trésors d'agilité pour se trouver un peu d'espace. Maudire les absences de déo. Bénir les jolies filles parfumées. Et rire. Rire pour rien, je vous dis. Rire. Bêtement. Parce que tout est sujet à rire. Etait ? Je me souviens plus. M'asseoir pour quarante cinq minutes de cours. Retrouver A.-D.. Me dire que, sacrebleu!, j'ai pas beaucoup de chances mais que, quand même! La quitter pour aller trainer dans le rayon Classique de la Fnac. L'honnêteté perdra mon porte monnaie mais rien ne vaut un CD. Heureusement qu'il y avait des promotions. Quatre pour le prix d'un seul. Donc, Classique. Et complètement déraisonnable. Complètement jouissif.

Et le reste, j'ai oublié.

Ah si. Elles avaient dix huit ans, belles comme des coeurs et elles se trouvaient derrière moi dans le bus. Et elles m'en ont appris des choses. Des tas de petits détails à voix douce et esthétique soignée. Je ne suis décidement pas du même monde. Je n'ai décidément pas la même vie et je ne l'aurais jamais. Je suis Autre. Une catégorie bien à part. Une catégorie qui peine à trouver sa place, son rôle et sa façon d'être. Mais elles étaient derrière moi. Elles m'ont appris. Du haut de leurs trois ans de moins, elles m'ont appris. Encore et encore.

çà ne sert à rien que je tente de rentrer dans le moule. A rien. Je n'y arriverai jamais. Je ne serai jamais élégante. Ni belle. Ni à esthétique soignée. Je suis plutôt une sorte de lutin folâtre. Une fille qu'on ne remarque pas des masses si ce n'est par sa taille. Une fille perdue derrière les Copies Conformes qui elles, sont toutes belles, soignées et élégantes. Parfois un peu crapaud sur les bords. A marcher sur des talons trop incertains ou à porter un pantalon qui jure. Mais belles, soignées et élégantes. Malgré tout. J'y arrive pas. Moi, je suis dynamique et libérée dans des fringues confortables. Je ris plus dans une paire de converses et dans un jean que dans des escarpins et un pantalon noir qui glisse. J'ai des robes. Mais confortables. Froissées, larges et virevoltantes. Voilà pourquoi je suis inexistante. Je ne suis pas une femme accomplie. Je tiens de la grande gamine qui ne sait pas où mettre ses formes. Qui çà pourrait intéresser au juste, hein ? :)

Et des fois, quand je me croise, j'ai honte. J'ai mal. Je me vois disproportionnée, ridicule. Absente. Menteuse. Laide. Grosse et mal fagottée. Ah çà oui, des fois, je me vois et j'ai juste envie de me jeter sous le train qui arrive en gare. Et puis j'oublie. Je dis que je n'y peux rien. Que ce sont mes traits, mes formes et mes vêtements. Que je n'y peux rien y faire à moins de me changer comme çà dans le wagon. Alors j'oublie. J'oublie et çà va mieux. J'regarde le gris parisien par la vitre et je me dis Tant pis. Je pense à Plus Tard. Je pense à quand je me trouve jolie. 

Ils disent tous que " mais non, tu trouveras quelqu'un. Tout le monde trouve toujours ". J'ai beau leur expliquer dans tous les sens que non, il y a des chances pour que j'appartienne à la catégorie " Exceptions à cette vérité générale ", ils ne lâchent pas leur morceau. Alors je laisse dire mais çà ne change rien. Je serai une Exception. A cette Vérité Générale. Non, croyez pas que je sois en train de m'ériger un autel. Aurélie, exception. C'est cela, oui.

Je travaille même pas ma différence. Je cherche à être bien. Et çà passe par des vérités. Des certitudes.

Histoire de Moi, le Dimanche 13 février 2011 à 0:36.

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Histoire de Moi, le Jeudi 10 février 2011 à 20:17.

Et juste.. juste ce truc au fond du ventre. Ce truc pas trop douloureux. Plutôt doux. Je suis toujours là. Je reste là. Chaque minute, chaque seconde et çà change rien. Rien ne change. La colère ne changera rien à tout çà. J'ai ce truc plutôt doux et je reste là. C'est pas une mauvaise chose. Ni forcément une bonne, je ne sais. C'est ma vie et mes choix. Y'a des départs et des arrivées. 

On est tous de passage.

Histoire de Moi, le Mercredi 2 février 2011 à 22:56.

19h17.

Le bonheur, c'est une seconde. Une milli seconde. C'est un machin qui te fait pleurer toutes les larmes de ton corps bien après que tu l'aies ressenti. Pas des larmes de pleurs. Des larmes de joie. Parce que çà déborde à l'intérieur. Que çà déborde jusqu'à tes yeux. Et tu pleures, tu pleures, tu pleures. Ou tu ris. Ou tu ne dis rien. Ou.. Ou, en fait, tu peux plus rien faire. T'es là et t'es hébété. Béat. Statufié de bonheur. Le bonheur, quand t'es petit, çà tient à rien. Le bonheur, quand t'es resté petit, çà tient à rien. Le bonheur, quand t'es soixante ans dans ta tête et vingt sur le gâteau, çà met très longtemps à arriver jusqu'à toi. Faut avoir vingt ans et toujours autant aimer souffler les bougies. Oublier la palme de l'hypocrisie à décerner au moment des bises d'Au Revoir. Se concentrer sur la lueur tremblotante. Se concentrer sur la goutte de cire. Dévalera, dévalera pas ? Fixer et se péter les rétines. Cette petite flamme si sensible. Si douce. Oublier le procédé chimique qui en est à l'origine. S'occuper du brut. De ce que l'on voit. Et puis voilà. Avoir vingt ans sur le gâteau et dix dans sa tête, c'est applaudir à deux mains devant un tour de passe passe. Demander à le revoir. C'est monter dans les attractions. Pester contre ses jambes immenses et rire, rire. Hurler aussi. Sauter dans les flaques. Le bonheur, c'est rien. Un reflet, tiens. Le bonheur, c'est un reflet. Un bref éclat. Un bref éclat de rêve. Ouh ouh, quel jeu de mots. Je suis un bonheur sur la Toile. Bien sûr, bien sûr. Que celui qui veut parler à ce sujet fanfreluche l'ouvre maintenant ou se taise à jamais. Si un jour, j'arrive devant Monsieur le Maire ou Monsieur le Prêtre et qu'il dit cette phrase, et que vous êtes invité ( sait on jamais, oh ! Je souhaite que vous viviez super vieux ! ).. ah, là, çà sera un aboutissement. Misère. J'ai rien vécu. Je me rends compte que je suis vierge. Une vraie page blanche qui a écrit des centaines voire même des milliers de mots. Mais Ailleurs que sur elle. Je suis immaculée. Presque. Un peu mangée par les complexes sur les bords, un peu tachée par mon incorrigible maladresse autant gestuelle que verbale. Un peu cornée, pour me souvenir çà et là des trucs dont il faudra que je me souvienne toute ma vie durant. Je suis une page vierge. Vous voyez, le bonheur, çà tient à rien. Un message, un clin d'oeil, une pensée commune, un geste spontané, un sourire, un arbre, un soleil.. Faut il que je vous fasse la liste ?

Je suis très étrange en ce moment. Non, encore plus que d'habitude, je veux dire. Je suis bien dans mes chaussures, à talons sur le sol mais c'est comme si j'étais pas là quand même. Je regarde le calendrier et comme prévu, les jours défilent toujours aussi vite. Demain, c'est le Printemps. Après demain, je serai plus là. Ou presque. J'ai envie de faire une bêtise qui n'aurait pas beaucoup de conséquences sinon un des états sus nommés au sujet du bonheur. J'hésite, la météo est capricieuse. Je n'ai pas de voiture. Pas d'esprit d'évasion. Pas vraiment, dirons nous. Je suis une fille à CMA ( Confort Matériel Assuré ). L'évasion et la gadoue et la poussières, très peu pour moi, hein. Moi, je descends dans les grands hôtels de luxe. Eh ouais.

Quand elle aura fini de délirer, celle là, on pourra reparler sérieusement. En attendant, peut être bien que je suis à tendance schizophrène. Et à tendance paresseuse aussi. çà, c'est sûr. Par contre.

Histoire de Moi, le Mardi 25 janvier 2011 à 19:38.

Se sentir vivante.
Désespérément vivante.
Ecris le. Ecris lui.

Je dois bien avoir des choses à raconter. 
Mais tu vois, j'oublie.
Même les jours n'ont plus aucune réalité.
J'ai pas envie.
Vraiment pas envie.
J'aime bien les gros pulls en laine.
Mais attention, j'évolue.
Ils ne sont plus informes.
Nan, nan.
Ils sont beaux.
 
Y aller par petites touches. 
M'apprivoiser.
Associer le féminin.
Et surtout, surtout,
ne jamais arrêter de se battre.
Contre moi.
Pour Moi.

Et quand je repense à ce qu'elle a dit, mon dieu.
 Quand j'y repense, l'écoeurement me prend. 
La nausée dévale tout jusqu'à mes lèvres
Il vaut mieux que j'oublie. 
Ce ne sont pas mes affaires.





Mais quand même, des claques se perdent.
:)

Histoire de Moi, le Lundi 24 janvier 2011 à 19:46.

Et là, je suis au carrefour. J'ai des possibilités plein les mains et je les laisse ballantes, sceptique et indécise. Il y a des vérités qui me chatouillent les lèvres. Des mots très clairs dans des phrases très courtes. Et je ne sais pas non plus s'il faut que je les dise. Si çà aura un quelconque bienfait, une quelconque action. Ou si çà fera seulement mal. Et je ne suis pas là pour faire mal. Certains actes me découpent le coeur en petits cubes, vous voyez. Des petits cubes très rouges qu'on mettrait à bouillir dans une énorme casserole. | J'aime bien les cocottes minutes. Elles sifflent au bout d'un moment, c'est marrant. Comme les minuteurs. Avec leurs formes délirantes et leur driiing de réveil. | Oh, je peux raconter n'importe quoi, c'est chez moi ici. Donc si t'aimes pas les cocottes minutes, les bouillons de coeur humain ou encore les minuteurs à forme délirante et au driing de réveil, mes meilleurs voeux pour ta vie future. Où en étaits-je ? .. Ah oui, les actes qui me découpent le coeur en court bouillon. Oui, c'est triste comme actes. Enfin, c'est.. émouvant. Rempli d'aveux qui n'ont pas de mots. Et sur tout çà, le tampon Gâchis vient aplatir les derniers monticules de courage et de mains tendues. Et je sais pas pourquoi je raconte çà, parce que bien évidemment, je parle à cent lieues de là où je veux en venir. Comme toujours. Et des envies de crier. Crier des Pourquoi tu fais çà ? Pourquoi t'es comme çà ? Pourquoi tu veux pas ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? On est là et on construit. On bétonne, on met des roseaux. On plie. Parfois très fort mais on se redresse. Et dans tout çà, les saisons s'accumulent. Tout tourne autour. Autour de toi.  Les panoramas flottent et tournent. Comme sur un tourniquet, quand tu cries de rire et que tout se mêle derrière. Des trainées de couleurs vives. Et toi, t'es au milieu d'une boule en verre. T'as la neige qui te tombe autour et tu vois tout en loupe. T'es là, dans ta bulle. Parfois, le verre qui t'entoure vient nous déchirer une veine ou deux qui montent au coeur. | Artères, devrais je dire. Parce que les veines quittent le coeur. Les artères y arrivent. Mais çà s'inverse au niveau du poumon. Les veines arrivent au poumon, les artères en repartent. Sang bleu, sang rouge. C'était con mais ce corps humain est une véritable merveille. Je dis Quatre ans à ne rien faire. Mais c'est du mensonge éhonté, éhontant. Parce que j'en ai appris dans tous les sens. Sur moi, sur le corps, sur les autres. Sur tout. Nan, quatre ans qui ont quand même changé pas mal de choses. J'ai appris le corps humain, les différences. L'apprentissage de la tolérance. Mais.. Mais.. pourquoi je vous parle de çà ? Où me suis je encore perdue ? ..

Saut de ligne. Pour t'annoncer que la vie s'accumule sous nos yeux, dans nos articulations, dans nos organes. Pour t'annoncer que j'écoute Charlie. Charlie, un mélange de Vanessa Paradis, Rose, Pauline.. Charlie. Une bouffée d'oxygène en minauderies de petite fille. Pour t'annoncer que bon sang de bois, que.. bon sang de bois.. Qu'est ce que tu fais là, hein ? Qu'est ce que tu fais ?

Des sourires folie. Tu as tranché tous les liens. Un par un. Tu as tout tranché. Et les vaisseaux, les tout petits, et les nerfs, les plus importants, ils ne refleurissent plus jamais. Même si tu les colles avec une colle de fortune. Si, si, je t'assure.

J'ai raconté n'importe quoi. Prière de ne pas vous acharner si vous ne comprenez plus rien. C'est normal.

Histoire de Moi, le Samedi 22 janvier 2011 à 11:50.

et je ne sais pas trop ce qui se passe. la fatigue, le manque de temps,
l'envie de rien aussi.
se laisser attraper et se taire.
un peu de silence et beaucoup de travail.
de la douceur et un peu d'amertume.
les armes qu'on jette. les bras qu'on tend.
un corps dans ce lit.
une chaleur humaine qui manque.
surement un peu jalouse de toute cette vie alentour.
fermer les écoutilles et n'écouter que soi.

Talk to me.
Talk, it's me.

Histoire de Moi, le Jeudi 20 janvier 2011 à 9:45.

La Sagesse de la mer :
Du Cap de la Colère
au Bout du Monde.
B. Larsson

Jamais hasard n'a aussi bien porté ma main. Jamais.

Je voulais te dire.
Je ne sais jusqu'à quand çà durera mais..
là, maintenant, je suis bien.
J'ai mal au ventre, oui toujours
mais çà s'est arrêté un petit peu.
La tête, je veux dire. La colère.

Peut être parce qu'hier c'était l'été et qu'il " fallait pas exagérer ".
Que l'hiver revient peut être mais qu'hier, il avait disparu.

Peut être parce que j'ai lu à nouveau La Consolante et que j'ai eu mal à trop sourire
Que le calme venait du brouillon énergique de ces mots écrits.
Que cette paix.

Peut être parce que.. Les Salins.

Peut être parce que ce Jamais écrit en énorme.
Coup de folie.
Ce renoncement final. Ce sourire de bonne guerre.
Ce " oui " qui s'est placé sur mes lèvres.
Oui, jamais.

Peut être cet énorme point d'interrogation. Ce doute dernier.
Y arriverai-je ?

çà durera jusqu'à ce que je me casse la gueule à nouveau.
Et puis voilà.

On est humain, les cycles sont notre base même.
N'est ce pas ?

Histoire de Moi, le Lundi 17 janvier 2011 à 23:17.

J'ai attendu l'heure du coucher et l'arrêt des moyens de communication pour venir écrire cet article.
Ce dimanche 16 Janvier a surement été l'une des plus belles journées de cette année 2011. Cette fin de semaine, en fait. Cette fin de semaine a été la bouffée d'air frais qui me manquait depuis quelques semaines. Mais ce dimanche 16 Janvier a été une apothéose. Et il ne s'est rien passé. Rien. Et je n'exagère pas. Il y avait seulement le ciel bleu bleu bleu, le soleil et sa brûlure toute la journée, ce livre. Et ce détachement. Ce dernier jour de vacances.

Cette trêve véritable.
Cette révérence éphémère.


Histoire de Moi, le Dimanche 16 janvier 2011 à 22:47.

Et avec le soleil, ce sont les robes sans manches qui reviennent découvrir mes bras et mes jambes. Les gens qui n'arrivent pas à se concentrer sur eux, ils me fatiguent. " J'aime bien marcher derrière toi, tu sais ". Sans même avoir besoin de demander pourquoi pour comprendre, j'ai demandé " Pourquoi ? ". " Parce que çà m'amuse de voir tous les hommes qui se retournent sur ton passage ". Tout çà parce que.. Trop grande. Toujours trop grande. Même pas une question de beauté, même pas. Juste la taille. La taille qui arrête, qui fait s'exclamer. Qui fait ouvrir de grands yeux et qui fait suivre du regard. Avoir un mal démentiel à s'assumer. Prendre des décisions importantes dans les rayons. Arrêter le gris, entamer le blanc, le bleu, le rouge. Des couleurs nettes. Préférer les fringues confortables dans lesquelles je me reconnais. Travailler la féminité par petites touches parce que toujours .. trop compliqué à assumer. Beaucoup, beaucoup, beaucoup, trop compliqué. Être femme sans vraiment le sentir. Être femme génétique et attributs attribués, mais plus, non. Encore tout un apprentissage. J'ai trouvé un juste milieu, je vais essayer de l'atteindre. Mais avoir un mal démentiel à s'assumer. A cause des Autres. De leur regard. De leur jugement. Pourquoi ne s'arrêtent-ils jamais de regarder ailleurs et d'ouvrir la bouche pour agresser ? C'est quoi, çà ? çà va où ?

çà va nulle part, droit dans le mur.

Histoire de Moi, le Samedi 15 janvier 2011 à 17:34.

Je replace des articles un peu à la carte. J'ai réalisé que je n'assumais pas mes photos. La gêne qui fait penser : qui suis je pour oser montrer mon corps, comme çà ? Comment j'arrive à oser ? Tout çà parce que je les ai vues ailleurs. Dans d'autres lieux. Avec d'autres gens bien réels. Et j'ai eu un doute. Une infime gêne. Je ne devrais pas faire çà.

Histoire de Moi, le Vendredi 14 janvier 2011 à 19:11.

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